Une ombre sur Pleasantville

L'occupation de la fin de semaine dernière dans le 450 (l'indicatif téléphonique de la banlieue de Montréal) était la restauration des pelouses après un hiver difficile: ratissage, aération, éradication des "mauvaises herbes", ensemencement, engraissage, arrosage, sans oublier le démarrage-test des tondeuses.



Dans cette reprise frénétique de la pratique du culte de la pelouse, il arrive parfois des accidents. Ainsi, un de mes voisins emporté par son enthousiasme m'avouait qu'il avait brûlé son gazon en surdosant son herbicide. Sur le coup, je compatissais presque. C'était juste avant de découvrir l'unique survivant d'une talle d'asaret du Canada d'un mètre carré que j'avais réussi à préserver le long de notre clôture commune.
Ce n'était pas grand chose, juste des paires de feuilles en forme de cœur. Mais bon, j'ai quand même été déçu. Désespéré non, il y a longtemps que j'ai dépassé le stade du désespoir. Le militantisme écologique, ça aussi, abandonné; à quoi bon s'attirer les foudres de la masse. Non aujourd'hui, c'est le silence, le constat des méfaits et la poursuite de mon idéal en ermite. Évidemment, toute cette végétation crée un peu d'ombre à Pleasantville.

Devinez où j'habite.

Un 19 mai dans le boisé du Tremblay

On entend souvent le "tipié - tipié - tipié" sonore de la paruline couronnée dans les forêts décidues à l'est des Rocheuses. Pourtant, on la voit rarement, probablement parce qu'on la cherche trop haut. Cette paruline vit au sol, qu'elle arpente à la recherche de nourriture; elle y niche aussi. Parfois elle se perche à hauteur de femme pour entonner son chant.
Cette fois, nous avons eu la chance de croiser son chemin. Omnubilée par la recherche de son petit-déjeuner, elle a fini par oublier notre présence pour venir à notre rencontre.

Paruline couronnée

Paruline à gorge orangée
Paruline à gorge orangée
Paruline à tête cendrée

Moucherolle tchébec
Lapin à queue blanche

Un 18 mai dans le boisé du Tremblay

En dépit des vélos qui continuent à circuler malgré l'interdiction, des chiens avec des laisses de plus de deux mètres dans lesquelles je me suis empêtré et des photographes paresseux ou impatients, qui appellent les oiseaux avec des enregistrements en pleine période d'établissement de leur territoire de nidification, il y avait de belles choses à voir dans le boisé. Et encore, je ne vous montre pas tout.
Au fait, pourquoi est-il déconseillé d'appeler les oiseaux en période de nidification ? Avis aux photographes ignorants : comme les oiseaux n'ont pas inventé d'autres armes que le chant pour revendiquer leur territoire, faire jouer un enregistrement en boucle et à plein volume donne le signal à l'oiseau déjà là qu'un concurrent mieux armé a décidé de s'installer. Le plus faible va donc céder la place. Par conséquent, vous le verrez peut-être s'énerver autour de vous pendant un moment, mais ce sera la dernière fois. Par ailleurs, comme la population des photographes augmente, que les territoires disponibles pour les oiseaux s'amenuisent, il y a de fortes chances que cet oiseau ne se reproduise pas. Alors, je sais bien qu'il est difficile de se contraindre et de se priver du plaisir d'une photo prise déjà mille fois, mais...


Maïanthème du Canada
Amélanchier du Canada
Fraisier des bois
Paruline noir et blanc
Paruline à croupion jaune
Paruline bleue
Paruline jaune
Bruant à couronne blanche
Piranga écarlate
Moqueur chat