Punaise à bouclier...et correctif


"Punaise à bouclier" est un terme général qui désigne les punaises de la famille de pentatomidés, dont il existe environ 35 espèces au Québec et environ 7000 dans le monde. On les appelle "à bouclier" à cause de leur forme, mais elles portent aussi le nom de punaises puantes, car elles sécrètent un liquide malodorant lorsqu'elles se sentent menacées.


La plupart sont herbivores, mais quelques espèces ne détestent pas grignoter des insectes de passage. Celle des photos, probablement la punaise verte ponctuée (Nezara viridula) [voir le correctif plus bas], aime qu'on lui cultive de grandes surfaces de soja ou de haricot. Cette belle punaise, qui change de couleurs et de motifs en fonction de son stade larvaire, nous vient d'Éthiopie et s'est très bien accommodée au climat québécois. Les adultes sont entièrement verts ou presque...


Correctif: Pescalune, une experte en huiles essentielles et en plein d'autres choses qui viennent de la nature m'a signalé qu'elle avait déjà rencontré Nezara viridula dans son propre jardin et que cette larve de punaise ressemblait plutôt à la punaise verte fétide (Chinavia hilaris), une habitante des vergers, des jardins et des forêts d'Amérique du Nord (voir les commentaires). Punaise ! Elle a raison.



Le Collège cardinalice texan


Dans le sud du Texas, on peut observer deux des trois espèces du genre Cardinalis: le Cardinal rouge (Cardinalis cardinalis)  et le Pyrrhuloxia (Cardinalis sinuatus). Le premier vidéo montre le mâle puis la femelle du Cardinal rouge; le second, le mâle (poitrine rose) puis la femelle (poitrine grise) du Pyrrhuloxia. Pour voir le troisième représentant du genre, le Cardinal vermillon (Cardinalis phoeniceus), il faut aller plus au sud, en Colombie ou au Venezuela. Par ailleurs, il existe d'autres espèces de Cardinaux, parmi lesquels le Cardinal à poitrine rose, observable au Québec, mais ils appartiennent à un autre genre; celui des Pheucticus.

Geai vert, Cyanocorax yncas, Green Jay

Un ornithologue, même amateur, ne part pas en voyage sans s'informer sur les nouvelles espèces d'oiseaux qu'il peut rencontrer. Et ça, c'est quand il ne planifie pas son voyage en fonction de celles-ci.
Il établit sa liste avec, d'une part les espèces communes localement - mais qu'il n'a aucune chance de voir chez lui - et d'autre part, les espèces plus difficiles à trouver, soit parce qu'elles sont endémiques à un type d'habitat bien particulier, limité ou difficile d'accès, soit parce qu'elles sont devenues rares, soit parce qu'elles ne peuvent être observées qu'au moment des migrations, soit encore parce qu'elles sont à la limite de leur aire de distribution.
Le geai vert fait partie de la liste des oiseaux improbables du Texas pour l'observateur qui vient du Québec. Improbable car dans l'extrême sud du Texas, il est à la limite nord de son aire. Et c'est bien la seule raison car si vous vous promenez dans les sous-bois et les parcs urbains boisés (surtout s'ils sont équipés de mangeoires) le long du Rio Grande entre Brownsville et McAllen, vous avez de fortes chances d'en croiser.
L'oiseau est spectaculaire et fait partie avec le tyran à longue queue (à venir), le grand géocoucou (le bip-bip du dessin animé) et l'ortalide chacamel (à venir) des espèces du Texas dont je me souviendrai longtemps.

Chrysomèle de l'asclépiade, Labidomera clivicollis, Swamp Milkweed Leaf Beetle


Comme si le monarque et le longicorne ne suffisaient pas, l'asclépiade héberge aussi ce coléoptère qui fait le bonheur des enfants curieux et des grands qui le sont restés. Cela fait au moins trois bonnes raisons de ne pas l'arracher. Avec son parfum, cela fait quatre. 


Magicienne et grande voyageuse

Le nom de la Circée de Lutèce est un poème en soi et, si sa floraison est assez insignifiante, ses fruits en revanche sont équipés pour voyager loin. Pas étonnant donc de retrouver en Amérique cette plante d'Eurasie.
Évidemment, elle a été utilisée pour soigner, notamment les rhumatismes et la fièvre.  Mais quelle plante ne l'a pas été ?

Concombre grimpant, Echinocystis lobata, Wild Cucumber

En cherchant un oiseau à travers les branches, il arrive que l'on trouve un concombre. Celui-ci est épineux et on le dit sauvage, mais il est de la même famille que le "cultivé" (les cucurbitacées). On peut le rencontrer n'importe où en Amérique du Nord - il y est indigène - à condition que le sol soit humide, qu'il entretienne l'espoir de trouver de la lumière en grimpant et bien sûr qu'il trouve un support. Il est aussi très utilisé comme plante ornementale, notamment pour couvrir les charmilles.
Il faut bien avouer que sa floraison est spectaculaire. D'ailleurs, avec autant de fleurs, on se demande pourquoi il n'y a pas plus de fruits. La raison est qu'il n'y a qu'une fleur femelle à la base de chaque grappe de fleurs mâles.


Eupatoire perfoliée, Eupatorium perfoliatum, Boneset


L'eupatoire perfoliée est une eupatoire nord-américaine qui pousse dans les milieux ouverts et plutôt humides. On la dit "perfoliée" (de la racine latine, à travers les feuilles) parce que les feuilles opposées sont soudées par leur base; donnant ainsi l'impression que la tige les traverse.     
On lit partout qu'elle a été la plante la plus utilisée par la médecine populaire d'Amérique du Nord, en particulier contre la grippe et les fièvres. En tout cas, les études in vitro et sur l'animal montrent qu'elle peut stimuler le système immunitaire. Il ne reste plus qu'à faire des études cliniques pour démontrer son efficacité sur l'homme et sa grippe et pour vérifier son absence de toxicité. À ce propos, contrairement à ces congénères (au moins deux autres au Québec), elle serait dépourvue d'alcaloïdes pyrrolizidiniques, des substances végétales peu sympathiques qui font en sorte que votre foie finit par vous trahir. 

Longicorne de l'asclépiade, Tetraopes tetrophthalmus, Red-Milkweed Beetle


Cherchez de l'asclépiade et vous trouverez son longicorne. Il y vit presque exclusivement, comme le monarque, et se protège des prédateurs en s’imprégnant des alcaloïdes toxiques que synthétise la plante. Ceux qui le connaissent bien disent qu'il émet une stridulation quand on le tient entre ses doigt; à essayer.       

Harmonie des sphères


Ne nous voilons pas la face, l'Azurite (Echinops ritro) qui fleurit au Québec est bien originaire du bassin méditerranéen. En choisissant le djihad par le cœur, cette vivace a mieux réussi que d'autres.  


La curiosité avec un C comme dans moteur


C'est toujours la même histoire. On trouve ça beau ou étrange (les deux se confondent souvent), on prend une photo et après, on veut savoir ce que c'est. 
À première vue, ça ressemble à une mouche. Le choix se trouve donc limité à un peu plus de 100000 espèces.
Au milieu du "Guide des insectes du Québec et de l'Amérique du Nord", il y a quelques planches en couleur, très pratiques pour les paresseux. Avec un peu de chance...
Bingo ! Gagné ! Yes ! Selon son origine dans la francophonie.
Dans la planche 14 intitulée "Mouches muscoïdes, Diptères, Division Schizophores", l'illustration des sarcophages, aussi appelées mouches à viande ou mouches à damier, ressemble beaucoup à la photo. La description dit: "Cuillerons importants; semblables aux calliphores, mais corps mat; hab. 4 soies notopleurales." D'accord, mais qu'est-ce qu'un cuilleron, à quoi ressemblent les callophores et où se trouvent les soies notopleurales ?      
La réponse à la deuxième question est plutôt facile. Dire que les mouches sarcophages ressemblent aux mouches callophores, c'est comme dire que les callophores ressemblent aux sarcophages. C'est réglé.
Les cuillerons maintenant. Dans l'internet, on lit que le cuilleron est un organe latéral du thorax en forme d'écaille situé sous le bord postérieur de l'aile et qui recouvre le balancier chez certains diptères (les mouches en font partie). On a même une image ici. Sur la mouche de la photo juste en-dessous, les cuillerons semblent effectivement assez développés.


En ce qui concerne les soies, le choix ne manque pas sur cette mouche. Reste à trouver les "notopleurales".
Comme le notum est le nom donné à la partie dorsale des 3 segments du thorax et que le pleure est celui donné à leur partie latérale, les soies notopleurales doivent être quelque part entre le dos et le flanc. Heureusement, deux schémas trouvés dans l'internet et dans le guide entretiennent l'espoir de s'y retrouver. Ceux qui s'intéressent à chétotaxie (nomenclature des soies) des diptères peuvent aussi consulter ce site.

Tiré du Guide des insectes du Québec et de l'Amérique du Nord,
Les guides Peterson, Broquet

Photo de Halvard : from Norway. (A drawing by Halvard from Norway.) [GFDL, CC-BY-SA-3.0 or CC-BY-2.5], via Wikimedia Commons

Et là, c'est l'incertitude, l'impasse, et forcément la déception. La photo ne permet malheureusement pas de compter les soies: deux certainement, quatre peut-être.
Alors, calliphore ou sarcophage ? Disons que les rayures longitudinales grises du thorax et les couleurs mates plutôt que métalliques suggèrent une sarcophage; ce qui réduit l'inconnue à un peu plus de 500 espèces. Évidemment, toutes ne vivent pas au Québec, loin s'en faut.
 

Oka, au delà du calvaire.

Malgré sa proximité de Montréal, sa plage et son camping, le parc national d'Oka demeure un beau parc où il fait bon se promener en dehors des périodes d'affluence. Et après quelques années d'ostracisme, il était temps pour nous de retourner marcher sur le quai flottant de la grande baie. 


Une fois dans le parc, il suffit de s'enfoncer dans le bois et de suivre la pente pour trouver la baie. À l'ombre des érables, les fleurs ont cédé la place aux feuillages et les couleurs, aux formes. Mais si la trille, la sanguinaire et l'asaret se font plus discrets, ils n'en sont pas moins actifs. Ces trois-là semblent en effet comploter de l'ombre pour empêcher les jeunes érables rouges d'atteindre les sommets dus à leur rang. Peine perdue !


Étrangers à ces querelles végétales plus que millénaires, nous passons notre route. Une éclaircie au bout du chemin nous indique la proximité du but et notre attention se porte ailleurs. 


Ici, le partage entre la terre et les eaux est encore source de pourparlers. Je ne serais pas surpris qu'à l'argument des alluvions avancé par les collines d'Oka, le lac des deux montagnes oppose celui des crues printanières. En attendant, le tamia rayé, l'onoclée sensible, la renouée amphibie et l'iris faux-acore profitent de l'hésitation pour occuper le terrain.


Plus loin, la question ne se pose plus. C'est le domaine de l'eau où seuls quelques îlots de quenouille sont tolérés. Ils servent d'abri à d'étranges oiseaux invisibles dont le nom trahit l'allégeance. Bruant des marais et troglodytes du même nom se sont partagés les lieux et chantent les frontières de leur fief respectif à qui veut bien les entendre. 



Le bout du quai n'est plus loin, mais impossible de s'y rendre; une sterne pierregarrin s'y est perchée. Pourquoi la déranger ? Nous rebroussons alors chemin, satisfaits de constater que la grande baie n'a pas changé et décidons de prolonger le plaisir à travers bois vers le lac de la sauvagine.


Ladona julia la libellule nous accompagne jusqu'au premier chant d'oiseau, celui de l'infatigable viréo aux yeux rouges qui n'arrête jamais de se signaler - here-i-am, in-the-tree, look-up, at-the-top - mais qu'on ne voit presque jamais.


Plus loin, c'est au tour de la paruline couronnée de nous pousser son tipié, tipié, tipié, tipié caractéristique. Nous nous arrêtons aussi pour regarder passer le iule (Narceus americanus). Prochain arrêt, le lac où nous aurons le plaisir de découvrir de la comptonie voyageuse, une plante plutôt rare dans le sud du Québec.

Parc d'Oka: un long calvaire

Auparavant, entrer dans le parc d'Oka (Québec, Canada) par la porte de derrière ressemblait à quelque chose comme ça...une borne d’auto-perception des frais d'entrée et une voie partagée entre piétons et cyclistes menant jusqu'à une érablière avec, au bout du chemin, les rives du lac des Deux-Montagnes, un élargissement de la rivière des Outaouais.
Aujourd'hui, l'accueil ressemble toujours à ça, mais il a été repoussé une trentaine de mètres plus loin. Dans l'intervalle, la compagnie "Gazoduc Trans Québec & Maritimes" a aménagé le paysage à sa façon. Travaux de réfection ou conversion du gazoduc en oléoduc, les informations sont difficiles à trouver. Toujours est-il que la végétation a été remplacée par de la terre battue et des gravats. On se consolera en se disant que ça va repousser. Il y aura même probablement des biologistes pour vous expliquer, chiffres à l'appui, que la biodiversité va s'enrichir d'espèces colonisatrices et des milieux ouverts. Mais qu'est ce qui est le plus important ? Ajouter quelques espèces communes des friches à la liste locale ou faire disparaître de la liste mondiale, la seule espèce qui vivait là. À Oka, on espère que la question ne se posait pas.


Une chose est sure en revanche, c'est que la question de la conservation du paysage et du rôle que doit jouer un parc naturel a été rapidement tranchée. Il est vrai que le gazoduc et l'oléoduc traversaient le parc avant sa création, mais fallait-il pérenniser l'entorse au règlement qui interdit justement toute usage des parcs à ces fins.



Pour ceux qui connaissent Oka, l'oléoduc passe quelque part entre la route des collines qui traverse le parc et la Grande baie (voir la carte plus bas). Il peut paraitre incroyable qu'un oléoduc soit enterré depuis 1952 dans un milieu protégé abritant plusieurs espèces vulnérables, à quelques mètres d'une baie. Mais quand on pense que ce même pipeline traverse la rivière des Outaouais, une dizaine de kilomètres en amont de Montréal, Laval et Longueuil (environ 2 millions d'habitants), on se dit que tout est possible.

Tiré du rapport d'enquête et d'audience publique du BAPE (novembre 2004) disponible ici

Le projet de la compagnie Pipeline Trans-Nord d'augmenter la capacité de transport de son oléoduc et de condamner cette ancienne portion pourrait même être envisagé avec un certain soulagement si on perdait de vue que le nouveau tronçon, plus important, passera juste un peu plus haut.

Tiré du rapport d'enquête et d'audience publique du BAPE (novembre 2004) disponible ici

Mieux vaut tard que jamais


Hier, nous avons reçu cette jolie carte du Ministère de l'environnement du Canada. Au verso, on peut y lire qu'en tant que voisins de la Rainette faux-grillon de l'ouest (une toute petite grenouille en danger au Québec, une de plus), nous pouvons donner notre avis sur le plan de conservation de ladite grenouille.
Excellent ! Je vais aller le lire (http://www.registrelep.gc.ca/virtual_sara/files/plans/rs_rainette-fx-grillon-ouest-w-chorus-frog-prop-0614_f.pdf) et probablement le commenter. Je me demande combien de résidents du quartier vont le faire et surtout, si cela va les inciter à enlever les pneus, les vieux seaux, les pots de plastique vestiges des générations d'annuelles sacrifiées à l'autel d'un esthétisme parfois douteux, les sacs plastiques de terreau, et autre cochonneries indégradables qui jonchent les arrière-cours jouxtant le boisé.
Évidemment, j'ai été ravi de constater que le combat entrepris par Tommy Montpetit, et récupéré au passage par les élus municipaux, remporte quelques victoires. Malheureusement, j'ai bien peur que le plan de conservation arrive un peu tard dans notre portion du territoire de la rainette. Cela fait en effet 3 ans que je ne l'entend plus chanter au printemps. "Presbyacousie" diront certains; moi je reste persuadé que l'épandage régulier de BT dans les mares du bois pour tenter vainement d'éliminer les moustiques n'est pas étranger à cette disparition (en tout cas, ça coïncide); moins de larves de moustiques et autres diptères, moins de nourriture. Que voulez-vous ? On rêve de nature et de tranquillité en regardant les beaux paysages à la télé, on dénonce tous ces étrangers qui l'abîment, mais dès qu'on habite à proximité, on s'empresse de couper les arbres, de planter du gazon, d'arroser de pesticides et de faire tourner la tondeuse, le coupe-bordure, la pompe de la piscine, le climatiseur, et autres "trouble-paix".    

Paruline jaune, Dendroica petechia, Yellow warbler


C'est peut-être la paruline la plus abondante dans la région de Montréal. Si vous ne l'avez pas encore vue, vous l'avez sûrement entendue: swee swee swee ti ti ti swee pour s'en rappeler en anglais, huit huit huit pantalon huit, en français. Elle fréquente les milieux arbustifs, de préférence à proximité d'un point d'eau.      

La-guêpe-qui-vit-toute-seule-sur-son-nid

Bon d'accord, ce n'est pas son vrai nom. Son vrai nom, c'est: "la-guêpe-jaune-et-noire-qui-vit-toute-seule-sur-son-nid-la-tête-en-bas". Mais avouez que c'est plus difficile à retenir.
Souvenez-vous bien de son nom, au cas-où vous en trouviez chez vous et sachez que, malgré leur air antipathique, elles sont plutôt placides. Selon mon expérience, la distance de fuite (distance qui provoque la fuite de l'animal) est d'une vingtaine de centimètres. Je n'ai pas mesuré la distance critique, celle qui oblige l'animal à adopter d'autres mesures que la fuite pour assurer sa survie, comme probablement une piqûre dans ce cas-ci.   

Trois façons de voir le sureau


Le sureau est en fleur. Les plus contemplatifs se contenteront de le regarder s'illuminer au soleil et attendront l'automne pour cueillir les baies que les oiseaux en route pour le sud auront bien voulu laisser. Légèrement âpres, sucrées et acides, elles sont délicieuses dans la compote de pommes, une tarte, un clafoutis ou un autre dessert à pâtes. Pour les faire prendre en gelée, se lever de bonne heure ne suffit pas, il faut leur fournir la pectine qu'elles n'ont pas. Et si la gelée ne prend pas, le jus peut aromatiser plein de choses.
Les plus courageux ou les plus indifférents à la floraison du sureau cueilleront les fleurs et les feront frire après les avoir trempées dans la pâte. Il faut aimer la friture parce que les fleurs ne goûtent pas grand chose, pour ne pas pas dire rien.
Les plus prévoyants et les plus fragiles les prépareront façon "carnet d'herboriste" en prévision de la saison du rhume. Il leur faudra aussi une bonne dose de foi car s'il existait un remède efficace contre le rhume, ça se saurait depuis le temps. À la rigueur, on peut soulager ses symptômes, mais rien dans le sureau ne semble prévu pour ça. Et pour ce qui est de le prévenir comme certains le prétendent, pourquoi pas mais pour être vraiment efficace, il faudrait le voir arriver. On peut toujours boire des tisanes de fleurs; elles sont très bonnes, elles.   

Le lézard sans nom


En tout cas en français, parce qu'en latin c'est Holbrookia propinqua et Keeled Earless Lizard en anglais Pourtant les plages du Mexique et du Texas où il vit sont aussi éloignées de Rome que de Paris, je ne comprends pas.
Avec ce petit lézard d'une dizaine de centimètres, le seul danger est de s'asseoir dessus quand on va se faire bronzer à la plage. Heureusement, il est vif comme l'éclair. S'il vous fait un clin d’œil en guise de salut, ne lui renvoyez pas car il risque de profiter du vôtre pour disparaître.
Allez, souris, t'es filmé !      

Aujourd'hui, je vous montre mon tatoo

Si je ne l'avais pas encore fait, ce n'est pas par pudeur, mais parce qu'il n'est pas très réussi; on le devine plus qu'autre chose. C'est ce qui arrive quand on voyage léger et qu'on se fie au hasard pour faire des rencontres. Pas de cache, pas d'appât, pas d'embuscade, rien de provoquer, que du naturel !
On pose un pied devant l'autre sans faire trop de bruit, les sens aux aguets; on se laisse guider par un rocher, un vieil arbre tordu un peu plus loin, une fleur plus colorée que les autres, un chant d'oiseau qu'on ne connait pas. Les prétextes ne manquent pas. Parfois, ça se passe à deux pas de chez vous. Cette fois-ci, c'était au bord d'une route du Texas.



Le tatou à 9 bandes (Dasypus novemcinctus) est vraiment un animal étrange. À première vue, on peut avoir du mal à le situer dans le règne animal. C'est pourtant bien un mammifère. Il est de la famille des dasypodidés, qui compte 21 espèces réparties en 9 genres.

Photo de Jerry Segraves
Sous licence CC BY 2.0 via Wikimedia Commons.


Photo de Cliff
Sous licence CC BY 2.0 via Wikimedia Commons
Tous les membres de cette famille habitent l'Amérique du Sud, parfois dans des zones très restreintes; certaines espèces s'aventurent un peu plus au nord; c'est le cas du tatou à neuf bandes dont l'aire de distribution s'étend jusqu'au centre des États-Unis.
Toutes les espèces ont en commun d'être protégées par une carapace constituée de plaques osseuses recouvertes d'une couche cornée. Le nombre et l'organisation des plaques varient d'une espèce à l'autre; ce peut être des écailles contiguës ou, comme dans le cas du tatou, des bandes imbriquées les unes dans les autres et liées entre elles par des replis de peau.   
Cette armure n'est pas la seule originalité du tatou. Le mode de reproduction est lui aussi assez particulier. Chez le tatou à neuf bandes, 1+1 donne toujours 4. C'est une véritable usine à clones.
En effet,  l'ovule, une fois fécondé, se scinde en quatre œufs qui donneront quatre embryons génétiquement identiques. Ce phénomène, qui s'appelle la polyembryonie, est assez rare chez les mammifères. Chez l'humain, elle conduit à la formation de jumeaux identiques, mais elle est accidentelle et ne produit pas plus de deux individus.