L'oiseau et la peste

Je ne vous conterai pas de fable en disant que ceux qui croient rendre service aux oiseaux en entretenant des mangeoires se trompent lourdement. Je le sais, j'en ai. En fait, il y a des tas de bonnes raisons pour ne pas le faire: 
  • La dépendance que nous créons chez les oiseaux.
  • Les espèces que nous favorisons par rapport à d'autres; des espèces opportunistes dont nous contribuons à augmenter les effectifs.
  • Le changement d'équilibre entre les populations; une espèce peut se développer au détriment d'une autre, tant du point de vue des ressources que de l'occupation du territoire.
  • Les nuisances que peuvent occasionner une population croissante. 
  • Le risque de transmission de maladies entre les oiseaux accru par leur convergence à la mangeaoire et leur promiscuité. 
Finalement, la seule bonne raison de nourrir les animaux, c'est de satisfaire son propre plaisir. C'est vrai quoi ! C'est beau tous ces oiseaux qui virevoltent sous la neige, ça met de la vie dans le jardin. Les mésanges se disputent les places à la mangeoire; les tourterelles et les bruants ramassent les graines qu'elles laissent tomber par terre, les rats aussi.
Pardon. Comment ça, les rats ? Hé oui, aujourd'hui, Rattus norvegicus mieux connu sous le nom de rat surmulot, rat de Norvège, rat brun ou encore rat d'égout est venu manifester son apport à la biodiversité du jardin.
Le voir traverser effrontément en courant sur la neige en plein jour m'a permis de constater que quelque part au fond de moi, peut-être gravé dans mes gènes en quatre lettres ou dans cette partie de l'inconscient qui nous unit, subsistait la crainte de ce propagateur d'épidémie. Attention, il n'est pas le seul responsable, car si le rat est le réservoir de la peste dans les pays pauvres, c'est plutôt l'écureuil des rochers (Spermophillus variegatus) et le spermophille de Californie (Spermophilus beecheyi) qui remplissent cet office en Amérique du Nord, un continent où la pauvreté et la peste sont endémiques. Oui, la peste est endémique dans l'ouest des États-Unis et quelques cas d'infection par le bacille Yersinia pestis sont rapportés chaque année ou presque (voir les statistiques du CDC, ici).  L'Organisation mondiale de la santé considère même que  la maladie est réemergente, une conséquence de la libre économie et du capitalisme peut-être.   
Alors qui va remplir les mangeoires ce soir ?    

Armoise commune

Photo de Christian Fischer
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Artemisia vulgaris (Astéracées) est aussi appelée Armoise vulgaire, Armoise citronnelle, Herbe aux cent goûts, Herbe de feu, Artémise, Herbe royale, Remise ou Tabac de Saint-Pierre.
En Amérique du Nord, elle a été introduite comme plante médicinale par les colons européens. On la trouve en bordure des chemins ou dans les terrains vagues. On peut la reconnaître à ses tiges rouge foncé et au duvet qui recouvre la face inférieure de ses feuilles.
On utilise les parties aériennes, qui sont apéritives, emménagogues, toniques et vermifuges.
Parmi les principes actifs de l’armoise commune, on trouve :
  • Une huile essentielle composée entre autres, de cinéole, de camphre et de thuyone; laquelle stimulerait l’activité utérine.
  • L’ombelliférone, une coumarine utilisée dans les crèmes solaires parce qu’elle absorbe les rayons ultraviolets et comme agent azurant, notamment dans les lessives.
Contre les règles irrégulières, l'anémie, la fatigue, la colique, la diarrhée, la digestion difficile, le manque d'appétit, les vers intestinaux, les spasmes, la nervosité, l'hystérie, l'épilepsie, les convulsions et les troubles de la circulation.
  • Infusion de 4 à 5 g de feuilles ou de fleurs dans 150 ml d’eau, 2 à 3 fois par jour; commencer 10 jours avant la date normale des règles (aménorrhée).
  • Teinture (1:5 éthanol à 50 %) à raison de 1 à 4 ml, 3 fois par jour.
  • Vin d’armoise (fleurs 1:50, 10 jours) à raison de 30  ml, 3 fois par jour, 8 jours avant le moment des règles.
Contre les abcès, les furoncles, les plaies même infectées et les piqûres d'insectes.
  • Cataplasme de feuilles broyées.
  • Lotion ou compresse avec une infusion de 35 g par litre d’eau.
Il ne faut pas en prendre en cas d'inflammation des voies digestives ou génito-urinaires, ni en période de grossesse ou d'allaitement. Elle peut causer des allergies chez les personnes sensibles aux astéracées. Par ailleurs, compte-tenu de sa teneur en thuyone, mieux vaut en limiter l’usage.



Tuer n'est pas jouer


Comme chaque année, un lapin à queue blanche vient, certains soirs d'hiver, ronger les troncs du fusain ailé qui dépassent de la neige. Cette année, l'arbuste aura du mal à s'en sortir. Les plaies sont trop profondes, plus profondes que le cambium, cette couche de cellules qui assure la croissance du bois en épaisseur. La cicatrisation, au cas où elle soit possible, risque d'être longue et la voie, grande ouverte pour les agents pathogènes. Pire, la sève élaborée chargée de sucres, celle qui descend des feuilles, n'alimentera plus la partie inférieure des branches; les vaisseaux qui la conduisent passent entre l'écorce et le cambium. 
J'avais espéré que les renards et les coyotes qui traînent dans le bois, nous débarrassent du lapin. Je n'aurai pas la patience. 
Comme je ne suis pas assez affamé, pas assez violent, pas assez sportif non plus, en un mot pas assez chasseur, j'ai ressorti la cage à marmotte et appâté avec deux carottes, qui sont devenues dures et inodores après quelques heures en dessous de zéro. Seule la couleur est encore attrayante, mais la lapin ne semble pas être sensible à leur charme puisque, jusqu'à présent, tout ce que j'ai réussi à attraper, c'est de la neige.
À moins que le lapin ait changé ses plans. Je ne le vois plus, ni ses traces d'ailleurs, depuis quelques jours. A-t-il compris le message ? Se garde-t-il un peu de fusain pour l'année prochaine ? Peut-être a-t-il croisé Goupil ? 

À la recherche de la lapone

Partis chercher des chouettes lapones, nous sommes rentrés bredouilles et fourbus. Le redoux avait rendu la neige lourde et collante aux raquettes. Par moment, des bourrasques dressaient des murs de neige et nous donnaient l'agréable illusion d'être seuls au monde. Dans une accalmie, nous avons quand même pu observer une bande de jaseurs boréaux; nos premiers de l'année.       


Pic mineur, Picoides pubescens, Downy Woodpecker

On ne peut pas vraiment avoir envie de préserver ce que l'on ignore, en particulier la nature. J'ai eu la chance  d'avoir des parents qui ont su éveiller et encourager ma curiosité pour les choses naturelles. Tout y est passé, les végétaux, les animaux, les minéraux, les fossiles et les astres. Mes souvenirs de vacances ressemblent à des valises remplies des trouvailles faites au cours des excursions et parfois des prospections minières faites à ma demande, dans les différentes régions de France pendant les grandes vacances: les ammonites des plages vendéennes, les fossiles de fougères du carbonifère ramassés dans des mines du centre de la France, le talc des Pyrénées, les insectes et les fleurs de partout.


Tour cela pour dire que le meilleur moyen, et le plus durable, pour préserver l'environnement, c'est de montrer aux enfants que la nature qu'ils aiment voir dans les livres existe tout autour d'eux.
Une petite paire de jumelles à 20 $ dans une pharmacie, une marche dans le parc le plus proche (Mont-Royal, Jardin botanique, Pointe-aux-Prairies, ) ou une mangeoire pleine de suif accrochée à la fenêtre ou fond de la cour et même en ville, il devient facile d'observer le pic mineur et peut-être même le pic chevelu. À Montréal, on les trouve partout où il y a des arbres. Pour les repérer, il suffit de tendre l'oreille à la recherche du léger toc-toc-toc que produit le martèlement du bec sur le bois. 
  

Se désaltérer en hiver

Comment les oiseaux se désaltèrent-ils en hiver alors que toute l'eau se présente sous forme solide ? Ils font comme vous et moi dans la même situation. Comme nous le prouve ce chardonneret jaune, ils mangent de la neige. À ceci près, qu'ils ne se gèlent pas les dents, eux.