Un 31 mars dans le boisé du Tremblay

Bon allez, ce matin, je me suis encore dévoué pour aller vous chercher des signes du printemps dans le boisé du Tremblay; quelle vie !
J'en ai trouvé sous la forme d'une hépatique à lobes aigus prête à fleurir et d'un vacher à tête brune guettant sa future ou ses victimes du haut d'un érable.




Sans rapport avec le printemps, j'ai aussi trouvé quelques traces de ces boulets que l'humanité traîne dans son sillage. Ouvrez-leur des espaces naturels, aménagez-leur des sentiers, installez des bancs pour qu'ils profitent des lieux et ils trouveront le moyen de vous pourrir l'endroit.


Un 29 mars dans le boisé du Tremblay

Junco ardoisé
Bruant chanteur

Une sortie matinale et rapide avant la pluie que les oiseaux devaient sentir approcher, car il régnait une espèce de frénésie comparable à celle que l'on voit avant une tempête de neige. Je ne sais pas ce qu'ils perçoivent, un changement dans la lumière, dans la pression atmosphérique ou autre chose dans l'air, mais j'ai la conviction qu'ils sont plus compétents que moi en prévision météorologique.
Et cette neige qui refuse de fondre !

Première sortie pas de tuque



Aujourd'hui c'était ma première ballade manteau ouvert sans mitaine. Le -2°C du thermomètre en paraissait 15 avec ce soleil.
Nous sommes retournés aux étangs Antoine-Charlebois, un endroit et à une heure où nous étions à peu près sûr de ne trouver personne. Paradoxalement, en ces temps de COVID et de confinement, il n'a jamais été aussi difficile pour le spécialiste de la distanciation sociale que je suis de pratiquer mon art. Il faut dire qu'après des années de pratique, ma "bulle" s'est considérablement agrandie et ses limites ressemblent plus à une portée de voix qu'aux deux mètres imposés par les autorités sanitaires. Vivement la réouverture des centres commerciaux !  
À Sainte-Julie, les étangs libèrent tranquillement leurs eaux. Après les bernaches du Canada et les carouges à épaulettes, c'est au tour des bruants chanteurs d'arriver. Il y avait aussi un grand héron, une grande aigrette et une marmotte qui nous a probablement maudits de la déranger dans son premier bain de soleil après un aussi long sommeil. Bref, la nature suit son cours, avec ou sans COVID.


1917




Je vais rarement marcher dans mon quartier, je préfère la nature. Hier pourtant, je suis passé à proximité du parc Gentilly Est, un tout petit parc de Longueuil qui abritait un boisé probablement rélictuel de ce qui fut une forêt plus vaste dont il ne reste aujourd'hui que le Parc Michel Chartrand et le boisé du Tremblay, pour ne parler que des espaces significativement verts. Au printemps, aussi étrange que cela puisse paraître au beau milieu des bungalows du 450, on pouvait y voir des trilles et quelques autres représentantes de la flore forestière. 
Malheureusement, je crois que je vais pouvoir en faire mon deuil, car ce que j'ai vu hier ressemble plus au paysage qu'a connu mon arrière grand-père dans les tranchées de 14-18 qu'à autre chose. Seul responsable, l'agrile qui a tué tous les frênes, comme en témoigne la vue de Google. J'espère seulement que l'on replantera rapidement  et le plus "naturellement" possible.

Le printemps dans le boisé du Tremblay



Avant de m'atteler à la création d'exercices pour relever le niveau de littératie des technologues en génie industriel, je suis allé accueillir le printemps dans le boisé du Tremblay. Une arrivée saluée par les tambours du pic mineur, mais sans trompette. Plus discret, le saule a décidé de marquer l'événement en accouchant de ses chatons.

Un 15 mars aux étangs-Antoine-Charlebois





Il me restait à découvrir ce lieu (1,2,3) en hiver et donc 5 jours pour passer à l'action, car le rendez-vous avec le printemps est fixé au 19 mars. Les bernaches du Canada le savent bien et commencent à prospecter un terrain où s'installer. Moins exigeantes ou peut-être plus frileuses que les oies des neiges qui nichent exclusivement dans le Grand Nord, n'importe quel endroit entre le centre des États-Unis et le nord du Canada convient à la bernache, s'il n'est pas trop éloigné d'un point d'eau.
Bien que les couples retournent généralement sur le territoire qu'ils ont coutume de fréquenter, ils ont intérêt à réserver tôt, car la concurrence est vive. Et si l'hiver veut se faire prier, il suffit de se replier vers un lieu plus hospitalier. Quand on peut faire plus de 1000 km par jour, ce n'est pas vraiment un problème. 






Un 14 mars dans le parc Michel Chartrand (Longueuil)



Que change la COVID-19 dans la vie d'un naturaliste misanthrope et grognon ? Rien, il continue à guetter les signes du printemps et à s'impatienter, comme cette marmotte qui avait mal réglé son réveil-matin et qui est repartie se coucher au galop. Les carouges à épaulettes, quant à eux, sont à l'heure et font retentir leurs grincements depuis une semaine à Longueuil, mais il en faudra plus pour briser la glace. 
Dans le bois, les grands frênes font semblant de dormir, mais ils sont bel et bien morts, victimes d'une autre épidémie. Quelle importance ? La frênaie est morte, vive la hêtraie ! La relève est déjà là, à mi-parcours, comme le prouve la marcescence partielle du hêtre à grandes feuilles.


Un 1er mars dans le boisé du Tremblay

Difficile de penser que nous ne sommes qu'à 18 jours du printemps, mais un -11°C ensoleillé sans vent à Longueuil, c'est comme un 27°C au bord de la mer, ou presque.

Pic chevelu
Nous ne sommes pas seuls
S'ont l'air ben dans leur coton ouaté !
Chiens en plastique ou refuge faunique ?