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Des fabacées partout

Tout le monde a déjà eu affaire  au moins une fois dans sa vie avec une fabacée. Peut-être pas sous ce nom, mais si je vous dis "légumineuse"...

Impossible de les éviter ! Dans Wikipedia, on peut lire qu'il  en existe environ 19500 espèces; ce qui en fait la troisième famille de plantes derrière les orchidées et les astéracées (marguerites, pissentlits et chardons). Partout où il y a des plantes, il y a des fabacées: dans les forêts sous forme d'arbres ou de lianes, dans les prés, sauvages (trèfles) ou cultivées (soja, luzerne), dans les jardins (mimosa, caragana, lupin) et même dans les maisons, dans nos garde-mangers et nos assiettes (cacahuètes, haricots, pois chiches, lentilles, pour ne citer que les plus familiers).  

Ce qu'il y a de bien avec les fabacées, c'est qu'elles sont faciles à reconnaitre et et un simple coup d'oeil sur les feuilles et les fleurs suffit à identifier la famille.

La feuille est généralement divisée en feuilles plus petites (les folioles) attachées de part et d'autre de la nervure principale; le nombre des folioles va de trois comme chez les trèfles à beaucoup. Chez certaines espèces, la feuille se termine par une vrille qui permet à la plante de s'accrocher à un support.

Caragana arborescens
Caragana arborescens
Trifolium hybridum
Trifolium hybridum

Les fleurs ont une forme caractéristique dite papilionacée avec:

  • un pétale supérieur plus grand et dressé appelé l'étendard
  • deux pétales latéraux, un de chaque côté, appelés les ailes
  • deux pétales inférieurs soudés au moins à leur base pour n'en former qu'un seul appelé la carène

Le fruit est une gousse qui renferme les graines. C'est, par exemple, le haricot dont on consomme la gousse avant que les graines soient mûres, les petits pois qui sont les graines écossées avant leur maturité et les pois chiches qui sont les graines à maturité.

Voilà, vous ne pourrez plus ignorer les fabacées. Et pour vous aider à identifier celles du Québec, il y a un fichier à télécharger sur la page des références à la section "Clés d'identification".

Dermatophyllum secondiflorum

L'If du Canada

If du Canada

L'if du Canada (Taxus canadensis) avec son mètre cinquante de hauteur ne serait-il pas le parent pauvre de la famille ? 

Alors que son cousin européen (Taxus baccata) a permis aux Anglais de remporter la bataille d'Azincourt en 1415 sous la forme de redoutables "long bows" et que son cousin de l'Ouest américain (Taxus brevifolia) soigne les cancers du sein sous la forme de paclitaxel, lui, le sapin trainard comme on l'appelle ici ne fait que des tapis dans les sous-bois de l'Est de l'Amérique.

Taxus canadensis
Taxus canadensis

Le vieux Poinsettia





Je ne sais pas quelle est l'espérance de vie moyenne des 220 millions de poinsettias (Euphorbia pulcherrima) produits chaque année dans le monde, ni combien d'eau, d'énergie fossile, d'engrais, d'hormones de croissance, de pesticides et de pots en plastique sont nécessaires pour en remplir nos poubelles quelques semaines après les avoir achetées. En tout cas, le nôtre peut s’enorgueillir d'avoir déjoué tous les pronostics.
D'ailleurs, c'est ce qu'il fait chaque hiver en produisant sa collerette de bractées rouge vif. Avec les années et malgré les tailles nécessaires pour le contenir dans un volume acceptable, il ressemble de plus en plus à ses ancêtres mexicains, des arbustes aux feuilles éparses réunies en bouquets au bout de quelques branches. 

Un 12 décembre dans le boisé du Tremblay



En me promenant dans le boisé du Tremblay cet après-midi, je suis tombé sur le met préféré des cerfs de Virginie, après les thuyas de mes voisins. En m'approchant pour me rassurer sur leur présence, j'ai pu constater que les cornouillers stolonifères avaient été broutés récemment; si récemment que j'ai aperçus les cerfs un peu plus loin. Il y avait aussi une piste qui pourrait avoir été tracée par un renard roux au galop.

Cornouiller hart-rouge ou stolonifère à l'écorce rouge si caractéristique

Un 31 mai dans le boisé des Douze

Les aubépines sont en fleurs, une occasion de s'exercer à leur identification; ce qui, soit dit en passant, représente parfois un véritable défi. Qu'importe, nous avons compté les étamines, vérifié la couleur des anthères avant l'anthèse, évalué la pilosité des inflorescences et des feuilles, sans oublier d'estimer la taille et la forme des feuilles. Puisque nous ne sommes pas des spécialistes, et que même les spécialistes peuvent y perdre leur latin, nous sommes restés avec de nombreux doutes. Mais quel plaisir d'essayer !

Crataegus flabellata
Crataegus flabellata
Merle d'Amérique sur son nid

Un 11 mars dans le boisé du Tremblay

Ce saule et moi partageons le même état d'esprit: "ce ne sont pas les 20 centimètres de neige reçus la fin de semaine dernière qui nous empêcheront de nous préparer au printemps".

Un 23 avril dans le parc naturel de la Sierra de Hornachuelos

Chênes-lièges et cistes

Dans le nord de l'Andalousie, la Sierra de Hornachuelos est un sous-ensemble d'une chaîne de moyenne montagne plus importante, la Sierra Morena, qui longe la vallée du guadalquivir d'est en ouest sur environ 450 kilomètres. Moins élevée que la cordillère bétique au sud, la Sierra Morena est pourtant une région relativement isolée. Moins densément peuplée, elle a conservé un caractère plus sauvage.
Le paysage y est celui du matorral, la version espagnole de la garrigue et du maquis avec un couvert forestier peu dense constitué de plantes méditerranéennes typiques dont le chêne-liège, l'azérolier, les lavandes, le romarin et les cistes. 

Les chênes (Quercus suber) sont écorcés tous les 9 ans; c'est le temps nécessaire pour que le liège se reconstitue
l'azérolier (Crataegus azarolus) ou Épine d'Espagne, une aubépine méditerranéenne
Romarin (Rosmarinus officinalis)
Lavande papillon (Lavandula stoechas)
Ciste cotonneux (Cistus albidus)
Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius)
Glaïeul des moissons (Gladiolus italicus)
Muscari à toupet (Leopoldia comosa)
Gesse (Lathyrus sp)
Psammodrome algire (Psammodromus algirus)

Où sont les abeilles ?


De retour de France, dont j'aurai l'occasion de vous montrer quelques photos dans les jours prochains, j'étais dans le jardin à 5:30 am (décalage horaire oblige) pour le reprendre en main et lui signifier qu'il ne faudrait quand même pas trop ambitionner un retour à la sauvagerie totale.
Bref, de-ci de-là, cahin-caha, j'arrachais quelques herbes indésirables, taillais quelques rameaux et prenais une photo des fleurs du Caraganier de Sibérie. Tout à coup, je pris conscience de son silence; je parle du caraganier. D'habitude, à cette époque de l'année, il bourdonne tellement qu'on ne serait pas surpris de le voir s'envoler. Là, rien. Je m'approche du pommetier couvert de fleurs de mon voisin, rien non plus. Je vais faire un tour dans le nichoir d'abeilles charpentières, le désert.
Alors, ça y est ! La fin du monde est commencée ?

  

Les voyages forment la jeunesse

Et nul besoin d'aller très loin, ni d'avoir d'automobile. Il suffit de faire tous ses déplacements en vélo ou à pied, et comme Yvette, qui a fêté  son quatrième vingtième anniversaire il y a quelques années, vous pourrez raconter à vos amis votre dernier voyage en Équateur et aux Galapagos avant de leur montrer votre nouveau kayak.
Puis, à la fin du dîner, vous proposerez une petite marche digestive dans la nature environnante et peut-être alors découvrirez vous la galle artichaut du saule.


Cette "maladie" est causée par un moucheron (Rabdophaga strobiloides) dont la larve se développe dans le bourgeon terminal d'un rameau de saule. Une fois pondu, l’œuf ou la larve sécrète des substances qui vont induire la  multiplication des tissus végétaux pour fournir abri et nourriture nécessaires à sa croissance.



Gentlemen Only Ladies Forbidden

Il n' y a pas plus conservateur qu'un saule. Pour être sûr qu'il n'y ait pas de sexe avant le mariage, chacun vit sur un pied différent. C'est ce qu'on appelle la diécie, qui est pratiquée par les plantes dioïques. 
Rassurez-vous, il y a aussi des plantes dioïques, qui tolèrent les deux sexes sur le même pied à condition qu'il n'y ait pas de contact (mâles et femelles sont portées par des fleurs différentes). Et puis, il y a celles que le saule considère comme des dépravées: les plantes hermaphrodites qui ont des fleurs parfaites portant les deux sexes. Imaginez !

Châtons mâles de saule

Trois façons de voir le sureau


Le sureau est en fleur. Les plus contemplatifs se contenteront de le regarder s'illuminer au soleil et attendront l'automne pour cueillir les baies que les oiseaux en route pour le sud auront bien voulu laisser. Légèrement âpres, sucrées et acides, elles sont délicieuses dans la compote de pommes, une tarte, un clafoutis ou un autre dessert à pâtes. Pour les faire prendre en gelée, se lever de bonne heure ne suffit pas, il faut leur fournir la pectine qu'elles n'ont pas. Et si la gelée ne prend pas, le jus peut aromatiser plein de choses.
Les plus courageux ou les plus indifférents à la floraison du sureau cueilleront les fleurs et les feront frire après les avoir trempées dans la pâte. Il faut aimer la friture parce que les fleurs ne goûtent pas grand chose, pour ne pas pas dire rien.
Les plus prévoyants et les plus fragiles les prépareront façon "carnet d'herboriste" en prévision de la saison du rhume. Il leur faudra aussi une bonne dose de foi car s'il existait un remède efficace contre le rhume, ça se saurait depuis le temps. À la rigueur, on peut soulager ses symptômes, mais rien dans le sureau ne semble prévu pour ça. Et pour ce qui est de le prévenir comme certains le prétendent, pourquoi pas mais pour être vraiment efficace, il faudrait le voir arriver. On peut toujours boire des tisanes de fleurs; elles sont très bonnes, elles.   

Aubépine monogyne, Crataegus monogyna, Common Hawthorn


Il parait qu'on la trouve au Québec, mais je ne l'y ai jamais vue. Celle-là vient de Touraine où elle abonde. L'aubépine est un arbuste qui pousse rapidement dans les premières années, puis qui s'économise pour vivre plusieurs centaines d'années; certains disent même plus de 1000 ans. Généreuse, elle contribue aussi à nous prolonger car l'extrait de ses fleurs permet de traiter l'arythmie et l'insuffisance cardiaque légère à modérée; une propriété connue depuis longtemps des herboristes et confirmée depuis peu par la science.
Ce ne sont pas ses seules vertus. Dans "le livre des arbres, arbustes et arbrisseaux" de l'ethnobotaniste Pierre Lieutaghi, on peut lire que c'est l'arbre bienfaisant des campagnes, associé au culte de la Vierge. On s'y abrite le temps d'un orage, car il n'est jamais frappé par la foudre. On peut même porter un rameau pour se promener sans risque d'être foudroyé. Encore plus magique, les branches plantées sur les tas de fumiers ou clouées à la porte d'une étable empêchent la prolifération des serpents et des crapauds. Enfin, à essayer chez vous: un rameau cueilli à minuit le jour de Noël fleurira à la chandeleur.  

Kalmia à feuilles étroites, Kalmia angustifolia, Lambkill


Le laurier des moutons est une éricacée abondante au Québec, dans les lieux ouverts au sol acide comme les tourbières.
Cet arbuste a développé un mécanisme particulier pour disséminer son pollen. En regardant attentivement la fleur épanouie ci-dessous, on constate que certaines étamines sont pliées dans leur milieu. En y regardant d'encore plus près, on remarque que leur anthère - l'extrémité renflée qui produit le pollen - est coincée dans des loges de la corolle. Elles resteront ainsi jusqu'à ce que le pollen soit mûr. Elles se libéreront alors des loges en s'ouvrant, se déplieront et projetteront le pollen dans les airs à la manière d'une catapulte