Un 7 mai à Longueuil

C'est la saison des tulipes au jardin. Toutes ces "importées", j'en ai presque honte. Aussi, pour me déculpabiliser, la prochaine fois je parlerai de quelques plantes indigènes que l'on peut y trouver. Pas toutes, parce qu'il y en a trop.

Un 28 avril dans le parc des Grèves

Au sud de Sorel-Tracy, entre le fleuve Saint-Laurent et la rivière Richelieu, le parc régional des Grèves créé par les municipalités de Contrecoeur et de Sorel-Tracy protège une magnifique forêt de pins blancs installée sur une terrasse fluviale ancienne.

Pins blancs
En entrant dans la forêt, on est surpris par la densité des pins de tout âge qui poussent à l'abri des plus vieux, un signe de vigueur et de vitalité de la forêt qui fait plaisir à voir.
Pins blancs

Pin blanc, gaulthérie couchée, coptide trifoliée, épigée rampante et thé du Labrador, on pourrait presque se croire dans le massif des Laurentides, mais nous sommes bel et bien dans les basses terres du Saint-Laurent et la seule montagne visible est celle des résidus miniers au centre du parc. Cette communauté de plantes de sols acides et siliceux ne doit son existence qu'au banc de sable laissé, il y a 5000 ans, par le proto-Saint-Laurent qui cherchait encore son chemin vers l'océan.

Parc des grèves
Au centre de la forêt, une espèce de furoncle continue de croître. P-84 (c'est ainsi que Rio Tinto Alcan l'a baptisé) est une montagne de résidus miniers; ce qu'il reste de l'ilménite après que la "minière" en ait extrait le titane et le fer
Épigée rampante
Épigée rampante
Coptide trifoliée
Coptide trifoliée
Gaulthérie couchée
Gaulthérie couchée

En s'enfonçant dans la forêt, le sous-bois devient plus humide et même marécageux par endroits. Un panneau d'interprétation nous explique qu'il s'agit même d'une petite tourbière dont le couvert végétal a été retiré accidentellement par l'humain; ce qui laisse apparaître l'eau...Soit, nous ne nous écarterons pas de la passerelle de bois, ou peut-être juste un peu pour aller faire une photo de chou puant et de ce chèvrefeuille du Canada en fleurs. 

Chou puant
Chèvrefeuille du Canada
Pendant que je risque ma vie pour aller photographier un chou, une chouette rayée, loin loin loin,  fait un clin d'oeil à ma blonde.

Puis fatalement, on passe près du dépot. En fait, on le sent avant de le voir, comme une odeur de guano qui flotte dans l'air. Ça n'a pas l'air de déranger la marmotte qui n'a jamais eu autant d'espace pour creuser, mais je me demande ce qu'en pensent les amphibiens du ruisseau qui passe suffisament près pour recueillir les eaux de ruisellement. Il fallait bien les mettre quelque part ces résidus de minerai et il est moins coûteux de créer une montagne à Sorel que de reboucher le trou que l'on creuse à 875 km de là, au lac Tio prés de Havre Saint-Pierre.

Un 24 avril à Baie-du-Febvre

Baie-du-Febvre
Au fond, Baie-du-Febvre; derrière nous, le Saint-Laurent; entre les deux, des champs inondés par les hautes eaux du fleuves
Baie-du-Febvre
Vue inverse: derrière nous la route; le fleuve est quelque part au fond, derrière la ligne des arbres. L'eau que l'on voit n'est qu'un champ encore inondé   

Baie-du-Febvre est un village sur la rive sud du Saint-Laurent, à une heure et demie en aval de Montréal. C'est la place où observer les oies des neiges dans leur migration printanière vers le Grand-Nord et l'érismature rousse

Les secondes (ici et ) peuvent s'observer dans les bassins d'épuration au bord de la route Janelle; elles y étaient. Les premières se rassemblent dans les champs inondés le long de la route 132 au bord de laquelle des buttes d'observation ont été aménagées; elles y étaient aussi même si nous étions tard en saison et à une heure où les oies se dispersent dans les champs alentours pour se nourrir. Si vous voulez assister au spectacle émouvant de leur rassemblement, il vaut mieux passer par là en fin d'après-midi, début de soirée. 

Oies des neiges
Oies des neiges

Comme nous cherchions plus la tranquillité et le contact avec la nature que le nombre et les records, il y en avait assez pour nous satisfaire. Évidemment, nous n'avons pas pu échapper à la sempiternelle question du photographe en quête d'espèces à déranger: "Et pis, est-ce que vous avez vu quelque chose d'intéressant ?", à laquelle je réponds inlassablement : "plein".   

Et c'est vrai qu'il y avait des choses intéressantes à voir et à entendre comme, entre autres, quelques Pyguargues à tête blanche dispersés dans les arbres au loin, un fuligule à tête rouge et ce parterre d'érythrones d'Amérique en fleurs (j'en parlais récemment), un peu plus loin du côté de Port-Saint-François. Il y avait aussi le son des voiliers d'oies qui passaient dans le ciel pendant que nous pique-niquions et le spectacle des bernaches du Canada qui "cassent leurs ailes" pour se laisser tomber quand elles s'aperçoivent que leur trajectoire d'aterrissage est trop longue...sans parler de la douceur de la journée.

Érythrone d'amérique
Érythrone d'amérique