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L'île de la Visitation végétale

Érable de l'Amour

L'année dernière, j'ai redécouvert le parc nature de l'Île-de-la-Visitation sur la rive nord de Montréal, au bord de la rivière des Prairies disparues. J'ai trouvé qu'il avait bien vieilli et que la végétation exotique n'y était pas étrangère.

Érable de l'Amour toujours
Toit vert de mousse
Herbe à puce
Luzerne
Alliaire officinale et Syndrome de Stockholm
Consoude officinale
Coronille bigarrée
Herbe aux écus: une autre officinale

Escapade dans la Péninsule de Niagara

Si vous êtes amateurs de goélands ou de mouettes au point d'ergoter sur leur âge, alors vous avez sûrement déjà fait le pèlerinage à la Mecque des laridés; je veux parler de ce corridor de 56 kilomètres entre les lacs Érié et Ontario qu'est le Niagara. En automne et en hiver, des observateurs de tout le continent viennent y chercher l'improbable hybride ou l'espèce rare de l'Ouest perdue au milieu des milliers qui se rassemblent dans la région. Personnellement, il me reste tant de choses plus ordinaires à découvrir que j'ai du mal à approfondir un seul sujet et cette escapade dans la péninsule de Niagara était plus une occasion d'apprécier l'ensemble de l'œuvre que les détails.

Avant de partir, ma blonde avait noté, au cas où, quelques "points chauds" de la région pour l'observation des oiseaux, mais finalement, les surprises furent ailleurs.

La première fut à Niagara-on-the-Lake (Ici) sur la rive du lac Ontario à l'embouchure du Niagara. Sur des eaux étonnamment libres de glace flottaient plusieurs radeaux de Bernaches du Canada, de fuligules et de garrots de toutes sortes, et surtout de Macreuses à ailes blanches, et encore mieux de Hareldes kakawi(s). En quelques minutes, nous venions d'exploser notre nombre d'observations de cette espèce en passant de quelques doigts de la main à plus d'une centaine. 

Le lac Ontario vu de Niagara-on-the-Lake. À droite, sur la rive américaine, le Fort Niagara.

Un Harelde kakawi à portée d'objectif, mais peu coopératif. Ce canard plongeur passe son été sur les lacs de la toundra où il niche, En hiver, une partie de la population de cet oiseau circumpolaire vient hiverner sur les Grands Lacs. Il en est signalé quelques-uns, parfois, en hiver, sur le fleuve Saint-Laurent dans la région de Montréal, mais jamais dans de telles proportions.  

Le lendemain en remontant le Niagara vers le lac Érié, nous nous sommes mis en quête d'un accès au cours d'eau. Apparemment, une tempête de neige nous avait précédé de quelques jours et la route avait été dégagée en chassant la neige sur les bas-côtés, transformant les trottoirs, la Niagara Parkway Recreation Trail qui longe l'étroit espace entre la route et l'eau et la plupart des stationnements le long de la route en dépôts à neige. 

Nous avons quand même fini par trouver notre bonheur (Là) et un troglodyte de Caroline, un oiseau que plus personne ne regarde en Ontario, puisqu'il y est comme chez lui, mais qui pour nous est une observation rare. 

Bec long et recourbé, sourcil blanc net, flancs chamois et quelques autres petits trucs permettent de reconnaitre le troglodyte de Caroline. Depuis une dizaine d'années, il étend son territoire dans le sud du Québec au point d'y nicher et même d'y passer l'hiver. Si vous êtes Montréalais et chanceux, vous pourriez peut-être en rencontrer dans un parc de l'île.

Mais notre observation la plus inattendue fut celle de ces centaines de cygnes siffleurs tout au long du Niagara en amont des chutes (Et ici) jusqu'au lac Érié; un lac qui correspondait plus que le lac Ontario à l'image que je me faisais des Grands Lacs en cette saison.

Le cygne siffleur est un autre oiseau boréal qui vient hiverner dans la région des Grands Lacs. On le voit exceptionnellement au Québec lors de sa migration.
Le lac Érié vu de Crystal Beach Waterfront Park (Et là). Nous sommes sur l'eau.

Un 23 janvier dans le boisé du Tremblay

Pas grand-chose à signaler dans le boisé en ce lendemain de -30° C, à part peut être le passage d'un artiste sponsorisé par Tim Hortons et celui d'un sportif champion du lancer de sac à m... qui oblige les promeneurs à suivre ses exploits depuis un ou deux ans. Force est de constater qu'il ne fait pas beaucoup de progrès. Sartre avait raison. 

Un 16 janvier au parc des étangs Antoine-Charlebois

-23°C ce matin au thermomètre. 30 cm de neige demain soir. Quand on n'aime pas, on compte. Mais même s'il faut parfois se donner un bon coup de pied au c... pour sortir, cela en vaut toujours la peine... ne serait-ce que pour apprécier la chaleur de son foyer, au retour. Et puis la lumière était belle sur les étangs. Des étangs, où ça ?



Un 9 janvier au parc de Dieppe

Drôle de journée brumeuse et froide pour profiter d'une vue sur le fleuve et Montréal, mais cette tache verte au milieu du fleuve que google earth appelle Parc de Dieppe m'intriguait. 

Alors, nous y sommes allés avec l'idée que nous trouverions peut-être des canards d'hiver sur le fleuve et, pourquoi pas des hareldes kakawis; j'en avais déjà vu sous le pont Jacques Cartier, il y a longtemps.

Drôle de parc avec une belle vue sur Montréal dans la brume et quelques goélands marins sur la banquise. 

Alors, nous nous sommes promenés sous les pins rouges à la recherche de hiboux et de chouettes. Sait-on jamais, ils aiment se reposer à l'abri des conifères et il en a été trouvé récemment sur l'île Sainte-Hélène voisine.

Drôle d'idée dans un si petit parc.

Alors, nous sommes rentrés en nous promettant de revenir profiter de la vue par beau temps. Ce doit être chouette la nuit, toutes les lumières de la ville.  

Un 3 janvier dans le boisé du Tremblay

Petite ballade matinale pour se mettre les idées en place avant de se mettre au travail: quand tes narines se collent entre elles à la première inspiration et que ta respiration se condense dans tes cils, c'est qu'il fait -20°C.

Une année qui finit bien

Pendant que les imprudents et les brandisseurs de liberté individuelle faisaient la file d'attente devant les centres de test pour la COVID 21, ma blonde et moi nous promenions dans un parc des Îles de Boucherville déserté où nous fûmes accueillis par un renard roux tenant en sa gueule un lapin de réveillon. 

Harle couronné et Canard colvert

Sur l'eau encore libre du chenal principal de l'archipel, plongeurs et barboteurs se tenaient compagnie. Un peu plus loin, nous avons croisé un vison d'Amérique qui s'en allait les rejoindre, puis quelques cerfs de Virginie en tenue de gala. Finalement, l'heure avançant et les visiteurs affluant, nous avons pris le chemin du retour.  

Un 20 novembre sur le Mont Saint-Bruno

Frimas, première glace sur les lacs, il ne faisait pas chaud ce matin. En revanche, c'était tranquille et moins il y a foule, plus on voit du monde comme cette chouette rayée et un grand pic.

Un 7 novembre au parc régional des Grèves

Pris d'une passion récente pour les parcs régionaux du Québec dont j'avais sous-estimé la valeur écologique, j'ai entrepris de les explorer. L'année dernière, je m'étais pris d'affection pour le parc régional St-Bernard; cette année, c'est le parc régional des Grèves qui a fait mon bonheur.

Le hêtre d'Amérique semble se plaire à l'ombre du pin blanc.

À ma première visite, j'avais été impressionné par sa pinède blanche à pin rouge: sa présence en plein domaine bioclimatique de l'érablière à caryer, son âge presque centenaire avec des arbres de 25 mètres de haut, mais surtout sa vigueur avec toutes ces nouvelles générations de pins blancs couvrant le sous-bois. Je n'avais jamais vu ça.

Je m'étais promis d'y retourner pour finir l'exploration, mais le courriel d'un journaliste en quête de photos et la prise de contact par un membre de "Sauvons le parc régional des Grèves" ont précipité le mouvement.

Il faut dire que l'autre chose surprenante de ce boisé est la présence, en son coeur, du dépôt minier P-84. Autrement dit, une montagne de résidus nauséabonds dont Rio Tito Fer et Titane assure qu'elle est sans danger pour l'environnement et qu'elle sera une plus-value pour la population locale quand elle l'aura transformée en parc pour la glissade et le ski (sic). Cet argument parmi d'autres certainement plus convaincants a certainement contribué à obtenir l'acceptation sociale du projet lors des consultations publiques obligées...

Mais voilà, aujourd'hui, le dépôt ne suffit plus à contenir les déchets. Il faut augmenter le nombre de pistes de ski et faire disparaitre une autre tranche de cette forêt rare qui a été proposée pour recevoir le statut d'Écosystème forestier exceptionnel (EFE).

Merci Rio Tito de prendre soin des générations futures. Il est évident que des pistes de ski seront plus bénéfiques que des vieux arbres et tout ce qu'ils abritent