Un 21 avril à Longueuil

C'est tous les ans à peu près la même chose, mais quand même, est-ce que quelqu'un pourrait me passer un prozac ?

Érythrone d'Amérique

Érythrone d'Amérique

Les trois pieds d'éythrone d'Amérique que j'ai introduits au jardin il y a quelques années ont bien prospéré; on les compte maintenant sur les doigts de plus de sept personnes (selon le système francophone d'unités approximatives). Pour se sentir aussi à l'aise, elles doivent se souvenir que bien avant que ce soit un jardin, avant même que ce soit des terres agricoles, elles couvraient déjà le sol de ce qui était probablement une érablière à caryer. Je ne fais finalement que rendre aux érythrones ce qui leur appartient.

Je ne me souviens plus quand je les ai mises en terre. Comme on dit qu'il faut attendre au moins 4 ans avant qu'elles fleurissent et qu'elles ne l'ont pas encore fait, on peut approximer que cela fait moins de quatre annnées. Comme on dit aussi que chaque bulbe produit trois stolons qui donneront chacun un bulbe, trois plants devraient donc produire 81 individus au bout de 4 ans; ce qui correspond à peu près à ce que j'ai compté. Je peux donc espérer une floraison l'année prochaine. 

On dit aussi - il se dit tellement de choses sur l'érythrone - que cette plante proche de l'ail dans la taxonomie se mange (l'ail et elle faisaient partie des liliacées avant que la famille éclate). Ses feuilles peuvent être cuites et son bulbe se consommer cru ou cuit. J'ai essayé et j'hésite entre insipide et  douceâtre pour qualifier le goût. Même si le bulbe est tout petit, à peine 1 cm, on ne peut pas en manger beaucoup, car il est aussi émétique (il fait vomir) à des doses qui restent obscures et que je n'ai pas envie d'explorer. 
Elle aurait aussi des propriétés médicinales et les Cherokees, mais probablement d'autres nations aussi, l'auraient utilisée pour soigner les blessures (voir ici).  

Scène de printemps


En ce moment, le merle d'Amérique fait des allées et venues entre le bois et le jardin où il vient chercher des matériaux de construction pour son nid. Il trouve tout ce qu'il lui faut, car je prends bien soin de ne pas étriller ce qu'il reste de gazon, comme la coutume l'exige. Je me contente de ratisser mollement et de ramasser l'excédent de feuilles mortes à la main; le reste est laissé en place pour enrichir le sol et la microfaune qui l'habite. Et puis, les bruants de passage adorent retourner les feuilles pour chercher leur nourriture. Pourquoi les priverais-je de ce plaisir ?