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L'été des Indiens

Selon la science météorologique, il faudrait trois jours avec des températures supérieures de 5°C aux normales saisonnières et consécutives à un premier gel pour qualifier le redoux d'été des Indiens. 

Pour tous ceux qui ne comptent pas et qui se contentent d'aimer, c'est en ce moment en dépit du fait qu'il n'y a pas encore vraiment eu de gel en Montérégie.

Peu importe, tout le monde en profite sans distinction de classe.  

L'Actée à grappes est la dernière à fleurir au jardin. Signe que l'été allonge, elle gelait avant de fleurir, il y a seulement trois ou quatre ans.
Cela fait le bonheur des abeilles européennes.
Peut-être du safran. En tout cas, j'en ai planté, mais pas à cet endroit. C'est encore un coup de nos rongeurs qui ont la fâcheuse habitude de déplacer les bulbes quand la neige les protègent du regard. 
Une prénanthe (Nabalus) - c'est sûr - mais l'espèce ne me vient pas spontanément et je suis trop paresseux pour chercher. 
Peut-être Augochlora pura
Il y a aussi des prédateurs comme cette couleuvre rayée.
Et leur proie comme cette grenouille léopard.
Et puis des chardonnerets "granos" pour lesquels on prend soin de ne pas couper les tiges des échinacées qui n'ont plus rien de pourpre.  

Couleur automne

En automne, il n'y a pas que les arbres qui rougissent. Dans le boisé du Tremblay, il y avait aussi cette grenouille des bois d'une teinte que je n'avais jamais vue auparavant.

La grenouille qui n'aimait pas l'eau

Dans un jardin de Longueuil peuplé de créatures fantastiques vit une rainette extraordinaire. Elle a élu domicile dans un pot de basilic perché sur la rambarde d'un patio, où elle vit, recluse et heureuse, loin de l'agitation du bassin. 

Son bonheur serait total si la propriétaire du patio ne venait pas arroser ses fines herbes de temps à autre. C'est que la grenouille n'aime pas l'eau et il suffit qu'une goutte soit versée par un arrosoir ou un verre renversé pour qu'elle surgisse sur le pas de sa porte en grognant.

C'est la deuxième locataire; la première s'est suicidée un peu plus tôt cette année pour les mêmes raisons. À la suite d'un arrosage, elle s'est jetée brusquement au pied du patio et nous ne l'avons plus jamais revue.

L'affaire est dans le sac

C'est le moment idéal pour apprendre à reconnaître les grenouilles à leur chant. En plus, le nombre des espèces est quand même assez limité, en tout cas au Québec, et leur chant, vraiment distinctifs. Bon, je sais ce que vous allez me dire: "à quoi ça sert de connaître le chant des grenouilles ?" Sur quoi je vous répondrai sur un ton blasé: "À la même chose qu'une piscine hors-terre dans un pays où l'eau est gelée pendant 6 mois... À se faire plaisir !"

Pour produire leur chant, les grenouilles ont recours à un ou deux sacs gulaires (c'est selon les espèces). Un sac gulaire est une poche membraneuse extensible située au niveau de la gorge. Chez les amphibiens, il a une fonction d'amplification du son et on lui donne aussi le nom de sac vocal. Il est considéré comme un caractère sexuel secondaire, parce que seuls les mâles en possèdent et qu'il ne se développe que pendant la saison de l'accouplement. 

Ces sacs gulaires existent chez d'autres espèces animales comme les oiseaux par exemple. Il sert alors à se démarquer des autres en affichant des couleurs vives pour s'attirer les faveurs d'une femelle (frégates) ou à attraper de la nourriture (pélicans).

Sur les vidéos ci-dessous, on peut voir une grenouille des bois qui a besoin de deux sacs vocaux pour produire un couac disgracieux et deux petites rainettes crucifères qui n'ont besoin que d'un sac vocal pour produire un sifflement extrêmement sonore (elles peuvent aussi faire des trilles sur la même note).

Un 11 avril dans le boisé du Tremblay


Hier était une belle journée de printemps, comme aujourd'hui d'ailleurs. Alors, nous sommes allés voir où en était le printemps dans le boisé du Tremblay. 

Il faut croire que c'était la journée des tas. En nous promenant, nous en avons croisé de toutes les sortes: des tas de tussilages en fleurs, des tas de couleuvres rayées très occupées à s'accoupler, des tas de grenouilles des bois très occupées à les imiter et des tas de troncs d'arbres, beaucoup trop (j'y reviendrai dans un autre article).

Les couleuvres rayées se regroupent dans un hibernacle pour passer l'hiver. Ce peut être un terrier abandonné, une anfractuosité d'un rocher; celles de notre jardin se regroupent dans le mur de briques de la maison derrière un compteur électrique. Au printemps, elles se dispersent pour vaquer à leurs occupations, notamment la reproduction. Les femelles sécrètent alors des phéromones sexuelles pour attirer les mâles des alentours qui forment des amas autour des femelles pour tenter de les féconder. Cela ne dure pas très longtemps; nous n'en avons pas trouvé aujourd'hui.

Les grenouilles aussi forment des amas, les mâles s'agglutinant autour d'une femelle. 

Rainette faux grillon de l'Ouest ou boréale ?

Jusqu'à récemment, si vous m'aviez demandé quelle espèce d'amphibiens menacée justifie que l'on protège le boisé Du Tremblay, je vous aurais répondu la rainette faux-grillon de l'Ouest (Pseudacris triseriata). 

Pseudacris triseriata par Pfinge at French Wikipedia., CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Eh bien, je me trompais et je vous répondrai dorénavant la rainette faux-grillon boréale (Pseudacris maculata). Pour ma défense, il faut préciser que les deux espèces sont indiscernables à première vue et que je ne faisais que répéter ce qu'on lit partout, même dans la littérature scientifique récente.

Mais voilà, les connaissances scientifiques évoluent avec les techniques d'analyse et l'ADN a remplacé le rapport T/SVL.   

Le rapport T/SVL est calculé en divisant la longueur du Tibia par la distance entre le museau (Snout) et l'orifice du cloaque (Vent). Ce rapport est en moyenne de  42,6 chez P. triseriata et de 39,3 chez P. maculata, avec un chevauchement des valeurs extrêmes.

Jusqu'en 2003, on pensait que la rainette faux-grillon boréale était complétement absente du Québec. Jusqu'à ce qu'une équipe de l'entreprise FORAMEC la découvre autour de la baie de Rupert (Jamésie, Québec) lors d'une étude d'impact du détournement de la rivière Rupert par Hydro-Québec (voir ici). 

C'est en se basant sur une mention non vérifiée et en faisant jouer des enregistrements des chants de la grenouille que l'espèce fut découverte. 

Pseudacris maculata par Tnarg 12345 at English Wikipedia., CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Puis en 2007, une étude américaine portant sur l'ADN des populations de rainettes faux-grillons permet de redessiner la carte de distribution des différentes espèces. Elle confirme également que la faux-grillon boréale est présente dans le sud de l'Ontario et suggère que les populations de faux-grillons de l'Ouest du Québec méridional pourraient avoir été mal identifiées. 

En 2015, une équipe de chercheurs québécois se penche sur la question. Ils inventorient des sites du sud du Québec connus pour héberger la faux-grillon de l'Ouest (notamment le boisé du Tremblay) en utilisant des enregistrements sonores des deux espèces. Première constatation, seules les faux-grillons boréales répondent aux appels. Ils prélèvent ensuite des échantillons d'ADN, qui, après analyse, confirment qu'ils appartiennent bien à des rainettes faux-grillons boréales.

Pseudacris maculata map
Distribution de Pseudacris maculata par Cephas, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Pour la première fois, ces travaux apportent la preuve que les populations de faux-grillon du Québec méridional ont été mal identifiées. Les chercheurs expliquent cette erreur par une diminution du rapport T/SVL dans une population locale et isolée qui a continué malgré tout à évoluer.

Est-ce que cette découverte change quelque chose à la protection de ces grenouilles et des milieux qui les hébergent ? Absolument pas et au contraire, étant donné l'isolement et la fragilité de ces populations de faux-grillon boréale, et de la quantité d'informations scientifiques qu'elles peuvent fournir sur leur biologie, leur évolution et la dynamique de leur population.

Sources:

Picard, I., & Desroches, J.-F. (2004). Situation de la Rainette faux-grillon de l’Ouest (Pseudacris triseriata) en Montérégie - Inventaire printanier 2004. En Collaboration Avec Le Centre d’information Sur l’environnement de Longueuil (CIEL), Longueuil, Québec, 50 pages. 
Fortin, C., Ouellet, M., & Grimard, M. J. (2003). La rainette faux-grillon boréale (Pseudacris maculata) : présence officiellenent validée au Québec. Le Naturaliste Canadien, Vol. 127, 71–75. 
Lemmon, E. M., Lemmon, A. R., Collins, J. T., Lee-Yaw, J. A., & Cannatella, D. C. (2007). Phylogeny-based delimitation of species boundaries and contact zones in the trilling chorus frogs (Pseudacris). Molecular Phylogenetics and Evolution, 44(3), 1068–1082.
Rogic, A., Tessier, N., Noël, S., Gendron, A., Branchaud, A., & Lapointe, F. J. (2015). A “trilling” case of mistaken identity: Call playbacks and mitochondrial DNA identify chorus frogs in Southern Québec (Canada) as Pseudacris maculata and not P. triseriata. Herpetological Review, 46(1), 1–7.
Dubois-Gagnon, M. P., Bernatchez, L., Bélisle, M., Dubois, Y., & Mazerolle, M. J. (2021). Distribution of the boreal chorus frog (Pseudacris maculata) in an urban environment using environmental DNA. Environmental DNA, (May), 1–13.

Cet article a couté 5 heures de recherches, de rédaction et de mise en page. Vous pouvez compenser la dépense d'énergie en cliquant sur le bouton "Buy me a coffee" ci-contre.

Escapade en Estrie (1/2)

C'était noté dans l'agenda: "retourner à la tourbière de Johnville dans la première quinzaine de juin pour voir les orchidées". Quand la nature vous donne rendez-vous, il faut être à l'heure, mais ne pas s'offusquer si elle décide de ne pas y être. 

Nous nous sommes donc dirigés vers le parc écoforestier de Johnville pour la première étape de notre escapade de deux jours dans les Cantons de l'Est. La tourbière était en fleurs, mais à part les éricacées habituelles, nous n'avons trouvé aucune autre orchidée que les sabots de la Vierge; ce qui n'était déjà pas si mal.

En parcourant la passerelle, nous avons eu l'impression que la tourbière souffrait de la déshydratation générale de ce début d'année, au moins en surface. La sphaigne habituellement verte ou pourpre était jaunie et s'effritait entre les doigts. Les sarracénies pourpres manquaient à l'appel et nous n'avons perçu aucun signe de la paruline à couronne rousse dont c'est pourtant l'habitat.

Calla des marais
Médéole de Virginie
Lycopode dendroïde

Un 28 septembre sur l'île Saint-Bernard

Pas envie de faire de phrases, ce doit être l'automne. Quand même dire que le refuge faunique Marguerite d'Youville est une belle place. Dommage qu'il faille payer pour y marcher.

Lac Saint-Louis
Grande Aigrette
Grenouille léopard
Grand héron

Un 27 juin dans le marais de la rivière-aux-cerises

Grenouille verte


J'ai déjà parlé du marais de la rivière-aux-cerises, en bordure de Magog en Estrie. Rien n'a changé en trois ans; la promenade sur la passerelle qui traverse le marais et la rivière est toujours aussi agréable et riche en découvertes.  

Grand nénuphar jaune
Pain-de-perdrix
Une éphémère de l'espèce Hexagenia limbata, gentiment identifiée par la communauté de iNaturalist.org

Une année de grenouilles

Grenouille des bois
Le jardin comme la nature dont il s'inspire est une véritable horloge. Plus il contient de vie, plus la lecture du temps y est précise. Les germinations, le débourrement des bourgeons, la chute des feuilles, les floraisons qui s’enchaînent au fil des espèces, celles qui ne durent qu'une journée comme les chicorées ou les hémérocalles, ou même une matinée comme le salsifis, les plantes héliotropiques comme le tournesol qui tournent avec le soleil, les fruits qui mûrissent, les graines emportées par le vent...
Sans oublier les animaux ! Le cardinal rouge qui vient manger entre chien et loup, l'écureuil gris aux petites lueurs du jour, les oiseaux migrateurs qui arrivent, passent ou partent à dates presque fixes, les mouffettes qui labourent les pelouses au printemps, les fourmis qui essaiment à la fin de juillet, les coccinelles asiatiques qui se rassemblent en octobre et envahissent les maisons, les cerfs de Virginie qui commencent à se rapprocher des maisons et des haies de thuyas au mois de janvier, autant d'aiguilles qui indiquent le jour et l'heure.

Le prince des grenouilles vertes, pas assez charmant pour être embrassé

Il y a aussi le cycle annuel des grenouilles qui commence avec le chant de la rainette crucifère à la fin d'avril. À cette saison, il n'y en pas plus qu'une ou deux dans le jardin et nous ne les voyons jamais. Les autres, des centaines ou peut-être plus, sont dans le bois voisin et le marais à une centaine de mètres. À leur chant, finit par se mêler celui des crapauds d'Amérique et des grenouilles des bois. Ils nous bercent pendant une quinzaine de jours, puis plus rien jusqu'à la fin juin.

2011, une bonne année avec 94 grenouilles vertes
Grenouille léopard
C'est à ce moment que les grenouilles commencent à arriver au bassin, poussées par l'assèchement du bois. La première à se montrer est la grenouille verte ou celle des bois; c'est selon. Les vertes ne s'éloignent pas de l'eau; elles se tiennent sur les nénuphars, les souches et les pierres qui bordent le bassin, jamais plus loin. Plus l'été avance, plus elles sont nombreuses, jusqu'à une centaine, certaines années.
Les grenouilles des bois sont moins nombreuses, peut-être une dizaine tout au plus. Elles aussi restent à proximité de l'eau, mais moins dépendantes, elles peuvent s'en éloigner jusqu'à deux ou trois mètres.
Vient ensuite le temps des crapauds d'Amérique, vers la mi-juillet. Discrets, ils ne viennent qu'exceptionnellement au bord du bassin, jamais dans l'eau. Nous les trouvons en jardinant.

Rainette crucifère...ou voltigeuse
La même à son balcon
Puis, vers la fin de juillet, c'est au tour des grenouilles léopards d’apparaître. Elles ne semblent avoir aucune attirance particulière pour l'eau et se promènent un peu partout dans le jardin, évitant les pas d'un bond stratégique. Enfin à la mi-août, nous commençons à voir les rainettes crucifères qui chantaient au printemps. Excellentes grimpeuses, elle se réfugient en hauteur et on les retrouvent parfois collées dans les fenêtres ou cachées dans la boite d'épingles à linge.
L'année des grenouilles s'achève au mois de novembre lorsque les "léopards" se collent les unes contre les autres pour capter la chaleur emmagasinée par les pierres du bassin.  

Un 28 août à Longueuil

Les rainettes crucifères sont d'excellentes grimpeuses et elles viennent parfois nous faire signe par la fenêtre de la cuisine. Je les soupçonne de venir chasser les insectes nocturnes attirés par les lumières de la maison. 
Cette année, elles sont nombreuses. Nous avons aussi beaucoup de grenouilles des bois mais elles se tiennent plutôt au fond du jardin, à l'orée de leur domaine vital. En revanche, je n'ai encore vu aucune grenouille verte alors qu'habituellement, on peut facilement en compter une trentaine dans le bassin. Étrange !

Un 21 avril dans le boisé du Tremblay

Une de mes journées préférées de l'année est celle du premier chœur des rainettes crucifères. Cela se produit au mois d'avril, soudainement, après une journée ensoleillée. Le matin, il n'y avait rien, puis l'eau du marais commence à se réchauffer et vers le milieu de l'après-midi des centaines de rainettes se mettent à chanter à l'unisson jusqu'à tard dans la nuit. Même si elles ne mesurent pas plus de 3 à 4 cm, elles font un bruit assourdissant. Ce sont les mâles qui chantent, perchés sur un roseau ou sur une branche en surplomb de l'eau, parfois dans l'eau. Ils ne se sont regroupés que pour l'accouplement et la ponte. Plus tard , ils s'éloigneront de l'eau pour vaquer à leurs occupations. Mais à quoi peut donc s'occuper une rainette crucifère ? À la maison, elles font parfois du jardinage dans nos plantes d'intérieur, rangent les épingles à linge, nous épient à travers la fenêtre de la cuisine ou viennent cueillir du houblon pour brasser leur bière.
Les grenouilles vont chanter ainsi pendant quelques jours pour s'attirer les faveurs d'une belle avant de redevenir silencieuses jusqu'à l'année prochaine. Alors le soir, on profite de ces instants privilégiés en ouvrant la fenêtre et en s'endormant au chant de la rainette.

Un 17 avril au mont Saint-Bruno



Hier c'était l'anniversaire de ma blonde, c'était aussi la première journée du printemps. À ce propos, je propose que la première journée ensoleillée de l'année atteignant les 15°C soit décrétée journée officielle du printemps québécois et qu'en tant que telle, elle puisse faire l'objet d'un absentéisme en toute impunité. Et en attendant que cette proposition fasse son chemin jusqu'à l'Assemblée, je suis allé kidnapper ma compagne sur son lieu de travail pour aller honorer l'événement sur le mont Saint-Bruno.



En faisant un détour par la carrière abandonnée pour vérifier si les corbeaux qui traînent parfois par là n'avaient pas fait leur nid dans la falaise, nous avons été accueillis par un concert de grenouille des bois. Assis dans l’amphithéâtre pour profiter du moment, chauffés par le soleil, nous aurions pu facilement prendre racine si des fourmis dans nos pieds ne nous avaient pas encouragés à poursuivre le chemin. Ce fut un mal pour un bien, car plus loin, deux primeurs nous attendaient: une gélinotte huppée dont nous ne soupçonnions même pas l'existence dans ce parc et notre premier bruant familier de l'année.


Rainette, y-es-tu ?

J'y suis et j' y resterai jusqu'à ce que le frangipanier décide de passer l'hiver au chaud.

Rainette crucifère
Rainette crucifère


Parc national du mont Orford, prise 2

En route vers le parc écoforestier de Johnville dont je reparlerai prochainement, nous nous sommes arrêtés à celui du Mont Orford. Malgré la brièveté du séjour, ce fut un plaisir pour les yeux et les oreilles.
Au bord des lacs, les éphémères donnaient leur énième représentation d'un balai aérien commencé il y a 280 à 350 millions d'années. Au premier rang, la grenouille des marais, une critique  peu commune au Québec mais tout aussi impitoyable que ces congénères, appréciait le spectacle à sa juste valeur et ne mâchait pas que ses mots.
Les tortues serpentines, quant à elles, avaient décliné l'invitation, trop occupées à chercher le site de ponte qui mettrait leur descendance à l'abri de la gourmandise des ratons laveurs.
Après toute cette agitation printanière, on aurait pu espérer que la nuit nous laisse un peu de répit. C'était sans compter sur le concert des chouettes rayées et des coyotes.   

Éphémère
Rana palustris
Chelydra serpentina
Procyon lotor

Cherchez l'intrus

Le printemps suit son cours au Parc des îles de Boucherville. Les migrateurs continuent d'arriver: certains poursuivent leur voyage vers des territoires plus nordiques, d'autres s'installent. Pour ceux-là, il est temps de revendiquer un territoire et de le défendre. Sous l'effet de la photopériode et des hormones, les régions du cerveau responsables du chant se sont développées et les oiseaux ont retrouvé leur capacité de chanter. Tous sont prêts pour le grand concours. 

Paruline à couronne rousse
Ouaouaron
Bruant chanteur
Hirondelle bicolore
Paruline jaune