Un 29 septembre au bord du lac Boivin (Québec)

Galane glabre, mais pas partout

Dimanche dernier était une belle journée d'automne que nous avons mise à profit pour aller au Centre d'interprétation de la nature du lac Boivin

La thélyptère des marais: une fougère aussi hydrophile que l'onoclée sensible 

L'endroit est agréable pour se promener en famille, nourrir les écureuils roux, les tamias rayés et les mésanges à tête noire. C'est un plaisir qu'il ne faut pas bouder, surtout si on a des enfants, et cela se sait. D'ailleurs, s'il n'y avait ce trottoir de bois qui longe la rive marécageuse de la rivière Yamaska et qui donne accès à la flore et à la faune aquatique, je ne sais pas si j'y viendrai chaque année. Il y a beaucoup trop d'humains et le carcajou en moi fuit le contact avec cette espèce. En tout cas, c'est ce que prétend ma blonde après que je lui ai lu, un soir de camping autour du feu, le chapitre qu'a consacré Serge Bouchard à cet animal dans son bestiaire, un livre dont je recommande vivement la lecture.  

Un grand pic juvénile (plumes brunes et mohawk incomplètement rouge) 
Cinquante pas auparavant, je me plaignais de ne pas avoir vu de troglodyte des marais depuis longtemps.

Bref, si la journée était belle, elle sonnait quand même comme un été qui s'achève ou un automne qui n'ose pas encore afficher ses couleurs. À l'exception des galanes et de quelques asters, tout était défleuri et les canards semblaient avoir déserté les lieux. Ils n'étaient pourtant pas dépourvus de vie, comme nous avons pu le découvrir une fois nos sens ajustés au diapason de la nature. J'ai même pu revoir ce martin-pêcheur qui m'accompagne si bien dans mes sorties que j'en ai fait mon animal-totem. 

Un lapin à queue blanche qui nous a fait longtemps hésiter pour un lièvre d'Amérique

Et de 142

J'étais en train de faire un petit nettoyage d'automne au jardin quand je suis tombé sur un nouvel habitant. Il s'agit de la cent quarante-deuxième espèce photographiée et répertoriée dans iNaturalist jusqu'à présent. Il y en a, bien sûr, beaucoup plus, mais toutes ne sont pas encore photographiées.

Cette fois-ci, c'est un champignon de un à trois centimètres de diamètre qui ressemble à une fleur et projette un nuage de spores brunes quand on appuie dessus. Son nom est le Géastre en sac (Geastrum saccatum)


Tout ce qu'il reste

Les colibris qui avaient élu domicile dans le jardin sont partis; le mâle d'abord, la femelle et les jeunes quelques jours après. Il ne nous reste que cette photo prise un jour de pluie pour attendre leur retour l'année prochaine, au début de mai. 

La mangeoire va encore rester en place quelque temps pour ceux qui sont partis de plus haut, au nord, mais le décor commence inéluctablement à changer.

Pour allumer la gorge d'un colibri, tout est question d'incidence de la lumière et c'est un art que l'oiseau maitrise parfaitement. 

Le prunier noir

Le 7 mai 2024

Ce printemps, j'ai eu le plaisir de trouver un prunier noir (Prunus nigra) en me promenant dans le boisé du Tremblay. Seul prunier indigène au Québec, il n'est pas rare, mais n'est pas non plus très abondant. On le trouve autour des Grands Lacs, jusqu'au sud du Manitoba vers l'ouest et jusqu'à la côte atlantique vers l'est.

Comme je voulais goûter à ces prunes, je l'ai visité régulièrement. Ce fut long, très long, mais ça en valait la peine. Le fruit de couleur orange, presque rouge, est juteux et sucré à condition de le cueillir bien mûr.   

Le 11 août 2024 et pas encore assez mûre

Fini les vacances

Je m'aperçois que je n'ai rien écrit depuis le mois de juin. C'est probablement une conséquence des grandes vacances dont j'ai profité, entre autres, pour rénover, approfondir mes connaissances des fougères, découvrir la Nouvelle-Écosse et accumuler du matériel photo pour alimenter ce blog.

Mais le temps passe et, hier, deux signes m'ont été envoyés pour me rappeler que la rentrée et l'automne étaient arrivés : (1) les colchiques commencent à fleurir et (2) j'ai attrapé une souris dans la maison. 

S'il y a une chose sur laquelle on peut se fier pour annoncer l'automne, ce sont bien les souris ; aussi fiables que les fourmis pour le printemps. Malheureusement, elles ne survivent pas à leur présage. Attirées par les raisins de la vigne vierge qui grimpe le long des murs, je suppose qu'elles apprécient la chaleur qui se dégage des briques et se disent qu'il serait bon de passer l'hiver en dedans. Comme les souris sont d'excellentes grimpeuses, elles finissent toujours par trouver un chemin pour s'introduire. Avant, nous avions des chats qui se chargeaient de réguler la population, mais ils ont fait disparaitre les tamias. Maintenant, c'est moi qui me charge de rétablir l'ordre : quelques pièges à des endroits stratégiques à l'extérieur que je pose le soir et désamorce le matin jusqu'à ce que je n'en attrape plus. Ça dure environ un mois et le problème est réglé jusqu'à l'année suivante.   

Stoolée par ses stolons

En se promenant dans les bois nord-américains, entre mai et juin pour le Québec, on peut tomber sur le spectacle étrange et éphémère de ces groupes de filaments blanchâtres de plusieurs centimètres faisant des boucles à la surface du sol. 

Autant dire tout de suite que ce ne sont pas des racines et qu'il est inutile de tirer dessus pour éclaircir le mystère de leur origine ; la plupart sont solidement ancrés dans l'humus. Toutefois, en y regardant de plus près, il est possible de trouver une des extrémités renflées du filament avant qu'elle ne s'enfouisse.

Sur cette photo, on peut deviner les renflements ovoïdes à l'extrémité inférieure des deux filaments de gauche et celui à l'extrémité supérieure du filament central.

Pour identifier la plante responsable de ces structures, il faut chercher ses feuilles autour. S'il en reste, vous reconnaitrez facilement leurs marbrures brunâtres caractéristiques. Si vous passez trop tard, elles auront disparu, car la plante fleurit tôt et fane avant la fin du printemps. Dans ce cas, sachez que ces filaments sont la méthode non sexuée utilisée par l'érythrone d'Amérique pour se reproduire. Ces organes, considérés comme des stolons(*), sont émis en nombre variable par le bulbe d'une plante immature et infertile. Dépourvus de géotropisme et donc incapables de s'orienter selon la gravité, ils croissent dans toutes les directions. Certains atteignent la surface puis se réenfouissent. Lorsque la croissance des stolons s'achève, un bulbe se forme à leur extrémité. Remarquez, c'est peut-être le contraire qui se produit, le développement du bulbe stoppe la croissance du stolon. Toujours est-il que le printemps suivant, ces nouveaux bulbes produiront une feuille unique à quelques centimètres de la plante mère.

(*) Un drageon est une tige se développant à partir d'un bourgeon souterrain, ou turion, qui s'est formé sur une racine. Un stolon est une tige aérienne, rampante ou suspendue, se développant à partir du bourgeon située à la base d'une tige. Dans les deux cas, ces tiges vont s'enraciner et donner naissance à une nouvelle plante qui aura un bagage génétique identique à la plante mère; un clone en d'autres termes.

Cette multiplication végétative, par opposition à la reproduction sexuée utilisant les fleurs, explique pourquoi l'érythrone peut rapidement former de grandes colonies. En effet, chaque printemps, pendant les quatre à cinq ans nécessaires pour atteindre sa maturité sexuelle et commencer à faire ses fleurs, le jeune bulbe va émettre des stolons qui à leur tour produiront de nouveaux bulbes, et ainsi de suite. 

Cette façon de faire explique également pourquoi, dans une colonie d'érythrone, on peut trouver beaucoup plus de plantes immatures à une feuille et sans fleur que de plantes matures à fleurs et à deux feuilles.

Pour connaître les détails:

En suivant la Jacques-Cartier

Je reviens d'un petit séjour de glamping au parc national de la Jacques-Cartier, séjour au cours duquel le muskol, la calamine et l'after-bite ont coulé à flots. 

Curieusement, en dépit des mouches noires (ces moucherons de moins de 5 mm qui partent avec un morceau de vous en laissant une goutte de sang au sommet d'une cloque douloureuse), des frappes-à-bord (une espèce de taon à la morsure tout aussi douloureuse) et des maringouins, la faune a étonnamment brillé par son invisibilité et son silence. À part une ou deux pistes de cerfs de Virginie, nous n'avons relevé aucune trace de gros mammifères au cours de nos randonnées, que ce soit des empreintes ou des excréments. Aucune vie non plus autour du chalet, à l'exception d'un écureuil roux qui mit beaucoup de temps à se dégêner.

Néanmoins, en remontant la rive de la rivière Jacques Cartier, nous avons quand même pu suivre des yeux une grande harle accompagnée puis chevauchée par ses trois canetons. Ce n'est qu'après avoir perdu de vue l'équipage au détour d'un méandre que nous avons remarqué que les deux billots de bois qui flottait au milieu de la rivière étaient en réalité deux castors en train de faire la planche au soleil.

Sinon, l'autre fait marquant du séjour fut d'être attaqué sauvagement – si, si, sauvagement – par une gélinotte huppée surgissant de nulle part et nous volant violemment  – si, si, violemment – dans les plumes, puis nous tournant autour sournoisement – si, si, sournoisement – jusqu'à ce que nous nous soyons suffisamment éloignés de ce qui devait être son nid. Je n'ai évidemment aucune image de cet incident peu glorieux.

Un monstre dans la cabane

J'étais parti faire des photos d'un fraisier sauvage au fond du jardin quand, sur le chemin, j'ai jeté un oeil à la cabane d'oiseaux accroché au bouleau. Dolomedes tenebrosus était là, magnifique, prenant l'air sur le pas de sa porte.

Je ne sais pas si c'est son nom, ses poils, sa taille — c'est quand même la plus grosse araignée du Québec — ou son petit air renfrogné, mais je n'ai pas eu envie de la déranger. Elle est pourtant complétement inoffensive et n'inflige une morsure douloureuse que pour se défendre. 

Le mont chauve

À une heure et demie de Montréal vers l'est, il y a de belles promenades à faire dans le parc national du Mont-Orford. Ce parc protège quelques sommets des contreforts des Appalaches qui culminent à 850 mètres et des poussières grâce au mont Orford.

Cette fois-ci, nous avons choisi de suivre le sentier qui mène au sommet du mont Chauve en passant par la porte de derrière à travers l'érablière qui couvre ses flancs. "What a beautiful day !" comme disent les randonneurs Terre-Neuviens en guise de salut. Vraiment ! Et pour le clou de la ballade, j'hésite encore entre le pékan, la paruline à gorge noire et le ginseng à trois folioles.  

Au sommet, on a un beau de point de vue sur une partie du chapelet des collines montérégiennes, ces intrusions magmatiques provoquées par le sursaut d'activité périodique du point chaud sur lequel dérivait la plaque nord-américaine. De gauche à droite, les monts Brome, Shefford, Yamaska et Saint-Hilaire dans la brume. Aux jumelles, on pouvait même voir le Mont-Royal.
L'osmorhize de Clayton essaie de se faire passer pour une fougère, mais il suffit d'y regarder de près pour éventer son stratagème.
Papillon tigré du Canada
Cypripède acaule ou Sabot de la Vierge
Le ginseng à trois folioles, sans vertu connue et donc beaucoup moins menacé que son congénère à cinq.
Une paruline à gorge noire occupée à ramasser du matériel pour construire son nid.

Plutôt un caryer ovale

Il y a quelques jours, je m'interrogeais - ici - sur l'identité d'un gros bourgeon que je n'avais jamais remarqué auparavant, au bord d'un chemin du Boisé du Tremblay. Avec un peu de patience et de persévérance, je peux dire aujourd'hui que je me trompais et qu'il s'agit d'un caryer ovale (Carya ovata). Les feuilles qui me paraissaient palmées sont plutôt imparipennées, c'est-à-dire composées de folioles en nombre impair ; cinq en l'occurence.

Pêche à la grenouille

Un érable de Pennsylvanie en fleurs

Hier matin, nous avions prévu d'aller faire une promenade sur le mont Saint-Bruno, le plus tôt possible pour éviter deux irritants: la chaleur et la cohue. Réveillés par le soleil, nous nous sommes butés à la barrière du parc qui ne se lève qu'à huit heures...quand la nature cède la place aux joggeurs.

Nous avons donc cherché l'entrée des chevreuils et l'avons trouvé au fond d'un cul-de-sac entouré de blockhaus prétentieux autour desquels on avait remplacé le ginseng à cinq folioles et d'autres plantes devenues rares, par du gazon, des blocs de pierre importée et des annuelles. 

Heureusement, une prise de conscience un peu tardive avait permis de protéger les indigènes restantes en créant la réserve Tailhandier à laquelle on pouvait accéder, et plus loin au parc, par un petit chemin, un étroit espace de liberté entre deux grosses cabanes palissadées et une forêt d'interdictions de stationner.

Nous nous y sommes donc engagés et la promenade qui s'ensuivit nous a donné l'occasion d'entendre et d'observer plein de choses intéressantes, à défaut d'être extraordinaires.

Il y avait entre autres ces ratons laveurs occupés à chercher à tâtons des grenouilles et d'autres animaux aquatiques,


et plus loin au bord du chemin, ce petit prêcheur et sa grenouille de bénitier, une rainette que l'on a baptisée crucifère en raison de la croix qu'elle porte sur le dos.


Un court extrait de chaine alimentaire

Ce matin, au parc des étangs-Antoine-Charlebois (Sainte-Julie, Québec), il y avait ce grand pic qui n'a fait aucun cas de notre présence, tant il était occupé à gosser un tronc vermoulu. Il avait dû y trouver quelques fourmis charpentières qui, elles aussi, affectionnent le vieux bois.

Un maître tisserand

L'oriole du Nord (Icterus galbula) est un oiseau sonore, voyant et commun dans le sud du Québec qui a la particularité de tisser un nid suspendu. 

Au cours de la fin de semaine, j'ai eu l'occasion de le regarder faire et je ne sais pas comment il arrive à s'y retrouver dans tous ces bouts de ficelles. C'est comme essayer de se fabriquer un hamac avec la bouche.

Un marronnier ?

Il y a quelques jours, à l'occasion d'une ballade dans le boisé du Tremblay, mon attention a été attirée par un gros bourgeon sur le bord du chemin. Intrigant ! Je n'avais jamais rien vu de semblable auparavant et en dépit de ses quatre ou cinq centimètres de longueur, il m'avait complétement échappé jusqu'à ce jour. J'inspectai autour pour voir si l'arbre auquel il appartenait était seul, mais j'en vis trois autres un peu plus loin. Curieux, je me promis de revenir régulièrement pour surveiller l'ouverture du bourgeon dans l'espoir d'identifier l'essence.

Hier, il était ouvert, laissant apparaitre le nouveau rameau et quelques feuilles qui semblent composées et plutôt palmées. Est-ce que cela pourrait être un marronnier ? Il y en a trois au Canada. Deux ont été introduits : le marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum) et le marronnier rouge (Aesculus pavia). L'autre, le marronnier glabre (Aesculus glabra) est indigène, mais plutôt rare. Comme c'est un arbre qui aime les milieux humides, il serait dans son élément au boisé du Tremblay.

Je vais suivre la croissance des feuilles en espérant que les cantonniers qui entretiennent le chemin et qui ont entrepris de couper toutes les branches basses des arbres en bordure fassent comme moi, qu'ils passent sans le voir. En attendant, si les photos vous évoquent quelque chose, n'hésitez pas à me renseigner. 


Halte migratoire

Les migrations battent leur plein. Le moucherolle tchébec et le viréo à tête bleue sont arrivés hier au boisé du Tremblay et ce matin, aux étangs Antoine-Charlebois, nous avons croisé des parulines à croupion jaune, à collier et jaunes, un tyran tritri et un viréo mélodieux. Un pygargue à tête blanche nous est aussi passé au-dessus de la tête, littéralement. 

De retour à la maison, nous avons répandu à la volée quelques graines mélangées, comme nous le faisons toujours pendant la saison des migrations. Les bruants de passage se sont évidemment précipités dessus, ce qui a piqué la curiosité d'un cardinal à poitrine rose. On le voit régulièrement au jardin, mais cette année, c'est sa première apparition depuis qu'il est arrivé du sud, il y a deux ou trois jours.

Bien sûr, toute cette agitation a attisé la curiosité des voisins dont certains auraient aimé se joindre à la table, notamment la marmotte. Mais je ne me laisserai pas attendrir par son regard suppliant. Sous ses allures bon enfant, c'est un ogre et lui ouvrir la porte, c'est faire le deuil de son jardin. Surtout celle-là, nous nous connaissons bien.

Matin chantant

Une grive solitaire, mais pas pour longtemps. 

Les migrations vont bon train dans le boisé du Tremblay. On commence à voir des grives solitaires depuis trois jours et des trains entiers de bruants défilent sous nos yeux. Certains, comme ce bruant des marais, en descendent pour poser leurs bagages. Poitrine gonflée, calotte hérissée, il défie ses congénères au chant et s'ils font mieux que lui, il ira voir ailleurs sans discuter. Soudain, l'arrivée d'un groupe d'oiseaux noirs et bruyants lui font rabattre son caquet et sa casquette.

Longueuil et l'environnement

J'habite à Longueuil, au bord du Saint-Laurent, en face de Montréal. À Longueuil, on a une vision de l'environnement qui date encore du XIXᵉ siècle. On détruit les espèces menacées à grands coups de bulldozers pour y faire passer des automobiles; on nettoie encore les rues en les aspergeant d'eau sous pression trois ou quatre fois par an; on veut encore développer un aéroport à proximité de deux voisins  internationaux, Pierre-Elliot-Trudeau pour les passagers et Dorval pour le fret, tout en l'entourant de quartiers résidentiels et on ne considère les arbres que comme des "deux par quatre". À Longueuil comme ailleurs au Québec, on voit toujours plus grand, mais pas encore assez loin.

1. Sécurité publique: on coupe les gros arbres au bord du chemin sous prétexte qu'ils sont vieux ou malades, et représentent un danger pour les promeneurs.
2. Compensation carbone: on plante de nouveaux arbres bien au bord du chemin sans tenir compte de leur développement futur.
 
3. Gestion environnementale: les jeunes arbres ayant grandi, il faut maintenant couper toutes les branches qui empiètent sur le chemin.

4. Développement durable: en plantant un arbre imposant (hauteur moyenne du chêne rouge: 20 à 30 mètres) aussi près du chemin, on s'assure des emplois de bûcherons dans quelques années, mais l'arbre n'atteindra jamais ses 300 ans.

Des lacs si grands...

... que l'on croirait des mers. Des plages de sable blanc, des dunes, des falaises, des "lagunes", le bruit des vagues, les cris des oiseaux de mer et aucun repère lorsque le regard se porte vers le large, il ne manque aux cinq Grands Lacs que le sel et les marées, mais c'est sans importance. Ni le temps, ni le lieu n'y font rien; quel que soit l'endroit d'où je les regarde, ils me font toujours la même impression. 

Le lac Ontario depuis Prince Edward Point à l'extrémité orientale de la presqu'île que forme le comté du Prince-Edward (Ontario). La côte que l'on devine à l'horizon appartient à la presqu'île.

Il y a 11 500 ans, les cinq Grands Lacs n'en formaient qu'un, le lac Agassiz qui s'étendait du Manitoba à l'Ontario. L'inlandsis qui couvrait le nord de l'Amérique avait commencé à se retirer et l'eau de fonte s'accumulait dans une dépression que le glacier avait lui-même creusé. À l'époque, ce lac proglaciaire se vidait par l'ouest dans le bassin du Mississippi. Avec le recul de la calotte glaciaire vers le nord et le relèvement de la croûte terrestre libérée du poids de la glace, les lacs se vident aujourd'hui à l'est et vers le nord-est, par le fleuve Saint-Laurent.      

Parc provincial de Sandbanks: un cordon de dunes hautes d'une vingtaine de mètres. Avec une longueur d'une douzaine de kilomètres, c'est la plus grande formation de dunes en eau douce du monde. On aperçoit à gauche le lac Ontario et, à droite, le lac West qu'on ne peut pas appeler une lagune puisqu'aucune étendue d'eau n'est salée. Tout ce sable vient de l'érosion glaciaire; le vent n'a fait que le rassembler. Il était plus à gauche avant que l'humain, qui se croyait malin, ne défriche pour planter ses légumes. Mais quand ses champs et ses villages ont été engloutis par le sable, il a décidé de reboiser les dunes.
Si vous aimez la plage et la foule, réservez en ligne avant de sortir votre maillot de bain; si vous préférez la nature, venez hors saison quand le parc est fermé, mais pas interdit, sans oublier votre manteau.