Bourdon fébrile, Bombus impatiens, Common Eastern Bumble Bee

Sa fébrilité ne s'exprime que dans la collecte du nectar, car autrement, il est d'un flegme, disons britannique puisque c'est une qualité reconnue des habitants d'Albion...en dehors des terrains de soccer. On peut aller et venir autour des fleurs qu'ils butinent, leur barrer le chemin, les regarder de près;  ils vous ignorent, vous contournent et poursuivent leur labeur. La plupart des butineurs - des cueilleurs, pas des chasseurs - sont ainsi.
J'aimerais beaucoup qu'ils décident de s'installer au jardin et j'entretiens à cette fin un vieux terrier de marmotte probablement disproportionné qui, jusqu'à présent, a beaucoup plus de succès avec ces dernières.  
Pour tout savoir sur les bourdons, il y a un site extraordinaire qui s'appelle Bumblebee.org. La clé d'identification basée sur les patrons de couleurs est particulièrement bien faite et facile à utiliser de mon point de vue d'amateur. Je ne sais pas si elle résiste à  l'analyse des entomologistes. Sur le site de l'insectarium de Montréal, on apprend aussi des tas de choses comme reconnaître un bourdon sur la défensive qui, parait-il, relève sa paire de pattes médiane avant de se tourner sur le dos pour piquer.

Pigeon ramier, Columba palumbus, Common Wood Pigeon

En Amérique du Nord, il existe 4 espèces de pigeons: le Pigeon à couronne blanche dans les keys de Floride,  le Pigeon à bec rouge dans le sud du Texas, le Pigeon à queue barré (ouest du Canada, ouest et centre des États-Unis) et le Pigeon biset, voyageur et ubiquiste.   
Le terme "pigeon" s'applique aux oiseaux de la famille des Colombidés du genre Columba. Dans cette famille, on trouve aussi, en Amérique du Nord, des tourterelles (Streptopelia, Zenaida) et des colombes (Leptotila, Geotrygon et Columbina).
De l'autre côté de l'Atlantique, on peut observer 6 représentants du genre Columba: évidemment le Pigeon biset (Columba livia) qui se décline en version domestique (urbain) et en version sauvage (il habite alors les grottes, les falaises et occasionnellement les villes), mais aussi le Pigeon colombin (partout en Europe), le Pigeon ramier ou Palombe (partout en Europe), le Pigeon trocaz (300 couples endémiques à Madère), le Pigeon de Bolle (endémique et rare aux Canaries) et le Pigeon des lauriers (un autre endémique des Canaries). 
Le pigeon ramier, le plus gros, était  forestier à l'origine. J'imagine que l’avènement des congés payés en 1936 lui a fait découvrir les joies de la baignade et des plages, à l'instar de milliers de travailleurs, car je l'ai trouvé en train d'arpenter les dunes de La Haye. On peut lire qu'il occupe aujourd'hui toute l'Europe à l'exception des endroits où il y a des gels prolongés, de la neige au sol, des chaleurs torrides et de la sécheresse. C'est un bel oiseau; dommage qu'on ne prenne plus le temps de le regarder.


Carte postale de Hollande

Alors que Curiosity atterrissait lourdement sur Mars pour y chercher des traces de vie à grand renfort de propulsion nucléaire, mes pieds nus trébuchaient sur la plage de Scheveningen aux Pays-Bas et j'y trouvais de la vie. Des Corneilles noires (Corvus corone corone) et des naturistes eurent ainsi l'occasion d'observer le passage d'un naturaliste.


Les séjours impromptus et brefs dans des pays à découvrir sont toujours une grande source de frustrations, tant il y a de choses à voir. Dans les vieux pays, le choix entre nature et culture est difficile et la richesse de la culture l'emporte souvent sur la nature, depuis longtemps façonnée. On parcourt l'Histoire en déambulant dans les vieux centres-villes et les musées et, ce faisant, on observe ce que les résidents ne voient plus; la faune et la flore alentours, grande source d'émerveillement pour les yeux neufs des visiteurs du "Nouveau-Monde".
J'aurai l'occasion de revenir plus tard sur quelques observations d'oiseaux très communs en Europe, mais je ne peux m'empêcher de livrer quelques impressions des Pays-Bas; impressions tronquées d'un touriste pressé, qui ne connait de la langue que deux versions de "bonjour" et de "merci". Il faut donc s'en méfier.
Les gens d'abord. Le principal sentiment que m'a inspiré ce pays est que je pourrais y vivre. J'y ai trouvé une grande tolérance. Pas une tolérance feinte comme en Amérique du Nord, qui est plutôt une indifférence favorisée et entretenue par les distances et l'espace. Non, une tolérance sincère qui résiste à l'épreuve de la promiscuité d'une population dense habitant un territoire restreint.
L'été y est bercé par des prestations musicales gratuites livrées dans les parcs municipaux ou sur les canaux, où tout le monde se retrouvent dans une ambiance conviviale, sans bousculade, pour profiter de l'instant.

   
La nature ensuite. Vu d'en haut, je retiens l'immense plage rectiligne que constitue la côte, la faible densité du couvert forestier et l'omniprésence de l'eau. Vu de mon mètre soixante dix, je me considère chanceux d'avoir pu vivre au sec par moins 8 mètre sous le niveau de la mer. Pour le reste, J'ai toujours eu le sentiment que la nature était plus loin de l'humain en Europe qu'en Amérique du Nord. C'est évidemment une question d'histoire, d'occupation et de transformation du territoire. Pour les oiseaux, il faut dire que la période entre la fin de la nidification et le début des migrations était mal choisie. Aussi, je ne m'attendais pas à grand chose et, même si elles sont banales pour un observateur européen, j'ai quand même fait de belles, longues et surprenantes observations.


Autre élément important du décor hollandais, c'est le sable qui se décline autant sous la forme naturelle de plage (il n'y en a qu'une, mais elle est longue), de dunes et de digues protectrices, que sous la forme artificielle de pavés. D'une grande diversité de formes, de coloris et d'agencement, ils sont omniprésents dans le paysage urbain.