Une histoire de chasse

Il y a deux semaines, quelque part dans le boisé du Tremblay, j'avais repéré un terrier de rat musqué au bord d'un ruisseau anonyme. Son entrée est submergée, mais un rond incongru dans une eau au demeurant stagnante m'avait mis la puce à l'oreille. Finalement, après quelques minutes d'attente pour en avoir le cœur net, l'habitant avait fini par se montrer. 

Depuis, quand je passe par là, je jette un œil au cas où. Il y a trois jours justement, je m'en approchais avec ma blonde. Allant voir en éclaireuse, elle m'a lancé un "il est là", puis un "ah non, c'est autre chose" qui m'a fait presser le pas. En arrivant, j'ai d'abord vu beaucoup d'agitation dans l'eau et un jeune rat musqué pas très habile en natation, un flotteur plus qu'un nageur. Soudainement, un autre animal s'est approché de lui à la nage. Trop occupé à essayer de l'identifier, je n'ai pas trop compris ce qui se passait alors. Après coup, je comprends que le juvénile venait de se faire attaquer par un vison d'Amérique. Ensuite, le vison m'a vu et le rat musqué a profité de l'hésitation de son prédateur pour plonger dans son terrier. 

Le vison n'a pas renoncé pour autant. Il s'est mis à arpenter les berges en amont et en aval, tantôt à la nage, tantôt à gué, à la recherche de sa proie. Le manège a duré ainsi pendant une bonne quinzaine de minutes, jusqu'à ce que, d'un seul coup, il se fasse charger sur la berge par un rat musqué beaucoup plus gros que lui, probablement l'un des parents. Il y a eu un bref moment de chahut dans les hautes herbes, puis tout le monde a disparu.

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