Oriole de Baltimore, Icterus galbula, Northern Oriole

Quelle fin de semaine !
D'abord, nos trois colibris sont enfin arrivés. Nous étions un peu inquiets; quand on pèse 3 grammes, la traversée du golfe du Mexique du sud au nord  n'est pas de tout repos, même si les plateformes pétrolières peuvent vous fournir une halte si les vents tournent.
Le Tyran huppé est arrivé lui aussi; à la même date que l'année dernière. Et puis, trois orioles de Baltimore, deux cardinaux à poitrine rose, une paruline à joues grises, les parulines à croupion jaune, une paruline à tête cendrée, une paruline noir et blanc, la paruline couronnée que nous n'avons pas vu mais dont le chant est si caractéristique (tipié, tipié, tipié) qu'on ne peut se tromper. Nous avons aussi entendu à plusieurs reprises le bourdonnement de la paruline bleue (zeur zeur zeur zriiii). Mais surtout, nous avons eu la visite de la paruline à calotte noire. Magnifique ! C'est une régulière, mais nous ne l'avions pas vu depuis 2 ou 3 ans. 
Enfin, nous avons la chance d'habiter sur la route qu'empruntent les grandes aigrettes pour se rendre de leur colonie des rapides de Lachine à une aire d'alimentation pas très loin de chez nous; ce qui fait que tous les matins et tous les soirs en sens inverse, nous en voyons passer au-dessus de la maison...quand elles sont de retour évidemment. Et elles sont de retour.

Quiscale bronzé, Quiscalus quiscula, Common Grackle

La famille des ictéridés, dont fait partie ce quiscale, est exclusivement américaine. Elle regroupe 108 espèces dans 27 genres, réparties dans les trois Amériques. Au Québec, on peut voir le quiscale bronzé, le quiscale rouilleux, le vacher à tête brune, le carouge à épaulettes, le goglu des prés, la sturnelle des prés, l'oriole du nord (ou de Baltimore, il a si souvent changé de nom que je ne sais plus) et, si on est chanceux, un carouge à tête jaune égaré et et un oriole des vergers tout aussi perdu. 
Malheureusement, le quiscale bronzé, et quelques autres "oiseaux noirs" comme la corneille d'Amérique ne sont pas les bienvenus dans la Belle Province. Une vieille loi provinciale permet en effet à quiconque de les tuer entre le 1er juillet et le 30 avril, uniquement parce qu'ils sont considérés comme des nuisibles.
Je suppose que le qualificatif "bronzé" fait référence à la couleur de sa tête. Comme quoi, le spectre du bronze semble relativement étendu: du rouge fin-de-coup-de-soleil au bleu métallique.

Geai bleu, Cyanocitta cristata, Blue Jay

Le jour, tous les oiseaux des alentours viennent boire et se baigner dans le bassin. Aussi, a-t-il été aménagé pour leur faciliter la tâche. Le bassin supérieur, plus petit, est entouré de perchoirs naturels qui constituent une étape indispensable pour s'assurer de l'absence de prédateurs avant le moment de distraction et de vulnérabilité que représente le bain. Dans l'eau, avant la chute vers le grand bassin, une pierre plate descend en pente douce pour que chaque oiseau puisse trouver profondeur à sa taille.
J'avais pour projet de filmer toutes les espèces qui  fréquentent l'endroit. Premier essai, brut de décoffrage, avec le geai bleu. La journée était ensoleillée et les couleurs saturées, un traitement d'image eut été indiqué. Une prochaine fois !
Juste un mot avant de finir. Notez le son que produit le geai sous la douche: can it get satisfaction ?  
Ah oui,  j'oubliais. La nuit, l'oasis de banlieue est aussi un rendez-vous pour les mammifères nocturnes. Nous y avons déjà surpris Goupil et son larron laveur. Une autre prochaine fois.