On s'y perd assez



D'habitude quand je croise la route d'un carex (famille des Cypéracées), je détourne rapidement les yeux et je fais semblant de ne pas l'avoir vu pour ne pas être obligé de passer des heures dans des clés d'identification plus ou moins à jour et finir sur une frustration. 5000 espèces sur la planète, plus de 200 dans l'Est du Canada et je suis paresseux: trois bonnes raisons de regarder ailleurs.
Mais celui-là avec ses dreadlocks, je n'ai pas pu résister à la tentation.
Première chose à essayer; faire rouler la tige entre le pouce et l'index pour vérifier qu'il ne s'agit pas d'une vulgaire graminée (maintenant Poacées). Les cypéracées ayant une tige à section triangulaire qui nuit à la fluidité du mouvement, si ça roule entre vos doigts, c'est une graminée. Après, bon courage !
Bon, je vous passe les errances et les détails fastidieux de l'identification, mais je suis arrivé au Carex plantain (Carex plantaginea). Évidemment, il reste toujours un doute...
Et effectivement, on m'a rapidement signalé sur le site iNaturalist.org qu'il s'agit plus probablement du Carex pédonculé (Carex pedunculata). Un jour, qui sait ?


À chaque pic, son tempo



Le tambourinement du pic maculé est probablement l'un des plus faciles à reconnaître. Il se termine toujours de façon irrégulière, comme si le pic n'était pas capable de maintenir le tempo.


Indice de nidification



[Les filles naissent dans les roses, les garçons dans les choux et les pics au cœur des arbres. Cela fait une semaine que la Pic mineur s'affaire à creuser son nid. Je n'ai pas remarqué si le mâle participait à l'installation.
C'est un travail considérable qui dure une vingtaine de jours alors que le temps d'occupation est relativement bref: les 4 à 5 œufs seront couvés pendant 12 jours et les jeunes resteront au nid 21 jours. Après, tout ce beau monde se dispersera dans la nature et le nid sera oublié. 
Dans la première édition de l'atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, on peut lire que l'entrée du nid est orientée vers le sud, trois fois sur quatre; c'est le cas ici.]

Ma relectrice préférée m'a signalé que la dernière fois que nous avions vu des pics dans cette cavité, il était question de pics chevelus. Nous sommes donc allés vérifier ce matin et elle avait raison. Cela ne change rien à la durée de forage du nid et pas grand chose à l'incubation (jusqu'à 15 jours) ni au séjour des jeunes (jusqu'à 30 jours). 

Mouchoirs jetables



Ce matin, je cherchais des fleurs printanières et j'ai trouvé des kleenex, plein de kleenex.  
De quoi je me plains ? N'est-ce pas tout l'intérêt du kleenex que d'être jetable. Et comme rien sur l'emballage ne dit où le faire, alors forcément, livrés à nous-même, sans indication, sans interdiction et encore moins de réflexion, il ne reste plus qu'à nous laisser aller à nos pulsions. Humain ? Je rêvais de mieux. 
Anyway, il y aura sûrement un bénévole pour le ramasser. N'empêche, je ne m'habitue pas.


Printemps ! Vous avez dit printemps ?



Tous les ans, c'est la même chose. On commence à y croire et un matin, on se réveille sous la neige, les pattes prises dans le bassin. Heureusement, c'est l'affaire d'une journée ou deux.

Un 21 avril dans le boisé du Tremblay



Passerella iliaca map 2.svg
Depuis une semaine environ, quatre bruants fauves font escale dans le boisé du Tremblay. On les entend plus que l'on ne les voit, mais ce matin l'un d'entre eux a eu pitié de mes efforts et a décidé de se laisser photographier pour documenter la biodiversité des lieux. Ils doivent être à la veille de poursuivre leur route vers leur aire de nidification, plus au nord.


   Aire de nidification
   Voie migratoire
   Aire d'hivernage


Par Cephas — BirdLife International. 2016. Passerella iliaca. The IUCN Red List of Threatened Species 2016: e.T103779110A94696453. https://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2016-3.RLTS.T103779110A94696453.en. Downloaded on 02 May 2018., CC BY-SA 4.0, Lien

Un 18 avril aux Étangs-Antoine-Charlebois





Une sortie en nature est toujours l'occasion d'apprendre ou de découvrir quelque chose. Celle-ci m'a fait comprendre pourquoi le fuligule à collier porte ce nom. J'en ai pourtant vu des centaines, mais c'est la première fois que je remarque ce collier brun à la base du cou du mâle, qui apparaît à peine dans les guides d'identification...quand il est représenté. 
Ils ne sont pas restés longtemps, probablement parce qu'il n'y avait pas assez de fond pour ces adeptes de la plongée.    


Bruants chanteurs: tous pareils et uniques en même temps

Hier, je prétendais que les bruants chanteurs sont si nombreux et leur façon de chanter si personnelle malgré les apparences que je pourrais fermer les yeux et retrouver mon chemin simplement en les écoutant. Aujourd'hui, je vais le prouver.
Sur la vingtaine de bruants qui ont établi leur territoire le long du chemin que je pratique régulièrement, j'en ai enregistré quatre à différents endroits. Dans un premier temps, je vous propose de les écouter et d'essayer de percevoir les différences. Pour une oreille peu habituée à écouter des chants d'oiseaux, l'exercice n'est pas si facile.

Bruant chanteur 1
Bruant chanteur 2
Bruant chanteur 3
Bruant chanteur 4

Si les différences ne vous sautent pas aux oreilles, je vous propose de comparer la forme des ondes sonores de chaque chant. Ci-dessous, les tracés bleus représentent l'amplitude du son (le volume) en fonction du temps. Dans le cas qui nous intéresse, il est inutile d'entrer dans les détails pour s'apercevoir que le profil de chaque chant est très différent d'un bruant à l'autre. En cliquant sur la colonne de droite, vous pourrez associer la forme de l'onde au son.
   
Bruant 1
Bruant 2
Bruant 3
Bruant 4

Puisqu'un son se définit par son amplitude (volume) et sa fréquence (grave ou aiguë), ces courbes ne sont finalement pas très utiles pour comparer les chants. À la limite, on pourrait les reproduire en frappant sur une casserole.
Heureusement, il y a le sonagramme (voir ci-dessous) qui permet de représenter le son en tenant compte de sa fréquence et de son amplitude. Il offre l'avantage de faire apparaître les différences, mais aussi les motifs communs aux quatre chants.
Pour les lire, il faut juste savoir que le temps défile sur l'axe horizontal. L'amplitude du son est donnée par la couleur des points (du vert au blanc en passant par le bleu). Plus le point est blanc, plus le son est fort. La fréquence est mesurée sur l'axe vertical (de 0 à 10000 Hz). Plus le point est haut, plus le son est aigu. Voilà, amusez-vous !

Si cela vous tente d'en savoir plus sur le chant et les mœurs du Bruant chanteur et de vous arracher les yeux sur un mauvais pdf, j'avais écris, il y a plusieurs années, un article pour la magazine Québec Oiseaux que vous pouvez télécharger ici.

Bruant chanteur 1


Bruant chanteur 2


Bruant chanteur 3

Bruant chanteur 4

Un 15 avril dans le boisé du Tremblay

Chardonneret jaune

À peine arrivés du sud, les oiseaux ont établi leur territoire en traçant des frontières qu'eux seuls perçoivent. Il ne les quitteront pas jusqu'à la prochaine migration. Pour preuve, les deux grives solitaires, la sittelle à poitrine blanche et le pic maculé que j'ai revu ce matin exactement au même endroit qu'hier. Quant aux bruants chanteurs qui jalonnent le chemin, je pourrais presque fermer les yeux et me laisser guider par leur chant, si semblables en apparence et pourtant propres à chacun.

Grive solitaire


Boisé du Tremblay, Longueuil, Quebec, CA
15 avr. 2020 06:45 - 08:00
Protocole: Relevé en mouvement ou transect
3.0 kilomètre(s)
20 espèces

Bernache du Canada (Branta canadensis) 6
Canard colvert (Anas platyrhynchos) 4
Goéland à bec cerclé (Larus delawarensis) 4
Pic maculé (Sphyrapicus varius) 1
Pic mineur (Dryobates pubescens) 5
Pic flamboyant (Colaptes auratus) 2
Moucherolle phébi (Sayornis phoebe) 1
Mésange à tête noire (Poecile atricapillus) 3
Roitelet à couronne dorée (Regulus satrapa) 3
Sittelle à poitrine blanche (Sitta carolinensis) 2
Grive solitaire (Catharus guttatus) 2
Merle d'Amérique [migratorius] (Turdus migratorius [migratorius Group]) 5
Chardonneret jaune (Spinus tristis) 8
Bruant fauve (Passerella iliaca) 2
Junco ardoisé (Junco hyemalis) 3
Bruant à gorge blanche (Zonotrichia albicollis) 1
Bruant chanteur (Melospiza melodia) 10
Carouge à épaulettes (Agelaius phoeniceus) 5
Vacher à tête brune (Molothrus ater) 2
Cardinal rouge (Cardinalis cardinalis) 3

Vous pouvez consulter cette liste sur Internet à https://ebird.org/checklist/S67228825
Ce rapport a été produit automatiquement par eBird v3 (http://www.ebird.org/canada) (https://ebird.org/home)

Un 14 avril dans le boisé du Tremblay





La vie suit son cours dans le boisé du Tremblay. La ballade matinale nous a permis d'observer 24 espèces d'oiseaux (voir ci-dessous). Au nombre des nouveaux arrivants, on compte le bruant à gorge blanche, le moucherolle phébi, le pic flamboyant et le pic maculé.
Côté fleurs, le tussilage affirme de plus en plus sa présence au bord des chemins bien que nous passions trop tôt pour vraiment profiter des rayons de ce soleil. Dans le sous-bois, l'hépatique à lobes aigus que je guette depuis une semaine a profité de la douceur d'hier pour fleurir. Je vais maintenant pouvoir m'intéresser à la claytonie de Caroline et à l'érythrone d'Amérique dont les feuilles commencent tout juste à pointer. 




Boisé du Tremblay, Longueuil, Quebec, CA
14 avr. 2020 06:50 - 08:20
Protocole: Relevé en mouvement ou transect
3.0 kilomètre(s)
24 espèces
Bernache du Canada (Branta canadensis) 6
Canard branchu (Aix sponsa) 2
Canard colvert (Anas platyrhynchos) 4
Goéland à bec cerclé (Larus delawarensis) 5
Pic maculé (Sphyrapicus varius) 2
Pic mineur (Dryobates pubescens) 20
Pic chevelu (Dryobates villosus) 2
Pic flamboyant (Colaptes auratus) 3
Moucherolle phébi (Sayornis phoebe) 1
Corneille d'Amérique (Corvus brachyrhynchos) 1
Mésange à tête noire (Poecile atricapillus) 3
Sittelle à poitrine blanche (Sitta carolinensis) 2
Troglodyte des forêts (Troglodytes hiemalis) 2
Grive solitaire (Catharus guttatus) 1
Merle d'Amérique (Turdus migratorius) 15
Chardonneret jaune (Spinus tristis) 12
Bruant fauve (Passerella iliaca) 4
Junco ardoisé (Junco hyemalis) 10
Bruant à gorge blanche (Zonotrichia albicollis) 2
Bruant chanteur (Melospiza melodia) 25
Carouge à épaulettes (Agelaius phoeniceus) 7
Vacher à tête brune (Molothrus ater) 1
Quiscale bronzé (Quiscalus quiscula) 1
Cardinal rouge (Cardinalis cardinalis) 8
Vous pouvez consulter cette liste sur Internet à https://ebird.org/checklist/S67165337
Ce rapport a été produit automatiquement par eBird v3 (http://www.ebird.org/canada) (https://ebird.org/home)

Un 12 avril dans le boisé du Tremblay



Pas un chat ! Rectification: pas un chien. Mais des oiseaux...

Boisé du Tremblay, Longueuil, Quebec, CA
12 avr. 2020 07:14 - 08:49
Protocole: Relevé en mouvement ou transect
4.21 kilomètre(s)
17 espèces

Bernache du Canada  14
Canard colvert  9
Goéland à bec cerclé  8
Grand Héron  1
Pic mineur  4
Pic flamboyant  2
Geai bleu  1
Corneille d'Amérique  1
Mésange à tête noire  2
Merle d'Amérique  7
Chardonneret jaune  8
Bruant fauve  2
Junco ardoisé  12
Bruant chanteur  22
Carouge à épaulettes  7
Vacher à tête brune  3
Cardinal rouge  4

Vous pouvez consulter cette liste sur Internet à https://ebird.org/checklist/S67071104
Ce rapport a été produit automatiquement par eBird v3 (http://www.ebird.org/canada) (https://ebird.org/home)

Un 11 avril dans le boisé du Tremblay

Ce matin: première grive solitaire, première hirondelle bicolore et 4 bruants fauves de passage (c'est la saison). Le couple de bernaches n'a pas changé de place depuis une semaine; on peut considérer que c'est un indice de nidification. 

Tussilage
Grive solitaire
Bernaches du Canada

Un 6 avril dans le boisé du Tremblay



Il fait zéro au thermomètre, le bois des passerelles est recouvert de givre, mais le lever du soleil fait chanter le boisé. Je ne sais pas pourquoi, mais tous les observateurs d'oiseaux vous le diront; le meilleur moment pour entendre les oiseaux chanter est au printemps, un peu avant le lever du jour.
Pour nous, c'est l'occasion de nous refaire les oreilles, un chant après l'autre, une espèce après l'autre au fur et à mesure de leur arrivée, car lorsque les arbres auront des feuilles, l'ouïe sera plus utile que la vue pour les trouver et les identifier.   

Dernière minute

Je faisais un tour dans mon jardin en quête d'inspiration pour ma job. Accroupi, je suivais des yeux une abeille qui butinait dans les scilles de Sibérie quand mon regard a croisé le sien. 
Je n'en reviens toujours pas. D'habitude, nos couleuvres ne sortent pas de leur hibernacle avant la fin-avril début-mai. Mais si elle le dit, c'est que le printemps est arrivé.

Le confinement des uns, la liberté des autres...

Confiné dans mon enclos, je regarde passer les cerfs de Virginie derrière la clôture.

Une autre bonne nouvelle



Après le tamia (voir les deux billets précédents), aujourd'hui nous réservait une autre belle surprise...attendue celle-là. 
Le printemps dernier, nous nous étions liés d'amitié avec un couple de colverts qui avaient élu domicile dans notre bassin. Nous nous attendions à ce qu'ils reviennent cette année, car, pour avoir fait un peu de bagage au printemps, il n'est pas rare de reprendre les oiseaux bagués l'année précédente, au même endroit. Les oiseaux sont assez fidèles à leur territoire de nidification. 
À vrai dire, nous nous inquiétions plutôt du voyage et des accidents de parcours: chasseurs, collision avec les tours à bureaux éclairées la nuit ou les lignes à haute tension (vous seriez surpris du nombre de cadavres d'oiseaux de toutes les espèces que l'on peut ramasser au pied des tours des centre-villes ou des lignes électriques) ou que-sais-je encore.
À notre plus grande joie, ils sont passés au travers et sont de retour pour une seconde année. Dès que nous nous sommes vus, nous nous sommes précipités les uns vers les autres et avons célébré nos retrouvailles autour de quelques graines. Cette année, ils sont en avance d'une dizaine de jours et le bassin n'est pas encore complètement dégelé.



Retour sur le tamia

Hier, j'évoquais la réintroduction spontanée du tamia rayé au jardin, après 20 ans d'absence. Aujourd'hui, j'ai réussi à la surprendre sur le bac à fleurs que j'ai mis à sa disposition.



Le cabanon, un refuge de la biodiversité

Un petit mot écrit en pensant à mon amie Huguette qui ne peut courir ni la planète ni la nature en raison du confinement et qui va avoir le temps de me lire.
Aujourd'hui, il sera question de notre cabanon de jardin dont le sous-sol s'est avéré au fil des années être un refuge pour toutes sortes d'espèces animales; certaines bienvenues, d'autres moins. Ainsi, nous avons déjà eu une colonie de guêpes communes, une colonie de bourdons, des couleuvres rayées, des souris à pattes blanches, des musaraignes, des campagnols, un ou des rats, une hermine, des lapins à queue blanche et des marmottes. Il n' y a que la moufette rayée, tant espérée, qui refuse toujours d'honorer notre cabanonde sa présence; je l'ai pourtant croisée plusieurs fois.
Un jeune représentant des lapins à queue blanche
Une des 8 marmottes que j'ai déménagées de mon jardin

Cette année, c'est l'émoi à la maison. Depuis le confinement de ma blonde et le télétravail avec vue sur le jardin, nous voyons au moins une fois par jour un tamia rayé sillonné le jardin à la recherche de nourriture. Cela fait au moins une vingtaine d'années que nous n'en avions pas vu, depuis que nos deux chats et nous sommes devenus propriétaires de la maison. À notre arrivée, il y en avait au moins trois; un an après, les chats avaient fait le ménage. Puis les chats sont morts, il y a une couple d'années, et l'espoir est revenu l'année dernière avec un tamia, vu une fois sous une mangeoire pour oiseaux.


Comme l'espèce est menacée d'extinction dans le jardin, mais désirée, je suis allé disperser quelques abris et tas de graines pour protéger le parcours de notre survivant, quelques vieux bacs à fleurs en bois vermoulu que j'ai retournés et percés aux extrémités. Ça et quelques tas de graines devraient l'encourager à s'installer, malgré notre présence qui va se faire plus fréquente avec la COVID et les beaux jours.