Aucun message portant le libellé Sanctuaires. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Sanctuaires. Afficher tous les messages

L'Arctique à 35 minutes de Montréal

Gamin, j'étais un grand visiteur de zoos. Aujourd'hui, je n'en suis plus un fanatique, loin s'en faut, bien que je reconnaisse leur vertu éducative pour des enfants dont ce sera peut-être le seul contact avec la "faune sauvage".
Même si je ne les fréquente plus trop, il y en a quand même un que j'essaie de visiter au moins une fois par an; c'est l'écomuséum de Sainte-Anne-de-Bellevue, dans l'ouest de l'île de Montréal. Une des principales raisons de cet intérêt particulier est que ses pensionnaires sont tous indigènes. L'autre est qu'il s'agit dans la plupart des cas de convalescents ou d'handicapés qui ne survivraient pas dans leur milieu naturel.
À l'écomuséum, les animaux vivent à leur rythme dans un paysage qui leur est familier. L'endroit est ouvert été comme hiver et on peut y observer de nombreux spécimens de la faune locale: amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères. En ce moment, ne vous attendez pas à trouver l'ours noir, mais il y en a beaucoup d'autres à découvrir.

Renard arctique dans sa livrée blanche
Une seule espèce (Alopex lagopus) mais deux formes de pelage
Renard arctique dans sa livrée bleue


Renard roux (Vulpes vulpes)
Loup gris (Canis lupus)
Loup-cervier ou Lynx du Canada (Felis lynx)



Fuligule à tête rouge (Aythya americana)
Canard pilet (Anas acuta)
Petit Garrot (Bucephala albeola)
Harle couronné (Lophodytes cucullatus)

Un 28 avril dans les dunes de Tarifa

Tarifa est la ville la plus méridionale d'Espagne et de l'Europe continentale. Du bord du quai d'embarquement pour le ferry qui mène à Tanger, on peut voir les côtes africaines à une trentaine de kilomètres seulement.

En longeant la plage de Tarifa vers l'ouest, on arrive à la dune et au parc naturel de Valdevaqueros (la tache pâle à gauche)

Exposées au vent qui souffle tantôt de la Méditerranée (le levante), tantôt de l'Atlantique (le poniente), les plages de Tarifa sont un haut-lieu de la planche à voile et du kite surf. Ajoutez à cela, la horde des Européens du Nord, qui se rue vers le soleil et les plages en saison estivale, et on perçoit immédiatement la menace qui pèse sur ce qu'il reste de cet écosystème littoral déjà bien entamé par l'immobilier.
Heureusement, il y a des zones protégées où l'accès au bord de la mer se fait encore de façon naturelle, c'est-à-dire à pied, par des sentiers balisés et à travers une succession végétale caractéristique des littoraux sableux. Ainsi, après avoir traversé la pinède dominée ici par le pin parasol (Pinus pinea), on parvient à la zone herbacée (et extraordinairement fleurie en avril) de la dune avant d'atteindre la plage proprement dite.    


Un 23 avril dans le parc naturel de la Sierra de Hornachuelos

Chênes-lièges et cistes

Dans le nord de l'Andalousie, la Sierra de Hornachuelos est un sous-ensemble d'une chaîne de moyenne montagne plus importante, la Sierra Morena, qui longe la vallée du guadalquivir d'est en ouest sur environ 450 kilomètres. Moins élevée que la cordillère bétique au sud, la Sierra Morena est pourtant une région relativement isolée. Moins densément peuplée, elle a conservé un caractère plus sauvage.
Le paysage y est celui du matorral, la version espagnole de la garrigue et du maquis avec un couvert forestier peu dense constitué de plantes méditerranéennes typiques dont le chêne-liège, l'azérolier, les lavandes, le romarin et les cistes. 

Les chênes (Quercus suber) sont écorcés tous les 9 ans; c'est le temps nécessaire pour que le liège se reconstitue
l'azérolier (Crataegus azarolus) ou Épine d'Espagne, une aubépine méditerranéenne
Romarin (Rosmarinus officinalis)
Lavande papillon (Lavandula stoechas)
Ciste cotonneux (Cistus albidus)
Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius)
Glaïeul des moissons (Gladiolus italicus)
Muscari à toupet (Leopoldia comosa)
Gesse (Lathyrus sp)
Psammodrome algire (Psammodromus algirus)

Un 21 avril dans le Parc naturel de "Las Sierras Subbeticas"

Sur la route de Grenade à Séville, nous nous sommes volontairement perdus sur les petites routes de campagne jusqu'à arriver à Zuheros, un de ces magnifiques villages blancs d'Andalousie. Si l'errance était un moyen, le but était quand même de trouver un point de départ pour marcher à travers le karst du parc naturel des "Sierras Subbeticas".
À Zuheros, nous avons finalement trouvé un sentier qui remontait le cours d'un torrent, le rio Bailon. Il nous restait peu de temps; nous sommes donc partis légers: une paire de jumelles, un en-cas et une gourde. 

Zuheros
Canyon du rio Bailon
Karst de la cordillère subbétique

Trop léger malheureusement, car nous avons rapidement rencontré des plantes qui nous ont fait regretter de ne pas avoir transporté un moyen de les identifier. Parmi les plus spectaculaires, il y en avait une facile à rattacher à la famille des orchidées et deux autres totalement inconnues. Frustré, je me suis juré, une fois de plus, qu'on ne m'y reprendrait plus et plus tard, trop tard pour une bonne identification, j'ai appris que l'une d'elle était un asphodèle. L'autre, par contre, me restera inconnue; à moins que vous ne l'ayez déjà rencontrée, elle ou un membre de sa famille.

Ophrys jaune
Asphodèle
Inconnue

Un 18 avril autour de la lagune de Fuente de piedra

Située à 400 mètres au dessus du niveau de la mer et isolée de la Méditerranée par 50 kilomètres de cordillère bétique, la lagune de Fuente de piedra, la plus grande d'Andalousie, est en réalité un grand lac salé qui recueille les eaux de ruissellement d'un bassin d'un peu plus de 150 km2. Ce bassin a la propriété d'être endorhéique, c'est-à-dire que ses eaux ne peuvent s'échapper que par évaporation.
À Fuente de piedra, malgré la dimension respectable de l'étendue d'eau (6,5 km de long sur 2,5 de large, pour une profondeur de seulement 50 centimètres), les 470 millimètres de précipitations annuelles ne suffisent pas à compenser l'évaporation estivale et les 1300 hectares du lac disparaissent entre le mois de juillet et les premières pluies d'automne.


Aussi improbables que paraissent les conditions de vie en raison de l'absence d'eau ou de sa salinité fluctuant entre 9 et 220 grammes par litre (à titre d'exemple, celle de l'eau de mer est d'environ 35 g/l), cet écosystème abrite la plus grande colonie de flamants roses d'Espagne et la deuxième d'Europe. Les quelques 12000 échassiers y trouvent suffisamment de zooplancton pour nourrir leur progéniture jusqu'à l'assèchement du lac. Aussi, quand on le visite en avril et que l'on constate la diversité de la faune, notamment aquatique, on a peine à imaginer que le paysage puisse se transformer au point de ne laisser voir qu'une croûte de sel.

Lapin de Garenne
Émyde lépreuse

Un 18 avril au sommet du "Torcal de Antequera"

À 5 km au sud de la petite ville andalouse d'Antequera, se trouve un des plus beaux massifs karstiques d'Europe. Le Torcal, avec ses 1300 mètres d'altitude fait partie de la cordillère bétique qui longe la Méditerranée au sud de l'Espagne et se prolonge en Afrique du Nord par delà le détroit de Gibraltar.
Vu d'en bas, le Torcal d'Antequera ressemble à n'importe quelle autre montagne. La beauté fascinante de ce karst, produit par l'action dissolvante de l'eau sur les roches calcaires, se révèle au fur et à mesure que l'on accède au plateau sommital. On découvre alors un labyrinthe de canyons creusés dans la pâleur grisâtre d'une roche empilée en strates, dont l'horizontalité et la régularité ont quelque chose de surnaturel. Quelques végétaux s'acharnent à conquérir ce monde minéral, mais leur maigreur témoigne de la difficulté de la tâche et ne fait que souligner l'hostilité des lieux à l'égard du vivant.
Et pourtant, de la vie il y en a, et depuis longtemps comme en témoignent les fossiles d'ammonites incrustés dans le calcaire. À ce jour, on a recensé 116 espèces de vertébrés et 664 espèces de plantes. Certaines sont endémiques et si rares qu'une partie de la montagne, déjà instituée patrimoine mondial de l'UNESCO pour ses particularités géologiques, est protégée par son statut de réserve naturelle.



L'histoire du Torcal commence au Jurassique, il y a 200 millions d'années, lorsque la Pangée se sépare en deux masses continentales: Laurasia au nord (qui donnera naissance à l'Europe et à l'Amérique du Nord), et Gondwana au sud (qui se séparera en Amérique du Sud, Afrique, Inde, Australie et Antarctique). Les deux nouveaux continents sont alors séparées par l'embryon de l'océan Atlantique et la partie occidentale de l'immense océan Téthys, ancêtre de la mer Méditerranée. Pendant les 175 millions d'années suivants, les sédiments vont s'accumuler au fond de cet océan sur plusieurs milliers de mètres d'épaisseur. Au miocène, il y a environ 25 millions d'années, la dérive de la plaque africaine vers la plaque européenne, qui se poursuit encore aujourd'hui, provoque la fermeture de Téthys, ainsi que le plissement et l'émergence de son plancher océanique sous la forme de la cordillère bétique et des Alpes.

Extrait de : Pezzi Manuel. Le Torcal d'Antequera (Andalousie) : un karst structural retouché par le périglaciaire. Méditerranée, deuxième série, tome 21, 2-1975. pp. 23-37

Dans cet ensemble, le Torcal n'est autre que le sommet d'un anticlinal (un pli en forme de dome, par opposition au synclinal en forme de cuvette), ce qui explique l'horizontalité presque parfaite des strates. L'eau de ruissellement s'est ensuite infiltrée dans les failles créées par la tension des roches au cours du plissement et a dissout les calcaires pour former ce relief si spectaculaire.

Un 12 août autour du lac Boivin

Situé à Granby en Montérégie, le lac Boivin est un lac artificiel créé en 1815 par la construction, sur la rivière Yamaska, du premier d'une série de barrages destinés à alimenter les industries locales: des tanneries et des moulins à scie, à farine, à fouler et à carder la laine. Paradoxalement, la transformation du paysage en a fait une Zone d'importance pour la conservation des oiseaux (ZICO).
Pour en faire le tour, on peut emprunter des sentiers accessibles au prix de 5 $ par personne. L'organisme responsable de la protection du site justifie ce droit d'entrée par l'entretien des sentiers et d'autres bonnes actions. Si c'est pour une bonne cause...

Scutellaire à feuilles d'épilobe
Prêles
Fougère
Canard branchu
Renouée sagittée

Parc des Étangs-Antoine-Charlebois


Entre Sainte-Julie et Saint-Amable, on peut voir du ciel (ou de Google earth), une série de plans d'eau dont l'alignement et la géométrie n'ont pas l'air très naturel. Il s'agit d'une friche industrielle déjà ancienne et devenue un parc à vocation éco-récréative depuis l'année dernière.
Ces étangs sont les traces laissées par le passage des sablières. Moraine, esker ou autre souvenir laissé par le glacier qui recouvrait le Québec pendant le Wisconsin, il faudrait être géologue pour le dire. En tout cas, c'est une question que ne se sont pas posés les industriels qui ont su transmuter en argent ces dépôts de sable vieux de plus de 15000 ans. Puis, l'exploitation a été abandonnée; le sable était-il plus doré ailleurs ?
Toujours est-il que l'eau a vu dans les dépressions du paysage, une ambiance propice à se recueillir après tant de ruissellements.
Et le résultat est beau; on a du plaisir à parcourir les sentiers pour découvrir une flore psammophile, mais pas seulement.

Parc des Étangs-Antoine-Charlebois
Parc des Étangs-Antoine-Charlebois
Parc des Étangs-Antoine-Charlebois
Parc des Étangs-Antoine-Charlebois
Parc des Étangs-Antoine-Charlebois
Tortue peinte
Bleuet des champs
Polygale sanguin
Polygale sanguin
Tabac indien
Pois vivace
Rudbeckie
Verge d'or à feuilles étroites