Tout n'est pas blanc chez les harfangs

Tous les harfangs des neiges ne sont pas blancs. Seuls les mâles adultes peuvent le devenir; les femelles et les juvéniles ont un plumage plus ou moins moucheté de noir. Ils éclaircissent avec l'âge, mais les femelles garderont une forte proportion de noir.
La photo montre une jeune femelle capturée cet hiver dans un aéroport de la région de Montréal. Comme c'est le cas en général, elle était couverte de mites. Ces parasites, dont on voit deux exemplaires sur le bord extérieur gauche du disque facial, vivent dans son plumage. C'est à vous dissuader de la tenir... à moins que ce soit ses serres.


Chaque hiver, le sud du Québec se transforme en villégiature pour harfangs. Ils s'installent dans des endroits très dégagés, grandes terres agricoles ou aéroport, qui leur rappellent probablement leur toundra natale. Il s'agit majoritairement de juvéniles et de mâles; les femelles ayant tendance à hiverner plus au nord.
Depuis les années 50, une rumeur, d'autant plus tenace quelle trouve son origine dans le milieu scientifique, veut que ces mouvements soient cycliques et qu'un pic d'abondance se produise tous les 4 ans environ. La théorie veut que ce cycle d'irruptions suive celui de la population des lemmings. Quand ces derniers abondent dans le Grand-Nord, les harfangs ont tendance à rester là-haut et à se faire plus rares dans le sud en hiver; quand la population des lemmings s'effondre, les harfangs débarquent. La logique de cette théorie satisfait tellement l'intellect qu'elle est très vite assimilée. Je l'ai moi-même maintes fois répétées au cours d'excursions et je crois même l'avoir déjà écrite dans ce blog.
Pourtant, tout indique que les choses sont un peu plus compliquées que çela. Premièrement, l'irruption hivernale des harfangs n'est pas cyclique partout au Canada. Dans les plaines du centre, ses effectifs semblent assez constants d'un hiver à l'autre. Dans l'ouest, les invasions sont beaucoup plus épisodiques et il peut se passer quelques hivers sans qu'on observe un harfang. Et dans l'est, les cycles ne sont pas tout à fait aussi réguliers qu'on le prétend; leur intervalle varie plutôt entre 3 et 6 ans. Enfin, l'abondance des observations n'est pas synchrone d'est en ouest du pays.
Ce qui est intéressant chez le harfang, c'est que contrairement à d'autres oiseaux, il ne semble pas complètement attaché à un territoire. Ainsi, les jeunes et les femelles ne retournent pas nécessairement sur le lieu de nidification de l'année précédente. Un marquage avec des émetteurs radio suggère qu'ils ont un comportement plus nomade, pouvant se déplacer sur de grandes distances du nord au sud et d'est en ouest et ne nichant que lorsque les conditions alimentaires sont propices.
En tout cas, si vous n'avez jamais vu de harfangs, sachez que c'est une bonne année pour le faire, car on en a rarement rapportés autant dans le sud du Québec.

Armoise annuelle

Photo de Kristian Peters
 [GFDL or CC-BY-SA-3.0],   via Wikimedia Commons
Artemisia annua (Astéracées) est aussi appelée Armoise chinoise.
Originaire d'Asie, elle s'est naturalisée en Europe et en Amérique du Nord ; on la trouve autour des zones habitées et dans les terrains vagues. Elle se distingue de l’armoise commune par ses feuilles divisées et glabres.
L'artémisinine, extraite de l’armoise annuelle, et ses dérivés semi-synthétiques, l’artésunate, l’artéméther (ou arténam), l’artééther (ou artémotil), l’artélinate, l’artéflène et l’artémisinone, font partie des nouveaux médicaments utilisés pour traiter le paludisme, en particulier ses formes résistantes aux traitements conventionnels.
On utilise les parties aériennes, qui sont antibactériennes, antipaludiques, antiprotozoaires et antipyrétiques.
Parmi les principes actifs de l'armoise annuelle, on trouve:
  • L'artémisinine, une lactone sesquiterpénique qui a des propriétés antipaludiques et antiprotozoaires. Sa teneur dans les parties aériennes varie entre 0,01 et 0,8 %; elle est plus élevée dans les fleurs.
  • Une huile essentielle contenant du camphre (44 %)
Conte le palusdisme, la dysenterie, la fièvre, la jaunisse, les maladies inflammatoires, les maladies auto-immunes (le lupus), le psoriasis, les infections fongiques et bactériennes, le manque d'appétit, le rhume, les troubles circulatoires, la constipation et la dysménorrhée.
  • Infusion de 3 à 10 g dans un litre d'eau à prendre en plusieurs fois dans la journée.  
Contre les infections fongiques et bactériennes de la peau, les troubles articulaires (rhumatisme, entorse), les névralgies et les ecchymoses.
  • Compresse avec l'infusion.
  • Cataplasme avec la plante fraîche.
L'armoise annuelle ne semble pas présenter de danger pour la santé lorsqu'elle est utilisée sur une période de 30 jours. Au-delà, les données manquent. Elle peut toutefois provoquer des troubles digestifs mineurs chez certaines personnes. L’armoise annuelle est contre-indiquée pendant les premiers mois de la grossesse, en raison de l'effet tératogène de l'artémisinine.

Argousier

Photo de Vmenkov, [GFDL or CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0]
via Wikimedia Commons
Hippophae rhamnoides (Éléagnacées) est aussi appelée Argousier faux-nerprun, Bourdaine marine, Épine luisante, Épine marante, Faux Nerprun, Griset ou Saule épineux.
L’argousier est un arbrisseau épineux originaire d’Europe qui a été introduit en Amérique du Nord comme arbre ornemental, mais qui est de plus en plus cultivé pour la production de fruit.
On utilise les baies et les graines qui sont antimicrobiennes, antioxydantes et anticancéreuses.
Parmi les principes actifs de l’argousier, on trouve :
  • La vitamine C (environ 400 mg pour 100 g de fruits) et la vitamine E (antioxydante).
  • Des flavonoïdes auxquels on attribue des effets anticancéreux, anti-inflammatoires, antiplaquettaires et hypocholestérolémiants
  • Des acides gras insaturés (acide oléique, linolénique, stéarique et palmitoléique) dans la graine.
  • Le β-sitostérol, un phytostérol qui pourrait avoir un effet antiulcéreux.
Pour prévenir et traiter les infections digestives et respiratoires.
Pour prévenir les maladies cardiovasculaires.
  • Baies à raison de 5 à 45 g par jour.
  • Jus de fruit à raison de 300 ml par jour.
Contre les brûlures, les dermatoses (eczéma) et les plaies.
  • Cataplasme de baies écrasées.



Anis vert

Copyright © 2007 David Monniaux
Pimpinella anisum (Apiacées) est aussi appelée Anis cultivé, Anis musqué, Anis officinal, Anis sucré, Boucage, Pimpinelle, Pimpinelle anisée ou Pimprenelle d’Égypte.
Plante annuelle originaire de l’ouest de l’Asie, l’anis est cultivé en Amérique du Nord.
On utilise les graines, qui sont antalgiques, antibiotiques, antifongiques, antispasmodiques, carminatives, emménagogues, expectorantes, galactogènes, insecticides et œstrogéniques.
Parmi les principes actifs de l'anis, on trouve:
  • Une huile essentielle qui constitue 1,5 à 5 % des graines et dont le principal composant est l'anéthol.
Contre l'inflammation (bronchite, trachéite) et les infections des voies respiratoires, la toux, la dyspepsie, la colique (spasmes gastro-intestinaux), les flatulences, les ballonnements, le manque de lait, les règles irrégulières et le manque de libido.
  • Graines à raison de 0,5 à 1 g, 3 fois par jour.
  • Infusion de 1 à 3,5 g de graines broyées dans 150 ml d’eau, 2 fois par jour (toux) ou à raison de 15 ml au besoin (troubles digestifs).
  • Huile essentielle à raison de 0,05 à 0,2 ml, 3 fois par jour.
Contre la pédiculose.
  • Lotion avec une infusion de 70 g par litre d’eau.



Arbre à orchidées

Dans la série "Bricolage d'hiver", voici l'arbre à orchidée façon vieux 2 par 4 récupéré. Un peu de colle à bois, de la teinture, un foret à trois pointes et des orchidées épiphytes pas trop compliquées à faire refleurir, genre Phalaenopsis. On coupe, on colle, on teint, on plante et le tour est joué. Ne pas oublier de vaporiser de temps en temps...quand même. L'amour, ça suffit pas. Faut aussi de l'eau fraîche.
Vivement le printemps !

Pour passer l'hiver

Il y a des jours de décembre, de janvier ou de février où l'on prend plus de plaisir à rester dedans qu'à flâner dehors. Quand le vent tire la température déjà négative vers le bas, c'est le temps de trier et de ranger les trouvailles des jours plus cléments, c'est le temps de bricoler et de lire. 
Tiens, en parlant de lire et de bricoler, je suis en train de feuilleter "Jouets de Plantes", un livre magnifique qui nous rappelle tous les objets ludiques et décoratifs que nos parents et nos grands-parents nous apprenaient à fabriquer avec les plantes cueillies au cours d'une promenade. Vous vous souvenez ? Les moulins à eau posés dans le courant d'un ruisseau, les voiliers et autres embarcations "gossées" dans des écorces de pin et confiées à ces mêmes courants pour qu'ils atteignent l'océan et des rivages exotiques, les animaux et personnages fantaisistes qui prenaient naissance dans des glands ou des marrons, les sifflets taillés dans des rameaux de sureau ou tout simplement les épis d'orge sauvage qui escaladaient nos manches, mus par le balancement de nos bras. Enfin bref, toutes ces petites choses que les enfants citadins ne connaîtront plus.


Dans ce livre-musée, Christine Armangaud  nous expose le fruit des années qu'elle a passées à chercher dans les anciens documents et à interroger les mémoires d'un âge presque révolu. Le lire fait remonter les souvenirs d'une enfance heureuse, donne le goût d'y replonger et pourquoi pas de "patenter" un compagnon à ce vieux marin-pêcheur ramené de Gaspésie. 
Le livre en question est publié aux éditions "Plume de carotte" qui, soit dit en passant, recèlent plein d'autres trésors du genre.     

Camomille romaine

Photo de Jeantosti,
[GFDL or CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
Chamaemolum nobile, syn. Anthemis nobilis (Asteracées), est aussi appelée Anthémis noble, Anthémis odorante, Camomèle, Camomille d'Anjou ou Camomille noble.
La camomille romaine pousse en Europe et en Amérique du Nord. Mis à part la présence d'écailles entre les fleurs, elle ressemble beaucoup à la camomille allemande. Il existe une variété à fleurs doubles qui se caractérise par plusieurs rangées de ligules blanches.
On utilise les fleurs, qui sont antidépressives, antiémétiques, anti-inflammatoires, antispasmodiques, carminatives, cholagogues, digestives, emménagogues et sédatives.
Parmi les principes actifs de la camomille romaine, on trouve :
  • Une huile essentielle (0,4 à 1,75 % de la fleur) composée entre autres de chamazulène (anti-inflammatoire) et de nobiline (antitumorale in vitro).
Contre la dyspepsie, l'atonie gastrique, les troubles digestifs mineurs (ballonnements, flatulences, éructation, nausée, vomissement), l'inflammation des muqueuses, la fièvre, les névralgies, l'état grippal, les migraines menstruelles et le manque d'appétit.
  • Fleurs séchées à raison de 1 à 4 g, 3 fois par jour.
  • Infusion de 1 à 4 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 70 %) à raison de 1à 4 ml, 3 fois par jour. 
  • Teinture (1:5 éthanol à 45 %) à raison de 3 à 5 ml, 3 fois par jour.
  • Vin de camomille (1:40, 10 jours) à raison de 30 ml avant un repas; on peut ajouter 10 g/l d'écorce d'orange amère ou de citron pendant la macération.
Contre l'extinction de voix, la douleur, l'inflammation de la peau, les dartres, les gerçures, les piqûres d’insecte, l'eczéma, l’irritation de la peau et le prurit.
  • Bain oculaire avec une infusion de 35 g par litre d’eau.
  • Lotion pour la peau avec la même infusion.
  • Huile (1:8 à chaud) à appliquer sur la peau (douleur). 
La camomille peut provoquer des réactions allergiques. À forte dose, elle peut causer des vomissements.