Caracara du Nord, Caracara cheriway, Northern Crested Caracara

Le Caracara du Nord ne s'est pas toujours appelé ainsi. D'ailleurs, je ne suis pas sûr que ce soit son nom français officiel, car dans les guides, on trouve encore Caracara huppé. 
Auparavant, on le considérait comme une sous-espèce de Caracara plancus; on appelait donc Caracara plancus cheriway les oiseaux qui vivaient du sud de l'Amérique du Nord au nord de l'Amérique du Sud et Caracara plancus les oiseaux qui vivaient du nord de l'Amérique du Sud au sud de l'Amérique du Sud. En français, ils s'appelaient tous des Caracaras huppés. Aujourd'hui, il semble que celui du Nord soit considéré comme une espèce à part entière, d'où son nom scientifique Caracara cheriway (Quelqu'un sait-il commet se prononce "cheriway" en latin ?).



Mais il n'y a pas que la taxonomie de cet oiseau qui soit floue. Son régime alimentaire l'est aussi, car il est à la fois charognard (comme sa tête en partie déplumée peut le laisser penser) et prédateur de petits animaux blessés. En bref, c'est un opportuniste et cela lui réussit plutôt bien car il est fréquent d'en observer dans le sud des États-Unis. 

Buse de Harris, Parabuteo unicinctus, Harris's Hawk


À l'état sauvage, la buse de Harris se rencontre dans les milieux ouverts agrémentés de quelques arbres ou autres perchoirs, de l'extrême sud des États-Unis jusqu'en Amérique Latine. Elle est l'un des rares oiseaux de proie à chasser en groupe constitué de la femelle dominante, du mâle, et des jeunes de l'année précédentes qui participent à l'élevage de la nouvelle couvée.
Ses qualités de chasseuse, son comportement social et sa relative facilité à se reproduire en captivité en font un oiseau apprécié des fauconniers du monde entier; ce qui lui permet  d'étendre son aire quand elle réussit à échapper à son dresseur.
En regardant attentivement le vidéo et en jouant avec l'arrêt sur image, on remarque, que la buse tient une proie entre ses serres. La qualité de l'image ne permet pas de préciser l'espèce dont il s'agit, mais la couleur uniformément grise du pelage, la queue longue et fine, le corps trapu, l'absence de cou et de museau font penser à un rat brun, ou surmulot (Rattus norvegicus). Par contre, les proportions du corps ne semblent pas correspondre tout à fait (trop large pour un rat), les incisives sont très apparentes et le museau est moins pointu que chez un rat. Peut-être un ragondin (Myocastor coypus) alors ? La scène est filmée dans le sud du Texas dans une zone marécageuse et agricole en bordure du Golfe du Mexique. 

   




Ortalide chacamel, Ortalis vetula, Chachalaca

L'ortalide chacamel est une autre spécialité de l'extrême sud du Texas. C'est un habitant des forêts qui bordent les derniers kilomètres du Rio Grande, dans la partie où il n'en finit plus de serpenter jusqu'au Golfe du Mexique.
L'oiseau est probablement le résultat du croisement entre un dindon, auquel il doit l'allure, et un écureuil, auquel il doit l'aisance à sauter de branches en branches. Les ortalides vivent en bande d'une dizaine d'individus, souvent perchés dans les arbres ou cherchant de la nourriture au sol. Ils sont discrets et presque invisibles malgré leur taille...jusqu'à ce qu'il chantent (c'est le nom que l'on donne au bruit qu'ils font). Les premières fois, on sursaute et on rentre la tête dans les épaules. Je ne sais pas combien de temps cela prend pour s'habituer; nous ne sommes restés qu'une quinzaine de jours.

Punaise à bouclier...et correctif


"Punaise à bouclier" est un terme général qui désigne les punaises de la famille de pentatomidés, dont il existe environ 35 espèces au Québec et environ 7000 dans le monde. On les appelle "à bouclier" à cause de leur forme, mais elles portent aussi le nom de punaises puantes, car elles sécrètent un liquide malodorant lorsqu'elles se sentent menacées.


La plupart sont herbivores, mais quelques espèces ne détestent pas grignoter des insectes de passage. Celle des photos, probablement la punaise verte ponctuée (Nezara viridula) [voir le correctif plus bas], aime qu'on lui cultive de grandes surfaces de soja ou de haricot. Cette belle punaise, qui change de couleurs et de motifs en fonction de son stade larvaire, nous vient d'Éthiopie et s'est très bien accommodée au climat québécois. Les adultes sont entièrement verts ou presque...


Correctif: Pescalune, une experte en huiles essentielles et en plein d'autres choses qui viennent de la nature m'a signalé qu'elle avait déjà rencontré Nezara viridula dans son propre jardin et que cette larve de punaise ressemblait plutôt à la punaise verte fétide (Chinavia hilaris), une habitante des vergers, des jardins et des forêts d'Amérique du Nord (voir les commentaires). Punaise ! Elle a raison.