Qu'elles soient à poitrine blanche dans une forêt décidue (voir le billet précédent) ou à poitrine rousse au milieu des conifères comme celle-ci, les sittelles ne s'en laisseront pas conter par les mésanges; elles réclament leur part du gâteau.
Qu'est ce qu'il dit ?
Enregistrement de Eurico Zimbres [CC-BY-SA-2.5], via Wikimedia Commons
Probablement les mêmes banalités que d'autres mâles, mais à sa façon: "kiskadi, kiskadi, kiskadi"; ce que je me risquerais à traduire par : "Ici, c'est chez moi" ou "Je suis le plus beau, le plus fort, voulez-vous coucher avec moi, ce soir ?"
Bon, c'est vrai que le tyran quiquivi (Pitangus sulphuratus) est un bel oiseau. Et il ne s'en cache pas. Du sud du Texas jusqu'en Amérique du Sud, impossible de le manquer, il est partout, même en ville.
Ni oie, ni canard
Les oies, les canards et les dendrocygnes appartiennent à la grande famille des anatidés et chaque groupe est rangé soigneusement dans une sous-famille distincte. Dans le cas des canards (les anatinés) et des oies (les ansérinés), la différence saute aux yeux et il ne viendrait à personne l'idée de prendre une oie pour un canard ou vice-versa. En revanche, pour le dendrocygne, rien ne le distingue à première vue d'un canard. Pourtant, d'un point de vue génétique, il en est aussi différent que de l'oie.
Il existe 8 ou 9 espèces de dendrocygnes dans le monde. La neuvième, le dendrocygne à dos blanc (Thalassornis leuconotus) qui vit à Madagascar et dans le sud-est de l'Afrique, ne fait pas encore l'unanimité quant à son appartenance au reste de la sous-famille. Pour les autres, on trouve le Dendrocygne d'Eyton (Dendrocygna eytoni) en Australie, le dendrocygne à lunules (D. arcuata) en Australie et dans le sud-est de l'Asie, le Dendrocygne tacheté (D. guttata) en Australie et dans le sud-est de l'Asie, le dendrocygne siffleur (D. javanica) en Asie du Sud-Est et en Inde, le dendrocygne veuf (D. viduata) en Afrique et en Amérique du Sud, le Dendrocygne fauve (D. bicolor) dans le sud de l'Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, le dendrocygne des Antilles (D. arborea) aux Antilles et le dendrocygne à ventre noir (D. autumnalis) en Amérique, du sud jusqu'aux États-Unis, et ici, juste après le point.
Des petits oiseaux de toutes les couleurs
Paruline à capuchon
Malgré leur ressemblance avec les fauvettes du vieux continent, les parulines sont une famille d'oiseaux (les parulidés) typiquement américaine. On compte environ 115 espèces - 29 nichent au Québec - réparties en une vingtaine de genre. Il est difficile de tenir le compte car l'analyse de leurs gènes révèle des parentés parfois très différentes de ce que leur morphologie laissait supposer et force à revoir la classification.
Quoiqu'il en soit, ce sont des oiseaux plutôt faciles à identifier lorsqu'ils arborent leur plumage nuptial. En automne, après la mue postnuptiale, les parulines perdent beaucoup de leur couleur et cela devient un peu plus difficile. Les trois présentées dans les vidéos sont exceptionnelles au Québec où il est plus fréquent d'observer la paruline jaune et et la paruline à croupion jaune.
Paruline hochequeue
Paruline du Kentucky
Le dernier à fleurir
Ce qui doit arriver finit toujours par se produire; il faut juste être prêt à saisir le moment quand il se présente. L'hamamélis de Virginie (Hamamelis virginiana) par exemple, il y a longtemps que j'espérais en trouver en fleurs. Enfin, pour être tout à fait exact, je commençais sérieusement à douter d'en rencontrer un jour. Ce n'est pas faute d'arpenter les sous-bois en automne; c'est simplement que l'arbre se fait rare dans le sud du Québec. Et puis hier, à la fin d'une promenade au Mont Saint-Bruno, sur un sentier que nous marchons régulièrement, je les ai remarqués au bord du chemin, une dizaine de spécimens qui attendaient juste que mon regard se pose dessus.
Je me demande bien quel avantage l'hamamélis tire d'une floraison aussi tardive. Le pollen n'a même pas le temps de se rendre jusqu'à l'ovule avant l'hiver pour le féconder. Il entre en dormance et ne remplit son office qu'au printemps suivant. On pourrait penser que l'arbre a mis au point cette stratégie pour éliminer la concurrence des autres fleurs et s'assurer le monopole des pollinisateurs. Mais, des insectes après les premières gelées, il n'y en a plus beaucoup. Et par ailleurs, les fleurs se débrouillent très bien toutes seules pour la fécondation. Peut-être est-ce une adaptation à un autre climat ou à un autre paysage ? Après tout, il pousse jusqu'en Floride.
Toujours est-il que l'hamamélis est un arbre très recherché, et même cultivé en Europe, pour les propriétés médicinales de son écorce et de ses feuilles. Elles contiennent des composés hémostatiques et veinotoniques, qui sont ajoutés, entre autres, à certaines solutions d'après-rassage pour aider à stopper les saignements. Il a aussi des vertus magiques et ce n'est pas pour rien que les américains l'appellent noisetier des sorcières. Ils l'utilisaient pour trouver les sources d'eau à la manière du coudrier (de la même famille) des canadiens français et des européens .
C'est dehors que ça se passe
Quoiqu'en disent les calendriers, les astronomes et les météorologues, dans le sud du Québec, l'automne ne dure que quinze jours.
Et c'est en ce moment.
Le mezquital du Tamaulipas
Carte de Cephas [GFDL or CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0] via Wikimedia Commons |
Le mezquital est le paysage typique de la plaine côtière qui s'étend du nord-est du Mexique (états de Tamaulipas, Nuevo Leon et Coahuila) jusqu'au sud du Texas. Il est considéré comme une écorégion terrestre par le World Wildlife Fund.
C'est un paysage semi-aride et minéral, qui s'élève lentement des rives du golfe du Mexique vers l'intérieur des terres.
Le Mezquital a déjà été le fond d'une mer qui recouvrait autrefois le centre des États-Unis loin vers le nord. Il y a 300 millions d'années, la collision entre l'Amérique du Sud et l'Amérique du Nord a soulevé les terres au nord et créé les montagnes Ouachita en Arkansas et Oklahoma, chassant ainsi les eaux vers le sud. Plus tard, le soulèvement des Rocheuses a fini de les repousser vers l'est jusqu'aux limites actuelles du golfe. De cette ancienne mer, il ne reste plus aujourd'hui que les sédiments accumulés sous la forme d'une roche calcaire blanchâtre qui réverbère lumière et chaleur.
Dans certains pays, les plantes se livrent à une course verticale sans merci pour capter les attentions du soleil. Dans le mezquital, c'est futile. De la lumière, il y en a. C'est l'eau qui manque et il vaut mieux ne pas la gaspiller. Ici, pas de longues tiges, pas de feuillages exubérants. Les arbres sont courts, les branches resserrées, les feuilles étroites et coriaces, les buissons épineux et cassants, les herbes, sèches et coupantes.
Au milieu de cette végétation opiniâtre, l'essence dominante par la taille et le nombre est le Mesquite (Prosopis glandulosa), dont les racines peuvent aller chercher l'eau jusqu'à trente mètres de profondeur. L'arbre vit là en compagnie de l'Épine de Jérusalem (Parkinsonia aculeata), du Cassier (Acacia farnesiana), et du Guaiacum angustifolium, dans la strate inférieure.
Si l'eau est rare et précieuse, elle n'a pas complétement déserté le mezquital qui est traversé par quelques maigres rivières dont le Rio Grande, frontière naturelle entre les États-Unis et le Mexique.
Ses nombreux méandres sont autant d'oasis où les palmiers, ces herbes géantes, font oublier le quasi-désert, à seulement cent pas de là.
Plus de 600 espèces de plantes et d'animaux vivent dans ce milieu en apparence inhospitalier; 601 avec l'homme. On peut y rencontrer entre autres l'ocelot (Leopardus pardalis), le Jaguarondi (Puma yagouaroundi) et le cougar (Puma concolor) qui occupent le haut de la chaine alimentaire et, à l'autre bout, le Pécari à collier et le Chien de prairie du Mexique (Cynomys mexicanus), une espèce endémique. C'est aussi le terrain de jeu du coyote et du grand géocoucou, le fameux bip-bip du dessin animé.
C'est un paysage semi-aride et minéral, qui s'élève lentement des rives du golfe du Mexique vers l'intérieur des terres.
Le Mezquital a déjà été le fond d'une mer qui recouvrait autrefois le centre des États-Unis loin vers le nord. Il y a 300 millions d'années, la collision entre l'Amérique du Sud et l'Amérique du Nord a soulevé les terres au nord et créé les montagnes Ouachita en Arkansas et Oklahoma, chassant ainsi les eaux vers le sud. Plus tard, le soulèvement des Rocheuses a fini de les repousser vers l'est jusqu'aux limites actuelles du golfe. De cette ancienne mer, il ne reste plus aujourd'hui que les sédiments accumulés sous la forme d'une roche calcaire blanchâtre qui réverbère lumière et chaleur.
Dans certains pays, les plantes se livrent à une course verticale sans merci pour capter les attentions du soleil. Dans le mezquital, c'est futile. De la lumière, il y en a. C'est l'eau qui manque et il vaut mieux ne pas la gaspiller. Ici, pas de longues tiges, pas de feuillages exubérants. Les arbres sont courts, les branches resserrées, les feuilles étroites et coriaces, les buissons épineux et cassants, les herbes, sèches et coupantes.
Guaiacum angustifolium |
Au milieu de cette végétation opiniâtre, l'essence dominante par la taille et le nombre est le Mesquite (Prosopis glandulosa), dont les racines peuvent aller chercher l'eau jusqu'à trente mètres de profondeur. L'arbre vit là en compagnie de l'Épine de Jérusalem (Parkinsonia aculeata), du Cassier (Acacia farnesiana), et du Guaiacum angustifolium, dans la strate inférieure.
Prosopis glandulosa |
Comme ce type de paysage ne serait pas complet sans cactus, il y en a. Le plus abondant et le plus imposant est sans conteste l'Opuntia engelmanii.
Rio Grande - Santa Ana National Wildlife Refuge |
Sabal mexicana |
Si l'eau est rare et précieuse, elle n'a pas complétement déserté le mezquital qui est traversé par quelques maigres rivières dont le Rio Grande, frontière naturelle entre les États-Unis et le Mexique.
Ses nombreux méandres sont autant d'oasis où les palmiers, ces herbes géantes, font oublier le quasi-désert, à seulement cent pas de là.
Plus de 600 espèces de plantes et d'animaux vivent dans ce milieu en apparence inhospitalier; 601 avec l'homme. On peut y rencontrer entre autres l'ocelot (Leopardus pardalis), le Jaguarondi (Puma yagouaroundi) et le cougar (Puma concolor) qui occupent le haut de la chaine alimentaire et, à l'autre bout, le Pécari à collier et le Chien de prairie du Mexique (Cynomys mexicanus), une espèce endémique. C'est aussi le terrain de jeu du coyote et du grand géocoucou, le fameux bip-bip du dessin animé.
Et puis, il y aussi des oiseaux chanteurs comme le bruant à gorge noire ou l'auripare verdin, sans qui les déserts seraient plus silencieux.
Printemps texan
Dans le sud du Texas au mois d'avril, le bord du chemin qui mène de San Antonio à Nuevo Laredo en passant par Corpus Christi affiche plus de couleurs que n'en contient l'arc-en-ciel. Et si l’œil blasé du texan ne remarque plus ces "mauvaises herbes", le regard neuf du québécois de passage se laisse encore séduire.
Oenothera speciosa |
Oenothera speciosa |
Argemone sanguinea |
Wisteria frutescens |
Cercis canadensis |
Guaiacum angustifolium |
Phlox drummondii |
Echinocactus texensis |
Hibiscus martianus |
Echinocereus triglochidiatus |
Sphaeralcea hastulata |
Sphaeralcea lindheimeri |
Lantana urticoides |
Gaillardia pulchellum |
Acacia farnesiana |
Acacia farnesiana |
Thymophylla pentachaeta |
Rayjacksonia phyllocephala |
Oenothera drummondii |
Parkinsonia aculeata |
Parkinsonia aculeata |
Euphorbia sp |
Baptisia leucophaea |
Prosopis sp |
Prosopis sp |
Yucca sp |
Yucca sp |
Allium drummondii |
Cordia boissieri |
Argemone polyanthemos |
Citrus sinensis |
Citrus sinensis |
Solanum elaegnifolium |
Solanum elaegnifolium |
Herbertia lahue |
Verbena bipinnatifida |
Quincula lobata |
Sophora secundifolia |
Tradescentia humilis |
Sisynrinchium campestre |
Lupinus texensis |
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