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Le prunier noir

Le 7 mai 2024

Ce printemps, j'ai eu le plaisir de trouver un prunier noir (Prunus nigra) en me promenant dans le boisé du Tremblay. Seul prunier indigène au Québec, il n'est pas rare, mais n'est pas non plus très abondant. On le trouve autour des Grands Lacs, jusqu'au sud du Manitoba vers l'ouest et jusqu'à la côte atlantique vers l'est.

Comme je voulais goûter à ces prunes, je l'ai visité régulièrement. Ce fut long, très long, mais ça en valait la peine. Le fruit de couleur orange, presque rouge, est juteux et sucré à condition de le cueillir bien mûr.   

Le 11 août 2024 et pas encore assez mûre

Le goût de l'été

Le boisé des douze, à Saint-Hyacinthe, a toujours autant à offrir aux visiteurs. Cette fois, il nous a permis d'observer des physostégies de Virginie que je n'y avais vu auparavant. Ces fleurs de la famille des lamiacées sont suffisamment rares au Québec pour être susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables. Ont-elles été introduites ou sont-elles spontanées ? 

Il y avait aussi ces Argus bleus, des papillons européens qui ont été introduits accidentellement dans la région de Montréal au début des années 2000.

Et puis tous ces fruits qui donnent à l'été cette saveur sucrée ou acidulée selon ce à quoi l'on goûte.

Les premières observations de ce papillon européen ont été faites en 2005 autour de l'aéroport de Mirabel.  
De vraies pommes "bio"
Les fruits du rosier: excellents à condition de ne pas croquer trop en profondeur à cause des nombreuses graines 
La ronce odorante et sa framboise
Et le pimbina trop âpre avant les premières gelées

L'attente a porté fruit

Il s'est écoulé 64 jours entre ces deux photos du Cerisier de Virginie qui pousse derrière la clôture.


 

Fruit ou légume ?

Les fruits sont des organes caractéristiques des plantes à fleurs (les angiospermes). Les mousses et les fougères n'en produisent pas; elles ne font même pas de graines (c'est dire comme elles sont peu évoluées). Quant aux conifères (les gymnospermes), ils font bien des graines, mais elles sont nues, sans fruit pour les protéger ou les disséminer.

Si l'on ne se fiait qu'à l'usage que l'on en fait, un fruit pourrait se définir comme un produit végétal comestible, souvent charnu et plus ou moins juteux, qui se distingue du légume par son goût sucré et par la place qu'il occupe dans notre alimentation. Ainsi, le concombre et la courge sont des légumes tandis que la pomme et la pêche sont des fruits. Quant aux noix, aux noisettes et autres produits comestibles et cassants, ce sont des fruits secs ... [ Lire la suite]

Le concombre sauvage dans toute sa déhiscence

Si, au cours de vos promenades, vous avez croisé des fruits verts, ovoïdes et épineux, suspendus à des branches, vous savez à quoi ressemble le concombre sauvage (Echinocystis lobata), ou concombre grimpant. Bien qu'il soit de la même famille que le concombre cultivé (Cucumis sativus), celle des cucurbitacées, le sauvage n'est pas comestible. Et si vous avez manqué la floraison, vous pouvez aller faire un tour ici.   

Je ne m'étais jamais interrogé sur la dissémination des graines du concombre sauvage, mais hier, en me promenant dans le boisé du Tremblay où il y en a beaucoup, la réponse s'est imposée. Il se trouve que le concombre sauvage pratique la barochorie ou autrement dit: les graines sont mues (-chorie) par la gravité (baro-).

Les parois du fruit qui pend au bout de son pédoncule s'ouvrent du côté sol en se retroussant et, ce faisant, laissent tomber quatre grosses graines. Je ne suis pas resté assez longtemps pour voir ce qu'elles devenaient, mais si elles devaient être mangées par un animal, on basculerait dans l'endozoochorie (inutile de faire un dessin).

Un 19 septembre dans le boisé du Tremblay

Ah, qu'on était bien, hier, dans le boisé du Tremblay ! 

Les dernières belles journées de l'été ont quelque chose de spécial que j'ai du mal à définir, mais qui ressemble au bonheur. Une espèce de douceur dans l'air, de quiétude et de silence aussi, ou peut-être la lumière, je ne sais pas.

Le pimbina est en fruits, mais il est préférable d'attendre la première gelée pour cueillir.
Les raisins de la vigne des rivages (Vitis riparia) sont comestibles comme ceux de de la vigne eurasienne (Vitis vinifera). C'est cette vigne qui a sauvé l'eurasienne du phylloxéra. Et pour cause, elle a grandi avec l'insecte, lui aussi, américain et a eu le temps de l'apprivoiser.
Gentiane d'Andrews
Aster à ombelles
La paruline à croupion jaune affiche son identité, même en plumage d'automne
Une aubépine parmi tant d'autres

Les sorbiers

Sorbier d'Amérique

Arbres ou arbustes, américains ou eurasiens selon les espèces, les sorbiers (Sorbus) ne sont pas que des arbres décoratifs que l'on plante dans les jardins et les parcs. À une autre époque, ils ont été alimentaires, médicinaux, transformés en outils et investis de magie. Tombées en désuétude, certaines espèces sont aujourd'hui menacées ...

Un 22 février dans le boisé du Tremblay

Tilia sp

Il fallait que ce soit l'hiver et qu'il soit en fruits pour que je remarque ce tilleul au bord du chemin. S'agit-il du tilleul d'Amérique (Tilia americana) ou de l'un de ses deux congénères européens : le tilleul à grandes feuilles (T. platyphyllos) ou son hybride, le Tilleul d'Europe (Tilia x Europea = Tilia cordata x Tilia platyphyllos). Un truc de plus à vérifier au printemps.

Quoi qu'il en soit, les tilleuls ne constituent plus une famille à part entière. Ils ont été adoptés par les mauves, les roses-trémières et les guimauves et ont rejoint les malvacées.

L'envol de l'asclépiade


C'est l'Halloween. Les fruits de l'asclépiade se sont déguisés en perruches, mais à la différence des vraies, les plumes de celles-ci sont à l'intérieur.
Le fruit a séché, il commence à s'entrouvrir et quelques graines, plus intrépides que les autres, déploient leurs soies pour s’accrocher à un courant d'air et quitter les rangs. C'est le signal que les 200 autres attendaient pour se ruer dehors.


Au fil du temps, plusieurs ont essayé de tirer profit des propriétés isolantes de la soie d'Amérique. La dernière tentative a créé un buzz médiatique: on voyait même la culture de cette mauvaise herbe comme un moyen de sauver le papillon monarque dont c'est la nourriture principale. Ce serait mal connaître l'agriculture qui n'admet pas la compétition pour la ressource (voir le chapitre Maladies et ravageurs de l'asclépiade du document: La culture de l'asclépiade commune). Vive le malathion, à bas le papillon. 
Quoi qu'il en soit, on ne parle plus de ce nouvel eldorado. Il faut dire que l'asclépiade supporte mal la compétition avec d'autres adventices, et encore moins les herbicides qui ont été inventés pour s'en débarasser quand elle en faisait encore partie

Un 16 juin autour du lac Boivin (Granby, Québec, Canada)

Le sentier "La randonnée" qui part du Centre d'interprétation de la nature du Lac Boivin est le plus long, donc le moins fréquenté. C'est aussi celui qui réserve les meilleures surprises au naturaliste. Les autres ne sont pas mal non plus et tous peuvent se faire dans la journée.

Silène fleur-de-coucou
Véronique officinale
Silène enflé
Osmonde cannelle
Noisetier à long bec
Iris versicolore
Calla des marais
Papillon tigré du Canada
Écureuil roux
Canard colvert

Vive la courge d'hiver !

de gauche à droite: courge poivrée (C. pepo) entière et tranchée, courge musquée (C. moschata)

Elle est excellente. Elle est facile à conserver; jusqu'à 6 mois au frais. Elle est facile à cuisiner; le plus simple étant de la couper en deux, de l'épépiner, de badigeonner la chair d'huile et de la cuire au four pendant au moins 40 minutes, la tranche posée sur une plaque.


Et rien ne se perd, puisque les graines aussi se mangent. On les nettoie à l'eau, on les laisse sécher. Ensuite, on les rôtit en les étalant sur une plaque, au four à 350°F, jusqu'à ce qu'on entende le premier éclatement (5 à 10 minutes), puis on les assaisonne à notre convenance (sel, piment, paprika, curcuma, etc.). 
Mais ce n'est pas tout. Les graines peuvent se manger crues (de préférence concassées): elles seraient vermifuges et soulageraient les troubles de la miction associés à l'hyperplasie de la prostate. Alors, que demander de plus ?
Ah oui, pourquoi d'hiver ?
Réponse: pour les distinguer des courges d'été comme la courgette (zucchini en italien), le pâtisson ou encore la courgette de Nice (courge ronde), qui sont cueillies avant leur maturité; ce qui explique pourquoi leur peau est fine et souple (donc comestible) et pourquoi leurs graines sont petites et tendres,.
Mais toutes ces formes et ces couleurs, s'agit-il de plusieurs espèces ?
Oui et non. Toutes appartiennent à la famille des cucurbitacées et au genre Cucurbita qui compte une quinzaine d'espèces dont les plus connues sont:
  • Cucurbita pepo: toutes les courges d'été et quelques courge d'hiver (citrouille, courge dumpling, courge spaghetti, courge poivrée, entre autres).
  • Cucurbita moschata: la courge musquée (courge d'hiver).
  • Cucurbita maxima: le potiron, la courge potimarron et la buttercup par exemple (courges d'hiver).

Le parfum de Séville

La vue est un drôle de sens. C'est probablement le plus sollicité, mais c'est aussi celui qui s'émousse le plus vite. Passez une dizaine de fois au même endroit et les détails du décor commencent à s'estomper; passez une centaine de fois et il faudra le regard neuf d'un visiteur pour attirer votre attention sur un détail que vous ne voyiez plus.
De Séville (Andalousie), je ne garde que le premier regard et pourtant quand je repense à cette ville, ce ne sont pas des images qui reviennent à ma mémoire, mais un parfum, celui des orangers en fleur. Dans les jardins publics, à l'intérieur des patios et sur les trottoirs, ils sont omniprésents, embaumant l'atmosphère et se délestant de leurs oranges dans les plate-bandes.


Pour un habitant des pays nordiques qui paye si cher ses oranges, le spectacle de ces fruits moisissant au pied des arbres pourrait presque être choquant. Heureusement, il ne s'agit pas d'oranges douces (Citrus sinensis), mais plutôt d'oranges amères, ou oranges de Séville, fruits du bigaradier (Citrus aurantium). Comme leur nom l'indique, mise à part la marmelade dont elles sont l'ingrédient traditionnel, on ne peut pas en faire grand chose. Ce n'est pas le cas des fleurs dont on tire l'essence de néroli et l'eau de fleur d'oranger très utilisées en parfumerie et dans l'alimentation .