Aubépine monogyne, Crataegus monogyna, Common Hawthorn


Il parait qu'on la trouve au Québec, mais je ne l'y ai jamais vue. Celle-là vient de Touraine où elle abonde. L'aubépine est un arbuste qui pousse rapidement dans les premières années, puis qui s'économise pour vivre plusieurs centaines d'années; certains disent même plus de 1000 ans. Généreuse, elle contribue aussi à nous prolonger car l'extrait de ses fleurs permet de traiter l'arythmie et l'insuffisance cardiaque légère à modérée; une propriété connue depuis longtemps des herboristes et confirmée depuis peu par la science.
Ce ne sont pas ses seules vertus. Dans "le livre des arbres, arbustes et arbrisseaux" de l'ethnobotaniste Pierre Lieutaghi, on peut lire que c'est l'arbre bienfaisant des campagnes, associé au culte de la Vierge. On s'y abrite le temps d'un orage, car il n'est jamais frappé par la foudre. On peut même porter un rameau pour se promener sans risque d'être foudroyé. Encore plus magique, les branches plantées sur les tas de fumiers ou clouées à la porte d'une étable empêchent la prolifération des serpents et des crapauds. Enfin, à essayer chez vous: un rameau cueilli à minuit le jour de Noël fleurira à la chandeleur.  

Voyageurs et casaniers

Les oiseaux reviennent souvent nicher au même endroit, même après avoir parcouru des milliers de kilomètres. Ainsi, d'une année à l'autre, les fous de Bassan renflouent la caisse des bateliers de l'île Bonaventure (Québec, Canada), les hirondelles rustiques décorent les automobiles du stationnement étagé de l'université de Montréal et Owl 99906, la jeune Harfang des neiges de l'aéroport Logan de Boston (États-Unis), passe l'hiver à regarder atterrir les avions. Après l'avoir équipée d'un émetteur, des curieux de Mass Audubon (un organisme voué à la protection de la nature du Massachusetts) ont suivi ses déplacements  du 4 mars 2012 au 15 janvier 2013.

Route migratoire du harfang owl 99906 
Extrait du site Mass Audubon: Protecting the nature of Massachusetts
http://www.massaudubon.org/get-outdoors/wildlife-sanctuaries/blue-hills/snowy-owl-project/migration-maps

Il était une forêt


J'ai été voir en France le dernier film de Luc Jacquet, "Il était une forêt", qui met en scène le botaniste Francis Hallé et la forêt tropicale. Dit comme ça, cela peut paraître un brin vaniteux mais ce fut un concours de circonstances.
J'avais de grosses attentes; alors forcément, j'ai été déçu. Décalage horaire oblige, j'ai  même cogné deux ou trois clous à mi-parcours. Les commentaires ne m'ont pas appris  grand chose et leur poésie ne m'a pas touché. Par ailleurs, l'incrustation de dessins animés ne parvient pas à réconcilier le temps de l'arbre et celui du 24 images par seconde. 
À voir pour soutenir la cause !

  
    

Pain de perdrix, Mitchella repens, Squaw Vine


Couvre-sol des sous-bois du nord-est américain, sa nervure centrale vert pâle contraste avec le reste de la feuille et attire l'attention. Alors, on se penche et on remarque les fleurs ou les fruits; c'est selon la saison. Les fleurs, petites et blanches, valent la peine qu'on s'y attarde; au moins le temps d'admirer leur "barbe". Elles vont par deux et sont tellement proches que les fruits qu'elles deviendront, fusionnent en mûrissant.


Les fruits, ils sont peu nombreux. C'est probablement parce qu'ils sont très appréciés des oiseaux forestiers. D'ailleurs, ces derniers n'ont pas toujours été les seuls à s'intéresser à la plante. À une époque, qui n'est pas assez lointaine pour qu'on accepte de s'en souvenir,  les femmes amérindiennes, en particulier les Delaware/Lenape, les Cherokee et les Iroquoises/Haudenosaunee utilisaient les propriétés utérotoniques de ses feuilles et de ses fruits pour faciliter l'accouchement, pour soulager les douleurs menstruelles et pour provoquer l'avortement. La tradition s'est perpétuée parmi les colons européens.