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Last call

Bourdon fébrile

Au jardin, les actées à grappes (Actaea racemosa) sont les dernières à fleurir. Le bal est ouvert par une variété horticole dont j'ai oublié le nom, mais qui se caractérise par ses organes chlorophylliens (tiges, feuilles et sépales) teintés de rouge. La sauvage, entièrement verte et native d'à peine plus au sud (nord des États-Unis et Ontario), lui emboîte le pas et ne parvient à fleurir que depuis quelques années seulement. Il y a 5 ou 6 ans, peut-être, les boutons étaient fauchés par les premiers gels.

Ce signe supplémentaire du réchauffement climatique n'est pas pour déplaire aux butineurs, même si cette oasis de nectar les oblige à une certaine promiscuité.

La version sauvage de l'actée à grappes attend son tour
La guêpe à taches blanches
Polistes fuscatus
La guêpe commune
L'abeille domestique

Le goût de l'été

Le boisé des douze, à Saint-Hyacinthe, a toujours autant à offrir aux visiteurs. Cette fois, il nous a permis d'observer des physostégies de Virginie que je n'y avais vu auparavant. Ces fleurs de la famille des lamiacées sont suffisamment rares au Québec pour être susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables. Ont-elles été introduites ou sont-elles spontanées ? 

Il y avait aussi ces Argus bleus, des papillons européens qui ont été introduits accidentellement dans la région de Montréal au début des années 2000.

Et puis tous ces fruits qui donnent à l'été cette saveur sucrée ou acidulée selon ce à quoi l'on goûte.

Les premières observations de ce papillon européen ont été faites en 2005 autour de l'aéroport de Mirabel.  
De vraies pommes "bio"
Les fruits du rosier: excellents à condition de ne pas croquer trop en profondeur à cause des nombreuses graines 
La ronce odorante et sa framboise
Et le pimbina trop âpre avant les premières gelées

L'été des Indiens

Selon la science météorologique, il faudrait trois jours avec des températures supérieures de 5°C aux normales saisonnières et consécutives à un premier gel pour qualifier le redoux d'été des Indiens. 

Pour tous ceux qui ne comptent pas et qui se contentent d'aimer, c'est en ce moment en dépit du fait qu'il n'y a pas encore vraiment eu de gel en Montérégie.

Peu importe, tout le monde en profite sans distinction de classe.  

L'Actée à grappes est la dernière à fleurir au jardin. Signe que l'été allonge, elle gelait avant de fleurir, il y a seulement trois ou quatre ans.
Cela fait le bonheur des abeilles européennes.
Peut-être du safran. En tout cas, j'en ai planté, mais pas à cet endroit. C'est encore un coup de nos rongeurs qui ont la fâcheuse habitude de déplacer les bulbes quand la neige les protègent du regard. 
Une prénanthe (Nabalus) - c'est sûr - mais l'espèce ne me vient pas spontanément et je suis trop paresseux pour chercher. 
Peut-être Augochlora pura
Il y a aussi des prédateurs comme cette couleuvre rayée.
Et leur proie comme cette grenouille léopard.
Et puis des chardonnerets "granos" pour lesquels on prend soin de ne pas couper les tiges des échinacées qui n'ont plus rien de pourpre.  

Pelecinus polyurator: la guêpe scorpion

Chaque année, j'en croise une ou deux dans le jardin.  Chaque fois, je suis surpris et ravi de la retrouver. Surpris, car sa survie ne tient qu'à un fil ou plutôt à un hanneton, et ravi, car je la trouve élégante avec sa robe noire et luisante, ses lignes élancées et le galbe outrancier de ses mollets. 

Qui plus est, elle n'est pas dérangeante. Elle vaque à ses occupations sans s'occuper de nous et nous essayons de lui rendre la pareille. La plupart du temps, elle survole le gazon à la recherche d'une larve de hanneton enfouie dans le sol; ce qu'on appelle ici un ver blanc. Elle y pondra un œuf grâce à son abdomen allongé qui l'a fait ressembler à un scorpion. 

La pauvre a du mérite. Bien que les pesticides soient bannis du jardin et les vers blancs tolérés, le gazon se fait plutôt rare. Ailleurs, c'est pire ! Du gazon, il y en a et c'est du beau, du brillant, de l'immaculé. Par contre, l'herbe est bien la seule vie qui parvient à se maintenir tant elle est gorgée de produits phytosanitaires, ceux qui riment avec parkinson et cancer. Autant dire que la larve de hanneton doit s'y faire rare, probablement autant que la guêpe et la moufette, puisque toutes sont liées.

Heureusement, la guêpe a un avantage reproductif. Elle a le choix de s'accoupler ou non. La parthénogénèse, c'est quand même bien pratique pour assurer sa descendance; nul besoin d'un mâle.  

Happy day dans les astéracées

Au jardin, la floraison des rudbeckies, échinops, eupatoires et échinacées bat son plein. Quelques représentants de la famille des Apidés en profitent pour couler des jours heureux... et moi, pour les espionner.

Un 7 octobre dans le Boisé du Tremblay

Hier dans le boisé, il y avait un scarabée pressé et un oiseau furtif, et dans le jardin, une voleuse de fruits.

Un nécrophore dont l'espèce reste à déterminer
Un Bruant de Lincoln
Une grive solitaire amatrice de pimbina

C'est un jardin extraordinaire

 Ou plutôt un jardin bien ordinaire où il se passe des choses extraordinaires comme:

Une sittelle à poitrine blanche qui se prend pour un Bec-croisé des sapins
Une carline acaule avec une tige de vingt centimètres: la dernière fois que j'en ai vu, je devais avoir 13 ou 14 ans, elle était plus acaule (sans tige) que celle-là, mais c'était dans son milieu naturel (les Alpes), un milieu rocheux, ensoleillé et battu par les vents. Dans le jardin, elle est une infraction à mon code d'éthique sur les indigènes, mais comme elle est une médicinale, elle a le droit de siéger.
Et un monarque marqué et aussitôt rapporté sur le site inscrit sur la pastille. Je me demande quel pourcentage de surpoids cette marque représente, mais je ne serais pas surpris qu'il soit significatif. Espérons que cela ait une réelle utilité.

PS: sur Twitter, l'auteur naturaliste Roger Latour (@ROGERLATOUR), que l'on peut suivre aussi sur Flora Urbana 2, me précise que la bague est en polypropylène, qu'elle pèse 10 mg et qu'elle représente 2 % du poids d'un monarque standard; un peu comme si un individu de corpulence moyenne (70 kg) portait un sac de 1,4 kg.  

À l'année prochaine !

Les arbres peuvent photosynthétiser tranquillement; la spongieuse est devenue Bombyx disparate et la femelle a pondu. C'en est fini de la défoliation pour cette année. Pour être sûr que ses œufs passent l'hiver au chaud ou plutôt qu'ils soient à l'abri des prédateurs, elle les a recouverts de poils qu'elle a prélevés sur son abdomen. 

Tamia rayé
C'est en photographiant ce tamia qui prenait le soleil que j'ai remarqué ces protubérances oblongues et brunâtres sur le tronc et juste au dessus, la femelle du papillon en pleine action ou morte, car sa durée de vie ne dépasse pas beaucoup la ponte.

La femelle, toujours blanche, ne vole pas et les papillons adultes ne se nourrissent pas.
G
M
T
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Rattrapé par ses démons

Le bouleau verruqueux: une nuance de vert au milieu des autres

Le plus gros arbre du jardin est un bouleau. Il était là quand nous sommes arrivés, mais il n'est pas venu tout seul puisqu'il s'agit d'un bouleau verruqueux (Betula pendula) qui pousse normalement en Europe. C'est l'arbre qui nous fait de l'ombre quand nous mangeons, lisons et prenons l'apéro, et auquel nous accrochons le hamac quand il fait trop chaud pour faire autre chose qu'une sieste; c'est pour dire à quel point il est important. 

Nous en prenons grand soin; c'est-à dire que nous y touchons le moins possible. Il y a quelques années, il avait une vilaine cicatrice dans le tronc qui se remplissait d'eau à chaque pluie et se creusait au lieu de se refermer. J'ai fini par forer un trou dans le bas de la cavité pour que la plaie se draine et elle a fini par disparaître. Cela me donne l'occasion de manifester ce complexe de supériorité sur la nature qui habite l'espèce humaine en prétendant l'avoir aidé.  

Lymantria dispar (enfin je crois) dans toute leur beauté

Cette année, il en pleut des chenilles qui ressemblent à des spongieuses, les larves d'un papillon nocturne appelé le Bombyx disparate (Lymantria dispar). Si notre bouleau pensait échapper à ce fléau européen en s'installant en Amérique, c'était sans compter sur Étienne Léopold Trouvelot qui introduisit le ravageur en 1869. Normalement, l'arbre devrait y survivre, car si les chenilles en profitent, elle finiront par faire profiter les oiseaux, les insectes qui les parasitent et quelques pathogènes de lépidoptères. À ce propos, j'ai déjà vu quelques fourmis charpentières en rapporter vers leur colonie, probablement établie dans le cabanon du voisin. D'ailleurs, peut-être devrais-je lui en toucher un mot, lui qui croit s'en être débarrassé.

Développement immobilier: phase 2

Condos pour abeilles sauvages

La phase 1 du projet de condos pour abeilles sauvages date déjà de 10 ans. Les appartements rénovés depuis attirent toujours autant de monde et hier, les futures locataires manifestement victimes d'une crise du logement se bousculaient pour les visites libres.

Pour faire face à cette demande, j'ai donc décidé d'ajouter une phase 2 au projet en remettant sur le marché quelques vieux logements qui avaient été forcés par des pics. La réaction ne se fit pas attendre et tandis que j'installais la nouvelle tour à condos, les abeilles charpentières prenaient possession des lieux.

Espèce de grosse sauterelle

L'année dernière, au mois de septembre, cela faisait deux fois en treize ans que je voyais la scuddérie à ailes oblongues dans le jardin. Malgré ces 5 centimètres de longueur, cette sauterelle passe facilement inaperçue, tant qu'elle reste dans son contexte.

Scuddérie à ailes oblongues
Scuddérie à ailes oblongues

Un 23 octobre à Longueuil

Tout le monde profite du dernier 21°C de l'année pour admirer les couleurs du fusain ailé et prendre une dernière rasade de nectar au bar de l'actée, le dernier à être encore ouvert avec l'aster. Il y a là les habitués: les jardiniers, quelques bourdons fébriles, une couleuvre rayée et même le tamia qui est sorti de son demi sous-sol pour prendre le soleil.

Des crêtes subéreuses sur ses rameaux; c'est ce que le fusain appelle des ailes.
Last call avant la fin, la vraie.