La patience du jardinier

Il y a deux façons de percer les mystères du temps et de l'immortalité. Faire de longues études de physique et de biologie ou regarder pousser les plantes.

 
Le 24 juillet dernier, après plus de dix années d'attente, mon frangipanier montrait des signes de floraison. Aujourd'hui, après 2 mois et demi de patience, il fleurit.

Je me souviens


C'était dans les Laurentides, à la fin de l'été, par un matin ensoleillé mais frais. Nous progressions sous le couvert des bouleaux et des faux-trembles sur un sentier étroitement balisé par les sapins baumiers. L'humus étouffait le bruit de nos pas. Nous allions à la rencontre de ce que la nature avait à nous offrir, les yeux ouverts aux mouvements devant, les oreilles attentives aux sons alentour.
Et puis, nous sommes arrivés à une clairière, un affleurement de vieux granit usé et balafré. Là où l'homme n'avait pas marché, il était recouvert de larges plaques de mousses, de lichens et de champignons. Nous avons immédiatement perçu le charme du lieu sans vraiment en situer l'origine.  Couleurs, formes, composition, lumière, douceur du soleil, c'est en nous arrêtant pour nous imprégner de l'ambiance que nous avons compris. Nous assistions à une assemblée des premières formes de vie terrestres. 

De 200 à 1000 mètres...

Profil physiograhique de la réserve écologique des Grands-Ormes (Parc des Hautes-Gorges de la rivière Malbaie)
il s'en passe des choses. On peut par exemple avoir l'impression de parcourir des centaines de kilomètres vers le nord en quelque heures, simplement en marchant des rives de la Malbaie jusqu'au plateau des Laurentides, 800 mètres plus haut. La randonnée vous fait traverser six régions bioclimatiques différentes, de la forêt décidue du sud du Québec à la toundra du Grand-Nord en passant par les forêts mixtes et conifériennes.