Un 23 mars dans le boisé du Tremblay

Hier matin, l'averse de neige et le vent nous incitaient à rester au chaud, mais dans l'après-midi, le soleil nous a pris par la main pour nous conduire dans le boisé à la recherche des quiscales et des carouges vus plus tôt dans la semaine.  Nous les avons entendus sans les voir. Pas de renard roux, ni de chouette rayée non plus, mais nous avons pu constater le débourrement des bourgeons des peupliers faux-trembles.


Un 23 mars à Longueuil

Qui a dit que le Canada était un beau pays ? Deux jours après l'arrivée officielle du printemps, la météo nous repasse une couche de blanc. Et ce n'est peut-être pas la dernière. Si l'Andalousie veut m'accueillir comme réfugié climatique, je suis partant.
Bon, on peut toujours se dire que cette averse de neige a le mérite de rassembler les oiseaux aux mangeoires. Sur la vidéo, il manque la sittelle à poitrine blanche et le renard roux, qui est venu faire son tour, mais on peut voir huit espèces d'oiseaux, dont une difficile à la fin. Lesquelles ? Réponse plus bas.



Réponse:

Un 16 mars dans le boisé du Tremblay

Le printemps n'en finit plus de s'annoncer. Aujourd'hui, nous avons vu nos premiers quiscales, peut-être des rouilleux à en juger par la proportion de leur queue et par leurs grincements portés par le vent. Il y a aussi les corbeaux qui se sont remis à nicher, aussi fidèles l'un à l'autre qu'à leur tour de communication.



Chanteur de charme



Ce matin, signe supplémentaire de la venue du printemps, Doug la tourterelle est venu chanter la sérénade sur mon balcon. Daisy ne doit pas être loin, car le couple s'est reformé comme tous les printemps et se fréquente assidûment depuis quelques jours.
Cette année pourtant, une ombre plane sur leur histoire d'amour. Une troisième tourterelle s'est jointe au couple et les accompagne partout. Comme il n'y a pas de "tanguy" chez les tourterelles, contrairement à d'autres espèces comme les corneilles par exemple, il s'agit probablement d'un concurrent. Pour l'instant, il ne se montre pas très entreprenant et sa présence ne semble pas créer de tension. 
Cela nous donne une bonne raison de suivre cette nouvelle saison de la saga Doug et Daisy.

Ballet de tourterelles tristes

Un 11 mars dans le boisé du Tremblay

Ce saule et moi partageons le même état d'esprit: "ce ne sont pas les 20 centimètres de neige reçus la fin de semaine dernière qui nous empêcheront de nous préparer au printemps".

L'impatience du jardinier

J'suis plus capable. Malgré les 50 cm de neige et de glace qui recouvrent le jardin et les 5 cm de neige fraîche annoncée pour cette fin de semaine, il y a aujourd'hui quelque chose de printanier dans l'air ou dans la lumière, qui a déclenché une envie irrépressible de semer et de planter.
Déjà la semaine dernière, j'ai eu une attaque de jardinage. Comme il est prévu d'ajouter trois carottes cultivées dans le jardin des simples, à côté des carottes sauvages pour pouvoir les comparer, plutôt que d'acheter des graines, j'ai eu envie d'essayer de les partir par "bouturage" de têtes de carottes. Quel adon ! Il y en avait justement dans leur dernier arrivage de panier bio. Après avoir coupé trois têtes un peu plus large, les avoir placées dans une boite à biscuit transformée en serre pour maintenir une bonne humidité ambiante, trois ébauches de tiges ont commencé à se former après une semaine . On verra bien jusqu'où ça va aller.


Aujourd'hui, sur la lancée de ce succès, je me suis parti un premier semis d'essai de Verge d'or d'Europe. Je sais que c'est trop tôt, mais je ne peux plus attendre. L'année dernière, les graines en pleine terre n'avaient rien donné, une demi-surprise puisque le fournisseur prévient que leur pouvoir germinatif est médiocre. Cette année, je les pars à l'intérieur dans un substrat plus propice à la germination; je croise les doigts.

Il y a une faute dans l'étiquette, c'est Solidago virgaurea.

You talkin' to me ?

C'était l'été dernier, au centre d'interprétation de la nature du lac Boivin. Manifestement, les écureuils roux prenaient à cœur leur rôle de représentants de la faune.

Un 2 mars autour du Mont Saint-Bruno

Cela faisait longtemps que je n'étais pas sorti. Je sais pourquoi. C'est toujours l'hiver et je suis tanné. Mais bon, si on ne se force pas, on ne fait rien. Et les récompenses nous attendaient au détour du chemin.


Chaque fois que je prends ce chemin, mon regard est accroché par la symétrie parfaite de ce bouleau; chaque fois, je le prends en photo, et chaque fois, je suis déçu par le résultat. 


Dans le sentier du Grand-duc, au pied du Mont Saint-Bruno, il y a un poste de douane tenu par des mésanges à tête noire. Aujourd'hui, alors que nous étions prêts à nous acquitter de notre dû, rien, elles brillaient par leur absence. Nous nous sommes signalés en vain et ce n'est que quelques pas plus loin que nous avons compris qu'elles avaient une autre priorité, en l'occurence celle de déloger une chouette rayée de leur territoire.


Un trois pour un: ma blonde qui aime les mésanges, la mésange qui aime les pompons et la chouette qui aiment les mésanges.


Bon je vous passe les cerfs de Virginie et les pie-grièches, mais pas le harfang, ni les renards. Demain, ce sera safari aux dindons sauvages, le long des lignes américaines (avis aux douaniers états-uniens: ne tirez pas, nous ne sommes jamais armés).



Le saintpaulia, un peu de Tanzanie à la maison

Ma violette africaine trône sur la table de la salle-à-manger au pied d'un vieux jasmin. Sa floraison a inspiré le billet et, puisqu'on en parle, autant dire que Saintpaulia est un genre à jours neutres, c'est-à-dire que le déclenchement de la floraison est indépendant du temps de la longueur de la journée. 
J'ai un Saintpaulia, vous avez un Saintpaulia, ils ont un Saintpaulia, nous avons tous un Saintpaulia.
La violette africaine, ou violette du Cap, fait partie de ces plantes qui ont été adoptées à l'unanimité par l'humanité. Facile à garder, agréable à regarder, elle plait. On la cultive, on la multiplie, on l'hybride, on l'offre et on la pose sur son bureau. Pourtant, derrière cette "success story", se joue un drame.
C'est qu'avant d'être une plante d'intérieur, le saintpaulia (qui ne s'appelait pas encore comme ça) vivait, tranquille, enraciné dans l'humus d'une forêt tropicale pluvieuse sur le versant des Eastern Arc Mountains et dans quelques plaines côtières de Tanzanie et du Kenya. Je dis "le", mais je devrais plutôt dire "les", car on dénombre officiellement 9 espèces, 8 sous-espèces et 2 variétés de saintpaulias; même si celui que vous possédez est probablement un hybride de Saintpaulia ionantha.
Un jour de 1892, ces violettes, qui en réalité n'en sont pas, croisèrent le chemin du baron Adalbert Emil Walter Redcliffe Le Tanneux von Saint-Paul Illaire qui se promenait dans les montagnes d'Usambara au Tanganiyka, actuelle Tanzanie, alors sous domination allemande. Le baron, germanique mais pas insensible à la beauté du monde, cueillit quelques fleurs et les envoya en Allemagne où le directeur du jardin botanique royal de Herrenhausen (Hanovre), monsieur Hermann Wendland, les scruta à la loupe et décida, probablement influencé par la particule, de les baptiser Saintpaulia ionantha en l'honneur de leur découvreur.

À partir de ce moment, le succès de la violette ne dérougit plus et la voilà qui conquiert le monde, manipulée et contrainte à des relations contre nature par des horticulteurs aux goûts parfois douteux qui la parent de nouvelles couleurs et enrichissent sa garde-robe. Elle ne se doute pas alors qu'au pays, la situation de ses semblables se dégrade. Là-bas, les violettes, on s'en fout; ce qu'on veut, c'est de l'argent. Alors, on plante du café, du thé, de la cardamone et pour leur faire de la place, on coupe les arbres, on rase les forêts. Tant et si bien qu'aujourd'hui, il ne reste plus que 15 % du couvert forestier dans les plaines côtières et 58 % dans les montagnes. Ainsi disparaissent les violettes sauvages, avec leur habitat, dans l'indifférence de presque tous.