Un monstre dans la cabane

J'étais parti faire des photos d'un fraisier sauvage au fond du jardin quand, sur le chemin, j'ai jeté un oeil à la cabane d'oiseaux accroché au bouleau. Dolomedes tenebrosus était là, magnifique, prenant l'air sur le pas de sa porte.

Je ne sais pas si c'est son nom, ses poils, sa taille — c'est quand même la plus grosse araignée du Québec — ou son petit air renfrogné, mais je n'ai pas eu envie de la déranger. Elle est pourtant complétement inoffensive et n'inflige une morsure douloureuse que pour se défendre. 

Le mont chauve

À une heure et demie de Montréal vers l'est, il y a de belles promenades à faire dans le parc national du Mont-Orford. Ce parc protège quelques sommets des contreforts des Appalaches qui culminent à 850 mètres et des poussières grâce au mont Orford.

Cette fois-ci, nous avons choisi de suivre le sentier qui mène au sommet du mont Chauve en passant par la porte de derrière à travers l'érablière qui couvre ses flancs. "What a beautiful day !" comme disent les randonneurs Terre-Neuviens en guise de salut. Vraiment ! Et pour le clou de la ballade, j'hésite encore entre le pékan, la paruline à gorge noire et le ginseng à trois folioles.  

Au sommet, on a un beau de point de vue sur une partie du chapelet des collines montérégiennes, ces intrusions magmatiques provoquées par le sursaut d'activité périodique du point chaud sur lequel dérivait la plaque nord-américaine. De gauche à droite, les monts Brome, Shefford, Yamaska et Saint-Hilaire dans la brume. Aux jumelles, on pouvait même voir le Mont-Royal.
L'osmorhize de Clayton essaie de se faire passer pour une fougère, mais il suffit d'y regarder de près pour éventer son stratagème.
Papillon tigré du Canada
Cypripède acaule ou Sabot de la Vierge
Le ginseng à trois folioles, sans vertu connue et donc beaucoup moins menacé que son congénère à cinq.
Une paruline à gorge noire occupée à ramasser du matériel pour construire son nid.

Plutôt un caryer ovale

Il y a quelques jours, je m'interrogeais - ici - sur l'identité d'un gros bourgeon que je n'avais jamais remarqué auparavant, au bord d'un chemin du Boisé du Tremblay. Avec un peu de patience et de persévérance, je peux dire aujourd'hui que je me trompais et qu'il s'agit d'un caryer ovale (Carya ovata). Les feuilles qui me paraissaient palmées sont plutôt imparipennées, c'est-à-dire composées de folioles en nombre impair ; cinq en l'occurence.

Pêche à la grenouille

Un érable de Pennsylvanie en fleurs

Hier matin, nous avions prévu d'aller faire une promenade sur le mont Saint-Bruno, le plus tôt possible pour éviter deux irritants: la chaleur et la cohue. Réveillés par le soleil, nous nous sommes butés à la barrière du parc qui ne se lève qu'à huit heures...quand la nature cède la place aux joggeurs.

Nous avons donc cherché l'entrée des chevreuils et l'avons trouvé au fond d'un cul-de-sac entouré de blockhaus prétentieux autour desquels on avait remplacé le ginseng à cinq folioles et d'autres plantes devenues rares, par du gazon, des blocs de pierre importée et des annuelles. 

Heureusement, une prise de conscience un peu tardive avait permis de protéger les indigènes restantes en créant la réserve Tailhandier à laquelle on pouvait accéder, et plus loin au parc, par un petit chemin, un étroit espace de liberté entre deux grosses cabanes palissadées et une forêt d'interdictions de stationner.

Nous nous y sommes donc engagés et la promenade qui s'ensuivit nous a donné l'occasion d'entendre et d'observer plein de choses intéressantes, à défaut d'être extraordinaires.

Il y avait entre autres ces ratons laveurs occupés à chercher à tâtons des grenouilles et d'autres animaux aquatiques,


et plus loin au bord du chemin, ce petit prêcheur et sa grenouille de bénitier, une rainette que l'on a baptisée crucifère en raison de la croix qu'elle porte sur le dos.


Un court extrait de chaine alimentaire

Ce matin, au parc des étangs-Antoine-Charlebois (Sainte-Julie, Québec), il y avait ce grand pic qui n'a fait aucun cas de notre présence, tant il était occupé à gosser un tronc vermoulu. Il avait dû y trouver quelques fourmis charpentières qui, elles aussi, affectionnent le vieux bois.

Un maître tisserand

L'oriole du Nord (Icterus galbula) est un oiseau sonore, voyant et commun dans le sud du Québec qui a la particularité de tisser un nid suspendu. 

Au cours de la fin de semaine, j'ai eu l'occasion de le regarder faire et je ne sais pas comment il arrive à s'y retrouver dans tous ces bouts de ficelles. C'est comme essayer de se fabriquer un hamac avec la bouche.

Un marronnier ?

Il y a quelques jours, à l'occasion d'une ballade dans le boisé du Tremblay, mon attention a été attirée par un gros bourgeon sur le bord du chemin. Intrigant ! Je n'avais jamais rien vu de semblable auparavant et en dépit de ses quatre ou cinq centimètres de longueur, il m'avait complétement échappé jusqu'à ce jour. J'inspectai autour pour voir si l'arbre auquel il appartenait était seul, mais j'en vis trois autres un peu plus loin. Curieux, je me promis de revenir régulièrement pour surveiller l'ouverture du bourgeon dans l'espoir d'identifier l'essence.

Hier, il était ouvert, laissant apparaitre le nouveau rameau et quelques feuilles qui semblent composées et plutôt palmées. Est-ce que cela pourrait être un marronnier ? Il y en a trois au Canada. Deux ont été introduits : le marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum) et le marronnier rouge (Aesculus pavia). L'autre, le marronnier glabre (Aesculus glabra) est indigène, mais plutôt rare. Comme c'est un arbre qui aime les milieux humides, il serait dans son élément au boisé du Tremblay.

Je vais suivre la croissance des feuilles en espérant que les cantonniers qui entretiennent le chemin et qui ont entrepris de couper toutes les branches basses des arbres en bordure fassent comme moi, qu'ils passent sans le voir. En attendant, si les photos vous évoquent quelque chose, n'hésitez pas à me renseigner. 


Halte migratoire

Les migrations battent leur plein. Le moucherolle tchébec et le viréo à tête bleue sont arrivés hier au boisé du Tremblay et ce matin, aux étangs Antoine-Charlebois, nous avons croisé des parulines à croupion jaune, à collier et jaunes, un tyran tritri et un viréo mélodieux. Un pygargue à tête blanche nous est aussi passé au-dessus de la tête, littéralement. 

De retour à la maison, nous avons répandu à la volée quelques graines mélangées, comme nous le faisons toujours pendant la saison des migrations. Les bruants de passage se sont évidemment précipités dessus, ce qui a piqué la curiosité d'un cardinal à poitrine rose. On le voit régulièrement au jardin, mais cette année, c'est sa première apparition depuis qu'il est arrivé du sud, il y a deux ou trois jours.

Bien sûr, toute cette agitation a attisé la curiosité des voisins dont certains auraient aimé se joindre à la table, notamment la marmotte. Mais je ne me laisserai pas attendrir par son regard suppliant. Sous ses allures bon enfant, c'est un ogre et lui ouvrir la porte, c'est faire le deuil de son jardin. Surtout celle-là, nous nous connaissons bien.

Matin chantant

Une grive solitaire, mais pas pour longtemps. 

Les migrations vont bon train dans le boisé du Tremblay. On commence à voir des grives solitaires depuis trois jours et des trains entiers de bruants défilent sous nos yeux. Certains, comme ce bruant des marais, en descendent pour poser leurs bagages. Poitrine gonflée, calotte hérissée, il défie ses congénères au chant et s'ils font mieux que lui, il ira voir ailleurs sans discuter. Soudain, l'arrivée d'un groupe d'oiseaux noirs et bruyants lui font rabattre son caquet et sa casquette.