Chez Manon et Sylvain


Toutes les cartes situent le royaume des bleuets quelque part à 5 heures de voiture au nord de Montréal, autour d'un grand lac qui ressemble plus à une mer intérieure.
Oui, peut-être. En tout cas moi je peux vous dire que le paradis du bleuet, lui, n'est qu'à 40 minutes de la métropole dans la direction opposée, à Saint-Jacques-le-Mineur, au 623 du boulevard Édouard VII exactement.
Le seul problème avec les bleuets de Manon et Sylvain, c'est qu'ils bousculent les standards et que vous ne voudrez plus acheter ceux des épiceries. Oubliés les petits bleuets de la Côte-Nord, enterrés les gros américains fades, la nouvelle norme est le gros bleuet ferme et gouteux de Saint-Jacques-le-Mineur. Et pas de danger de s'empoisonner, c'est de l'agriculture scrupuleusement bio. 

Menthe des champs
Verveine hastée
Typha à feuilles étroites

Alléluia


Quand je l'ai acheté. il y a plus de 10 ans, il était en fleurs. Depuis, plus rien ! Le fleuriste m'avait prévenu: "C'est très difficile à faire refleurir." Évidemment, je n'en ai pas tenu compte. Et puis tout le monde le dit, j'ai le pouce vert, alors... 
Pourtant, j'ai bien été obligé de me rendre à l'évidence. Après des années à le rentrer tous les automnes dans la maison, à respecter sa décision de faire le mort tous les hivers en cessant quasiment de l'arroser et à le réveiller chaque printemps avec un arrosage digne des tropiques, rien n'y a fait. Tout juste me faisait-il l'honneur d'un toupet de feuilles au bout de ses trois branches.
Et puis cette année, alors que je me penchais sur lui pour lui proférer une ultime menace du genre "si tu ne fleuris pas cette année, tu libères le pot", j'ai eu la grande joie de constater un début de tige florale portant cinq ou six boutons à son extrémité. Je ne sais pas si les fleurs parviendront jusqu'à l'éclosion, mais si c'est le cas, vous pouvez être sûr qu'il y aura des photos, même si les couleurs ne sont rien en comparaison du parfum qu'exhalent ses fleurs. Sentir le frangipanier revient à abandonner toute forme de volonté et à accepter de se faire mener par le bout du nez. Avant, je désespérais de le voir fleurir; maintenant, je monte la garde à son pied dans l'angoisse que sa floraison soit interrompue.

Ça va mal !


Hiver rigoureux, été humide ou néonicotinoïdes ? Toujours est-il  que l'année s'annonce mauvaise pour les butineurs du jardin. Le nichoir à abeilles est resté tristement inoccupé alors que d'habitude les abeilles charpentières se bousculent pour y pondre. Les échinacées se désespèrent d'assister au spectacle des bourdons exécutant leur numéro de fakirs sur le tapis d'épines de leurs fleurs.
En tout et pour tout, nous avons du voir un papillon, peut-être deux, dignes de ce nom traverser le jardin et notre dernier monarque remonte à l'année dernière; le seul de l'année malgré les asclépiades que nous entretenons.