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Une biographie du carbone

Ça y et, la COP26 s'achève. Les pollueurs sont contents, ils vont pouvoir continuer. Les climato-anxieux n'ont plus qu'à se tourner vers le prozac ou la radicalisation. Et les autres sont divisés en deux: ceux qui sentent bien que quelque chose se détraque et qui espèrent une solution (quelque part, quelqu'un...mais pas eux) et les ignorants qui se complaisent dans leur état, mais qui seront les premiers à prendre les armes quand les gouvernements n'auront plus d'autres choix que d'imposer des changements à leur mode de vie.

En fait, la COP26 a quand même eu quelque chose de bon. Elle m'a permis de prendre connaissance de ce bel article publié par The Globe and Mail: What lies beneath: Exploring Canada’s invisible carbon storehouse. L'article impressionnant par son iconographie montre que les écosystèmes forestiers du Canada ne seraient pas les plus performants à long terme pour capturer et stocker le carbone atmosphérique et que, plutôt que de planter des arbres pour compenser nos émissions de carbone, on ferait mieux d'y penser à deux fois avant de perturber des écosystèmes moins boisés comme les tourbières, mais plus efficaces. L'article met l'accent sur le stockage naturel du carbone, mais ne nous apprend pas grand chose sur cet atome - ses origines, sa vie, son oeuvre - et sur les relations qu'il y a entre le carbone, le CO2, la biomasse et nous.

Emprunté à What lies beneath: Exploring Canada’s invisible carbon storehouse.

Et puis, j'avais aussi envie de savoir comment le carbone se répartissait sur Terre. Si bien que pour démêler tout ça, il a fallu que je me replonge dans le cycle du carbone. Pour commencer, l'atome C peut être inorganique ou organique selon les liaisons qu'il établit avec d'autres atomes.

"Inorganique" pourrait se définir comme un carbone qui existerait même si la vie n'existait pas.  C'est le cas du dioxyde de carbone CO2 un des gaz responsables de l'effet de serre, de l'acide carbonique H2CO3 responsable de l'acidification des océans, du carbonate de calcium (CaCO3) qui compose 50-90 % du calcaire et du diamant (C) qui est un cristal pur d'atomes de carbone.

En faisant mes recherches, j'ai lu la définition suivante: "le carbone inorganique est celui qui est associé à des composés inorganiques, c'est-à-dire des composés qui ne sont pas et n'ont pas été du vivant et qui ne contiennent pas de liens C-C ou C-H (hydrogène)". Pourtant le diamant (exclusivement des liaisons C-C) est inorganique.
Et le charbon ? De l'anthracite à la lignite en passant par la houille selon le degré de carbonisation, il est un cas un peu particulier. Bien que le géologue n'hésite pas à dire qu'il est minéral, le carbone qui le constitue est quand même d'origine végétale. Il est le produit de 300 à 500 millions d'années de fossilisation des forêts préhistoriques du carbonifère. Il en est de même pour le pétrole et tous les hydrocarbures qui le composent, d'où le qualificatif "fossiles" utilisé pour ces sources d'énergie.   

Ce qui nous amène au carbone organique qui se définit comme le carbone constituant le vivant ou produit par lui. Quand on dit "constituant", cela signifie qu'il est à la base de toutes les molécules du vivant: les glucides, les lipides, les protéines, l'ADN, etc, etc.. Pensez à n'importe quoi: un ongle, un oeil, un nerf, l'écorce d'un arbre et même l'arbre, la carapace d'un coléoptère, le lait, le pain, tout ce qui est vivant ou l'a été est fait de molécules à base de carbone. 

Le carbone n'est pas figé. Il peut passer naturellement de l'état organique à l'état inorganique. C'est même plutôt "facile" et il peut le faire de trois façons:

  • La respiration. La plupart des êtres vivants inspirent de l'oxygène et rejetent du CO2 (carbone inorganique). Ce dioxyde de carbone vient du métabolisme des glucides (carbone organique), (CH2O)n, qui produit de l'énergie selon la réaction simplifiée :
 (CH2O)n + O2 -> énergie + H2O + CO2 
Le n de la formule signifie que l'on peut répéter le motif entre parenthèses autant de fois que l'on veut ou presque. Ainsi, la formule du glusose est (CH2O)6 ou C6H12O6.
  • La fermentation qui est un autre moyen de produire de l'énergie à partir des glucides, mais sans oxygène. Elle est réalisée essentiellement par des bactéries selon l'équation:
 (CH2O)n -> énergie + CO2 + CH4

La fermentation produit deux gaz: le dioxyde de carbone (inorganique) et le méthane (organique) qui est le plus petit des hydrocarbures. La durée de vie de ce dernier est assez courte (moins d'une dizaine d'années dans l'atmosphère) car au contact de l'air il se transforme en dioxyde de carbone (ce qui n'arrange pas nos affaires) selon la réaction : 

CH4 + 2 O2 -> CO2 + 2 H2
  • La combustion des matières carbonées (en incluant le charbon et les hydrocarbures) qui produit du dioxyde de carbone CO2 selon l'équation: 
Carbone inorganique ou organique + O2 + Énergie -> Énergie + Lumière + Cendres + H2O + CO2 

En passant, l'essence "écologique" à base de biothéanol produit aussi du CO2 en brûlant : CH3CH2OH + 3 O2 → 2 CO2 + 3 H2O
On constate rapidement que le bilan de toutes ces réactions se solde inévitablement par la production de dioxyde de carbone et de méthane, deux gaz à effet de serre. Il est à noter que l'effet de serre du méthane est 20 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone et qu'il en existe d'énormes réserves piégées sous terre; c'est le gaz naturel extrait pour être brûlé.

Heureusement, l'inverse se produit également et le carbone inorganique peut se transformer en carbone organique. Les voies de transformation sont par contre moins nombreuses. En fait, il n'y en a qu'une et c'est la photosynthèse réalisée par les végétaux chlorophylliens et les cyanobactéries qui transforment le CO2 en glucides selon la réaction : 

CO2 + H2O + Lumière -> (CH2O)n + O2

Tout le reste du carbone organique vient de la transformation de ces premières molécules (Merci aux plantes et aux bactéries !) 

Global carbon stocks
Dans ce diagramme de "Zac Kayler, Maria Janowiak, Chris Swanston, Public domain, via Wikimedia Commons", les unités sont en gigatonnes.

Enfin, pour être complet sur le cycle du carbone, il faut parler du rôle important de réservoir de carbone que jouent les océans. C'est un rôle complexe qui se base sur deux équilibres dynamiques. Avant toute chose, il faut savoir qu'une certaine quantité de CO2 se dissout spontanément dans l'eau, jusqu'à ce qu'elle en soit saturée (c'est un peu comme le sel : il arrive un noment où on ne peut plus le dissoudre). L'avantage du CO2 est qu'il se combine à l'eau pour donner de l'acide carbonique. C'est le premier équilibre qui peut s'écrire: 

CO2 + H2O <-> H2CO3

Par conséquent, plus il y a de CO2 dans l'atmosphère, plus il y a d'acide carbonique dans l'eau et plus les eaux deviennnent acides. La réaction est réversible (d'où les doubles flèches) et dépend des conditions du milieu. En réalité, l'équilibre est plus complexe que cela et s'écrit:

CO2 + H2O <> H2CO3 <-> HCO3- (bicarbonate) + H+ <-> CO32- (carbonate) + H+

Les formes ioniques (carbonates) de l'acide carbonique sont importantes (95 % du carbone dissout est sous la forme de bicarbonate), car elles sont impliquées dans le deuxième équilibre qui contribue à la régulation du CO2. En effet, ces carbonates peuvent rencontrer un ion calcium (Ca2+) et se combiner avec pour former spontanément, ou avec l'aide d'un animal qui fabrique sa coquille, du carbonate de calcium insoluble qui va précipiter au fond de l'océan et former les futures roches calcaires: 

2 HCO3- + Ca2+ <-> Ca(HCO3)2 [soluble] <-> CaCO3 [insoluble] + H2CO3

Tous ces équilibres fluctuent en fonction des conditions du milieu: pression, température, sans oublier la vie sous-marine qui respire et fait de la photosynthèse.

Voilà, en résumé, la vie du carbone ! Elle est simplifiée et incomplète, mais elle donne quand  même une bonne idée de la complexité des équilibres qui ont mis des millions d'années à s'établir et dans lesquels nous venons jouer avec insouciance. 

Sau, sau, sau...Sauvons la rainette

Ne sont-ils pas beaux, ces défenseurs du boisé du Tremblay ?

C'est le slogan qu'ont scandé 150 citoyens de Longueuil, dimanche après-midi, en déambulant dans les rues du quartier du Boisé du Tremblay. Nous étions rassemblés pour exiger l'arrêt des travaux de prolongement du boulevard Béliveau à travers l'un des derniers refuges de la rainette faux-grillon, l'abandon du projet de construction de logements de part et d'autre du boulevard et la restauration de l'habitat déjà détruit.

Cent cinquante, quand même ! Moi qui pensais que nous ne serions pas plus d'une trentaine, sans le support de Greta. Tout le monde était là:

  • Tommy Montpetit sans qui le boisé ne serait plus depuis longtemps,
  • Martin Geoffroy, un citoyen concerné à qui l'on doit l'initiative de cette prostestation,
  • quelques représentants d'associations de défense de la nature, les indispensables spécialistes de l'organisation des marches protestataires qui peuvent être écologistes sans nécessairement être des écologistes.
  • quelques politiciens locaux qui ressemblaient à leurs affiches électorales, mais en plus bavards, et qui ont quitté le groupe dès que nous nous sommes mis en marche,
  • quelques dizaines de citoyens préoccupés par l'avenir du boisé, mais aussi, de manière plus globale, par celui de la planète.
  • un photographe de la presse locale qui venait faire sa job,
  • les tondeurs de pelouse du dimanche qui nous regardaient passer en nous faisant des signes amicaux,
  • les automobilistes qui nous croisaient en faisant retentir leur klaxon solidaire,
  • et deux policiers débordés par la foule (150 marcheurs tranquilles et disciplinés) qui, au nom de notre sécurité, ont quand même trouvé le moyen d'abuser de leur position et de nous imposer des trottoirs trop étroits en temps de pandémie et des pistes cyclables pour ne pas gêner la circulation des autos (celle des vélos est moins importante).   

Tommy Montpetit qui est à l'origine de la préservation du boisé et qui a envoyé sa première lettre de protestation contre le prolongement du boulevard en 1994. Il en faut du courage pour partir seul au front et ne pas se décourager après tout ce temps.
Martin Geoffroy, directeur du Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation (CEFIR), un autre courageux qui, en toute logique, ne devrait pas tombé dans le piège de la radicalisation pourtant si facile à emprunter devant l'inaction et l'arrogance des autorités. Ne vous y trompez pas en lisant l'affiche: le désinformateur n'est peut-être pas celui qui la dénonce...  

Spécialiste de l'inutile (2)

Asclépiade commune

Le 11 septembre dernier, je racontais que j'avais entrepris la mise à jour de la nomenclature et des clés d'identification de la flore laurentienne, de façon à la rendre réutilisable et portable sur le terrain. Le travail avance; work-in-progress comme disent ceux dont le nom commence par A. 

Après avoir scanné et rassemblé les clés d'identification, j'ai enfin terminé la mise à jour de la nomenclature. Les noms des espèces, des genres et des familles de plantes vasculaires présentes sur le sol québécois (selon le site Canadensys) ont été mis à jour; ce qui m'a contraint évidemment à commencer à revoir les clés d'identification, puisque de nouvelles espèces sont apparues, plusieurs ont changé de genre et même de famille, des familles ont disparu et d'autres sont apparues. Tant qu'à faire, j'ai inclus aussi un petit tableau des hybrides et de leurs parents au début de chaque famille. Cela donne, par exemple, pour les Apocynacées qui regroupent maintenant les asclépiades:

APOCYNACÉES

Apocynum x floribundum = Apocynum androsaemifolium x Apocynum cannabinum

1-Fleurs possédant une couronne entre la corolle et les étamines; fruits gonflés, rugueux ou lisses, verts; fleurs petites, en ombelles axillaires ou terminales
    2-Plante grimpante ou à tige volubile; calice et corolle dressés
        3-Fleurs pourpre foncé, presques noires; corolle pubescente sur la face adaxiale, à lobes triangulaires Vincetoxicum nigrum (Dompte-venin noir)
        3-Fleurs plus pâles, généralement roses, marron ou jaunâtres, glabres, à lobes lancéolés Vincetoxicum rossicum (Dompte-venin de Russie)
    2-Tige dressée; calice et corolle récurvés
        3-Feuilles alternes; fleurs jaunes à oranges Asclepias tuberosa (Asclépiade tubéreuse)
        3-Feuilles opposées ou verticillées
            4-Capuchons de la couronne dépassant le gynostège; cornes plus courtes ou égales aux capuchons; plante canescente ou tomenteuse, propre aux lieux secs; feuilles (larg 5-12 cm) oblongues; corolle pourpre pâle à rose Asclepias syriaca (Asclépiade commune)
            4-Capuchons de la couronne plus courts ou de la même hauteur que le gynostège; cornes visibles dépassant des capuchons.
                5-Corolle blanche à rose; Ombelles 2-4 réparties le long de la tige, à l’aisselle des feuilles Asclepias exaltata (Asclépiade très grande)
                5-Corolle rose à rouge; plante glabre, palustre; feuilles (larg 1-3 cm) lancéolées; tige ramifiée Asclepias incarnata (Asclépiade incarnate)
1-Fleurs sans couronne; fruits lisses, très élancés
    2-Fleurs grandes, solitaires; petite plante rampante, naturalisée dans les lieux cultivés Vinca minor (Petite pervenche)
    2-Fleurs petites, en cymes; plantes indigènes des habitats naturels
        3-Corolle (long 5-10 mm) campanulée, blanche ou rose, à lobes largement étalés ou réfléchis; lieux secs; feuilles non subcordées à la base Apocynum androsaemifolium (Apocyn à feuilles d’androsème)
        3-Corolle urcéolée ou courtement tubuleuse (long. 3-7 mm) d’un blanc verdâtre, à lobes dressés ou presque; feuilles souvent subcordées à la base; rivages Apocynum cannabinum (Apocyn chanvrin)

Apocyn à feuilles d'androsème

Une autre bonne nouvelle



Après le tamia (voir les deux billets précédents), aujourd'hui nous réservait une autre belle surprise...attendue celle-là. 
Le printemps dernier, nous nous étions liés d'amitié avec un couple de colverts qui avaient élu domicile dans notre bassin. Nous nous attendions à ce qu'ils reviennent cette année, car, pour avoir fait un peu de bagage au printemps, il n'est pas rare de reprendre les oiseaux bagués l'année précédente, au même endroit. Les oiseaux sont assez fidèles à leur territoire de nidification. 
À vrai dire, nous nous inquiétions plutôt du voyage et des accidents de parcours: chasseurs, collision avec les tours à bureaux éclairées la nuit ou les lignes à haute tension (vous seriez surpris du nombre de cadavres d'oiseaux de toutes les espèces que l'on peut ramasser au pied des tours des centre-villes ou des lignes électriques) ou que-sais-je encore.
À notre plus grande joie, ils sont passés au travers et sont de retour pour une seconde année. Dès que nous nous sommes vus, nous nous sommes précipités les uns vers les autres et avons célébré nos retrouvailles autour de quelques graines. Cette année, ils sont en avance d'une dizaine de jours et le bassin n'est pas encore complètement dégelé.



Un 27 septembre à Montréal



Dure journée pour les plantains du parc du Mont-Royal, mais c'était pour une bonne cause et ce n'est pas tous les jours que 300000 à 500000 personnes décident de se réunir pour manifester leur inquiétude pour l'avenir. 

En cette veille de rassemblement mondial pour le climat,

Je me demandais si j'allais participer à cette grande messe écologique inspirée par Greta Thunberg, l'égérie quasi messianique d'une population inquiète pour son avenir. Loin de moi l'idée de me moquer de cette jeune femme; je la plains au contraire. Le poids de l'inquiétude et de l'espoir d'une humanité incapable de faire ce qu'il faut ne doit pas être facile à porter...surtout vers la fin.
Mais que veulent ces manifestants ? Que Greta les sauve malgré eux, que les gouvernements rendent illégal leur mode de vie. Et que penser de la majorité, ce boulet silencieux qui pourrait mais ne veut pas.
Cet appel à manifester n'est quand même pas complètement inutile. Il me force à approfondir un examen de conscience entamé il y a déjà quelques années et qui se résume à cette question. Qu'est-ce que je peux faire, moi, pour limiter mon empreinte écologique ?

Composteur d'été en chutes de bois et vermicomposteur d'hiver, malheureusement en plastique, pour les déchets d'origine végétale au sens large, c'est-à dire épluchures, papier, essuie-tout et mouchoirs.
Dans les grandes chaleurs, de l'eau de pluie pour arroser et de la vigne pour climatiser.
Pas de pesticide, juste des proies et des prédateurs.
L'herbe est coupée par un engin à faible émission de tout (peu de bruit, odeur d'herbe coupée, et un peu de CO2 émis par la respiration du jardinier). Les vieilles branches sont transformées en piquets de clôture, tuteurs ou paillis; c'est selon les besoins.

Une ombre sur Pleasantville

L'occupation de la fin de semaine dernière dans le 450 (l'indicatif téléphonique de la banlieue de Montréal) était la restauration des pelouses après un hiver difficile: ratissage, aération, éradication des "mauvaises herbes", ensemencement, engraissage, arrosage, sans oublier le démarrage-test des tondeuses.



Dans cette reprise frénétique de la pratique du culte de la pelouse, il arrive parfois des accidents. Ainsi, un de mes voisins emporté par son enthousiasme m'avouait qu'il avait brûlé son gazon en surdosant son herbicide. Sur le coup, je compatissais presque. C'était juste avant de découvrir l'unique survivant d'une talle d'asaret du Canada d'un mètre carré que j'avais réussi à préserver le long de notre clôture commune.
Ce n'était pas grand chose, juste des paires de feuilles en forme de cœur. Mais bon, j'ai quand même été déçu. Désespéré non, il y a longtemps que j'ai dépassé le stade du désespoir. Le militantisme écologique, ça aussi, abandonné; à quoi bon s'attirer les foudres de la masse. Non aujourd'hui, c'est le silence, le constat des méfaits et la poursuite de mon idéal en ermite. Évidemment, toute cette végétation crée un peu d'ombre à Pleasantville.

Devinez où j'habite.

Plantes médicinales. Tradition, science et santé

Si vous vous intéressez aux vertus thérapeutiques des plantes, si vous vous interrogez sur leur capacité à nous soigner ou si vous voulez joindre l'utile à la contemplation des fleurs, vous aurez probablement envie de lire ce nouveau magazine de la Guilde des herboristes du Québec.
Dans ce deuxième numéro fraîchement publié, je vous raconte comment le saule est devenu l'aspirine. C'est l'histoire de l'élaboration des trois quarts de nos médicaments et de la naissance d'une science, la pharmacologie. C'est aussi une tentative de renouer le lien entre la tradition et la modernité.

L'encyclopédie visuelle des aliments (nouvelle édition)

Pour tout savoir sur les aliments et la façon de les cuisiner, on peut consulter ce bel ouvrage collectif auquel j'ai contribué par la recherche et la rédaction.
La nouvelle édition de Québec Amérique vient de sortir au Québec et elle devrait être aussi disponible en France.   
Voir un extrait ici !

C'est officiel !



La portion du boisé du Tremblay sauvée par Nature Action Québec est désormais ouverte au public. Ce n'est qu'une partie du boisé, celle située sur le territoire de Boucherville, mais un bon tiens de Boucherville vaut mieux que deux tu l'auras de Longueuil, car du côté de Longueuil, on attend toujours l'officialisation du statut de refuge écologique ou faunique (je ne sais plus).

Boisé du Tremblay non protégé (rouge) et protégé (vert)

Pour se rendre jusqu'au sentier ouvert par NAQ, il faut suivre le chemin d'Alençon (Boucherville) jusqu'au bout. On peut se stationner devant la vieille maison abandonnée ou 60 mètres plus loin. L'observateur d'oiseaux devrait  résister à la paresse, car les haies le long du chemin, la prairie à droite et les champs à gauche cachent autant d'espèces que le bois proprement dit.

Le sentier NAQ (blanc)
Si le boisé du Tremblay n'est pas un point chaud de la biodiversité, il abrite quand même 11 espèces de reptiles et d'amphibiens et il est un des derniers refuges de la rainette faux-grillon de l'Ouest, une espèce vulnérable au Québec. Il faut absolument venir l'écouter au printemps (à partir de la fin mars) - elle, mais aussi la rainette crucifère, la rainette versicolore et le crapaud d'Amérique - et se dire qu'il y a encore de l'espoir. Au chapitre des animaux menacés au Québec, il ne faut pas non plus oublier la fourmi Lasius minutus, tellement rare qu'elle n'a pas de nom en français, dont on trouve quelques colonies par-ci,  par-là. 
Pour finir, je vous invite à parcourir en images les 2,8 km de sentier au repérage duquel j'ai modestement contribué; ceci étant dit pour démontrer que n'importe qui peut participer à sa manière à la protection de l'environnement. 



Un monde inaperçu

Grâce à Étienne Plasse et à son équipe, le monde des amphibiens et reptiles du Québec se dévoilera en novembre prochain. En attendant, vous pouvez aller consulter 10 belles capsules vidéos sur des espèces menacées à l'adresse unmondeinapercu.com

Cours d'initiation à la botanique en ligne

Il est encore temps de s'inscrire. C'est facile et vraiment intéressant. L'adresse est indiquée la fin de la vidéo.

Dans le Journal d'Anne Frank


Le 16 septembre 1943 à Amsterdam, Anne Frank qui se cachait des nazis avec sa famille depuis un an écrivait dans son journal: "Tous les jours, je prends de la valériane contre l’angoisse et la dépression, mais cela ne m’empêche pas d’être d’humeur encore plus lugubre le jour suivant. Un bon éclat de rire serait plus efficace que dix de ces comprimés, mais nous avons presque oublié ce que c’est de rire. Parfois, j’ai peur que mon visage se déforme et que ma bouche tombe à force d’être sérieuse. Pour les autres, ce n’est pas mieux, ils voient approcher cette masse rocheuse que l’on appelle l’hiver avec de mauvais pressentiments."

Chez Manon et Sylvain


Toutes les cartes situent le royaume des bleuets quelque part à 5 heures de voiture au nord de Montréal, autour d'un grand lac qui ressemble plus à une mer intérieure.
Oui, peut-être. En tout cas moi je peux vous dire que le paradis du bleuet, lui, n'est qu'à 40 minutes de la métropole dans la direction opposée, à Saint-Jacques-le-Mineur, au 623 du boulevard Édouard VII exactement.
Le seul problème avec les bleuets de Manon et Sylvain, c'est qu'ils bousculent les standards et que vous ne voudrez plus acheter ceux des épiceries. Oubliés les petits bleuets de la Côte-Nord, enterrés les gros américains fades, la nouvelle norme est le gros bleuet ferme et gouteux de Saint-Jacques-le-Mineur. Et pas de danger de s'empoisonner, c'est de l'agriculture scrupuleusement bio. 

Menthe des champs
Verveine hastée
Typha à feuilles étroites

Un peu de publicité

Comme j'y ai collaboré pour la recherche et la rédaction, je ne peux m'empêcher d'attirer l'attention sur cet ouvrage publié l'année dernière (déjà) aux Éditions Québec Amérique; il est aussi disponible en France.
Et il y aura peut-être un troisième tome sur les viandes et les poissons, mais je ne devrais peut-être pas le dévoiler. En tout cas, je suis bien placé pour savoir qu'il est écrit.

Mieux vaut tard que jamais


Hier, nous avons reçu cette jolie carte du Ministère de l'environnement du Canada. Au verso, on peut y lire qu'en tant que voisins de la Rainette faux-grillon de l'ouest (une toute petite grenouille en danger au Québec, une de plus), nous pouvons donner notre avis sur le plan de conservation de ladite grenouille.
Excellent ! Je vais aller le lire (http://www.registrelep.gc.ca/virtual_sara/files/plans/rs_rainette-fx-grillon-ouest-w-chorus-frog-prop-0614_f.pdf) et probablement le commenter. Je me demande combien de résidents du quartier vont le faire et surtout, si cela va les inciter à enlever les pneus, les vieux seaux, les pots de plastique vestiges des générations d'annuelles sacrifiées à l'autel d'un esthétisme parfois douteux, les sacs plastiques de terreau, et autre cochonneries indégradables qui jonchent les arrière-cours jouxtant le boisé.
Évidemment, j'ai été ravi de constater que le combat entrepris par Tommy Montpetit, et récupéré au passage par les élus municipaux, remporte quelques victoires. Malheureusement, j'ai bien peur que le plan de conservation arrive un peu tard dans notre portion du territoire de la rainette. Cela fait en effet 3 ans que je ne l'entend plus chanter au printemps. "Presbyacousie" diront certains; moi je reste persuadé que l'épandage régulier de BT dans les mares du bois pour tenter vainement d'éliminer les moustiques n'est pas étranger à cette disparition (en tout cas, ça coïncide); moins de larves de moustiques et autres diptères, moins de nourriture. Que voulez-vous ? On rêve de nature et de tranquillité en regardant les beaux paysages à la télé, on dénonce tous ces étrangers qui l'abîment, mais dès qu'on habite à proximité, on s'empresse de couper les arbres, de planter du gazon, d'arroser de pesticides et de faire tourner la tondeuse, le coupe-bordure, la pompe de la piscine, le climatiseur, et autres "trouble-paix".    

Bouteille à la mer

Quoi de plus agréable que d'explorer le sud du Texas avec sa blonde et ses meilleurs amis !
Ah oui, je sais: le faire avec sa fille.
Une autre fois peut-être, il n'est jamais trop tard.
Bon anniversaire Marie !




Il était une forêt


J'ai été voir en France le dernier film de Luc Jacquet, "Il était une forêt", qui met en scène le botaniste Francis Hallé et la forêt tropicale. Dit comme ça, cela peut paraître un brin vaniteux mais ce fut un concours de circonstances.
J'avais de grosses attentes; alors forcément, j'ai été déçu. Décalage horaire oblige, j'ai  même cogné deux ou trois clous à mi-parcours. Les commentaires ne m'ont pas appris  grand chose et leur poésie ne m'a pas touché. Par ailleurs, l'incrustation de dessins animés ne parvient pas à réconcilier le temps de l'arbre et celui du 24 images par seconde. 
À voir pour soutenir la cause !

  
    

500

500 billets, 500 photos ou vidéos, mais pourquoi et surtout à quoi bon ?
Juste une contribution à l'effort de quelques uns pour promouvoir le vivant, mais GIEC comme l'impression que toutes ces tentatives n'avancent pas à grand chose
Peu importe, il reste devant ma porte un bâton de bois pour m'appuyer, sonder, écarter, pointer et atteindre. Il reste dans ma poche un couteau pour tailler, cueillir, éplucher et manger et, pendue à mon épaule, une besace pour transporter, récolter et ramener.    

Jour de la terre


Ah oui, c'est vrai ! Il fallait marcher aujourd'hui. Marcher pour quoi déjà ? Essayer de convaincre nos congénères de ne pas scier la branche sur laquelle ils sont assis. Marcher pour se rappeler que quelque part au nord de Laval et au sud de Longueuil, il y a encore quelques espaces verts accessibles sans droit d'entrée. Dire aux minières que nous ne sommes pas contents qu'elles défigurent la Terre. Oups, nous n'en sommes pas là; il faudrait déjà qu'elles ramassent leurs résidus. Dire aux forestières qu'elles nous asphyxient avec leurs coupes à blanc, progressives, de régénération, par bande ou en dentelle, appelez les comme vous voulez. 
Alors soit, j'ai marché. En fait, nous avons marché, ma blonde et moi. Pas dans les rues de Montréal; nous sommes plutôt allés à la rencontre de la terre justement. Oh juste un petit bout, celui qui s'appelle le boisé du Tremblay à Longueuil. Mais avant, nous avons quand même planté un arbre dans le jardin, un amélanchier du Canada, une espèce de fantasme personnel avec l'argousier et un saule à osier qu'il me reste encore à exaucer.   
Et, comme d'habitude, la Terre ne nous a pas déçus: moucherolle phébi, épervier trop rapide pour être identifié, bihoreau gris, bruant des marais, hirondelle bicolore, canard d'Amérique, couples de canards colverts trop discrets pour les éviter, Bernache du Canada, et au chapitre des grands, le héron, pic et le corbeau. Tout ça dans une ambiance de jungle imposée par le chant des rainettes crucifères.