La cane et moi

C'est la fin de la journée. Je viens m'asseoir au bas des marches, face au bassin. Le temps de synchroniser mon rythme à celui du jardin, je vois alors l'oriole occupé à manger son orange, le va-et-vient des deux colibris, le pic mineur à la recherche de larves dans l'écorce du sureau et le couple de colvert au milieu des tulipes qui sort du bassin pour venir chercher sa poignée de grains.

Un 15 mai dans le boisé du Tremblay

Le meilleur moment pour observer les oiseaux est tôt le matin au lever du soleil. Pour les écouter, il vaut même mieux précéder le soleil d'une demi-heure. Cela ne veut pas dire que l'on ne peut pas faire de belles observations dans la soirée, comme celle de ce tyran huppé qui chassait les insectes autour de nous sans se préoccuper de notre proximité. 

Un 11 mai à Longueuil

Le printemps ne laisse aucun répit aux naturalistes, même enrhumés. Figurez-vous que j'étais à quatre pattes dans mon jardin en train de chercher des traces de germination de semis automnaux et de repousse d'anciennes plantations lorsque j'entends un caquètement derrière moi, un caquètement dont je n'arrive pas à identifier le propriétaire. Alors évidemment, je me retourne, je cherche du regard dans l'arbre du voisin et qu'est-ce-que je vois ? Rien de moins que deux orioles du Nord s'échangeant quelques propos dans un langage que je n'avais jamais entendu auparavant. Le temps de sauter sur mon appareil photo, de prendre un cliché et les voilà partis dans le bois en arrière de chez nous. 
Ma blonde, qui s'y connait en nourrissage d'oiseau, me demande alors si on ne devrait pas disposer quelques quartiers d'orange dans le jardin, car chacun sait que l'oriole québécois adore piller les orangers. Aussitôt dit, aussitôt fait. Je suspends deux moitiés d'orange dans le vinaigrier, sans trop y croire.
Cinq minutes après, il était là.