Un 5 mai dans le boisé du Trembay

La floraison bat son plein en sous-bois.

Prêle des champs
Érythrone d'Amérique
Claytonie de Caroline
Moucherolle phébi

Bassin Story

Amateurs de télé-réalité, spectateurs de corps jeunes et sculptés en quête d'amour, d'argent et de gloire, cet article est pour vous. Mais attention, la suite contient des scènes de sexualité explicites.

Maintenant , si je dis "canard", à quoi pensez-vous ?
Si l'image qui se forme dans votre esprit est celle d'un magret, vous êtes un foodie,  si c'est celle d'un canard branchu, vous êtes un ornithologue québécois francophone, si c'est celle d'un colvert, vous faites partie de la majorité.
Car enfin, qui ne connait pas le colvert ? C'est l'archétype du canard, peut-être même le canard originel, en tout cas le plus répandu sur la planète avec 20 millions d'individus sauvages. C'est celui qui éclipse tous les autres. C'est aussi le plus proche de l'homme, si proche qu'il a été domestiqué, tellement proche qu'un couple de colvert a fait de notre bassin sa chambre nuptiale.      

Pour l'instant, le mâle et la femelle sont faciles à distinguer mais cela ne durera pas. Dans quelques semaines, après la nichée, les deux vont muer et le mâle va adopter un plumage semblable à la celui de la femelle qu'il gardera de juin à septembre environ.
Après avoir été chassé de toutes les piscines du voisinage, le couple a finalement choisi le bassin pour agrandir la famille. Cela fait maintenant quelques années que nous les voyons au printemps. Selon ce que l'on sait sur les habitudes des colverts, on peut supposer sans trop se tromper que la femelle est la même, car les canes reviennent généralement sur leur ancien lieu de nidification. Pour le mâle, c'est moins sûr. Le couple n'est monogame que le temps d'une saison, il se sépare à la fin de la nichée, et se reforme sur le lieu d'hivernage. 
Que dire de l'accouplement, sinon que la femelle retient son souffle en attendant que cela se passe. Pour ce qui est de la ponte (entre 6 et 15 œufs selon la richesse de l'alimentation) et de la couvaison (d'une durée de 28 jours environ), elles se font à l'écart de l'eau sur un nid d'herbes et de duvet, caché au pied d'un arbre ou dans les herbes hautes. Une fois les œufs éclos, la mère conduit les canetons à l'eau où elle leur append à trouver leur nourriture.

Un 30 avril dans le boisé du Tremblay

Hépatique d'Amérique

Le prix de la première floraison indigène du boisé a été remporté par l'hépatique d'Amérique, une première mention en ce qui me concerne. Le deuxième prix a toutes les chances d'aller à l'érythrone d'Amérique qui a étalé ses tapis en sous-bois. Le tussilage ne concourt pas, car c'est une fleur importée.

Érythrone d'Amé

À en juger par le nombre de frênes écorcés, j'ai l'impression que l'épidémie d'agrile qui sévit en Amérique du Nord va stimuler la croissance des populations de pic et d'autres espèces insectivores dans les années à venir. L'effet est peut-être déjà commencé pour le grimpereau brun, car je n'en ai jamais vu autant que cette année.

Galeries forées par l'agrile du frêne
Grimpereau brun