Alléluia


Quand je l'ai acheté. il y a plus de 10 ans, il était en fleurs. Depuis, plus rien ! Le fleuriste m'avait prévenu: "C'est très difficile à faire refleurir." Évidemment, je n'en ai pas tenu compte. Et puis tout le monde le dit, j'ai le pouce vert, alors... 
Pourtant, j'ai bien été obligé de me rendre à l'évidence. Après des années à le rentrer tous les automnes dans la maison, à respecter sa décision de faire le mort tous les hivers en cessant quasiment de l'arroser et à le réveiller chaque printemps avec un arrosage digne des tropiques, rien n'y a fait. Tout juste me faisait-il l'honneur d'un toupet de feuilles au bout de ses trois branches.
Et puis cette année, alors que je me penchais sur lui pour lui proférer une ultime menace du genre "si tu ne fleuris pas cette année, tu libères le pot", j'ai eu la grande joie de constater un début de tige florale portant cinq ou six boutons à son extrémité. Je ne sais pas si les fleurs parviendront jusqu'à l'éclosion, mais si c'est le cas, vous pouvez être sûr qu'il y aura des photos, même si les couleurs ne sont rien en comparaison du parfum qu'exhalent ses fleurs. Sentir le frangipanier revient à abandonner toute forme de volonté et à accepter de se faire mener par le bout du nez. Avant, je désespérais de le voir fleurir; maintenant, je monte la garde à son pied dans l'angoisse que sa floraison soit interrompue.

Ça va mal !


Hiver rigoureux, été humide ou néonicotinoïdes ? Toujours est-il  que l'année s'annonce mauvaise pour les butineurs du jardin. Le nichoir à abeilles est resté tristement inoccupé alors que d'habitude les abeilles charpentières se bousculent pour y pondre. Les échinacées se désespèrent d'assister au spectacle des bourdons exécutant leur numéro de fakirs sur le tapis d'épines de leurs fleurs.
En tout et pour tout, nous avons du voir un papillon, peut-être deux, dignes de ce nom traverser le jardin et notre dernier monarque remonte à l'année dernière; le seul de l'année malgré les asclépiades que nous entretenons.

 

Rien de plus


Se lever avec le soleil et prendre son café en écoutant bourdonner le jardin.
Surprendre la moufette qui retourne au bois et le merle à son premier bain.
Jusqu'à ce que la "civilisation" reprenne ses droits.

Au bonheur de la banlieue

En ce jour de scies circulaires, de taille-haies, de sableuses, de tondeuses et autres sources d'irritation à moteur, je vous présente l'instrument du bonheur, promesse d'un avenir meilleur: ma tondeuse.


Elle est indestructible; je l'ai depuis plus de 10 ans et elle me survivra probablement. Elle ne réclame aucun entretien à part peut-être un petit coup de lime pour affûter les lames tous les 10 ans. Elle n'a besoin d'aucune source d'énergie, mais j'ai quand même remarqué qu'elle fonctionnait mieux après l'apéro. Elle ne fait aucun bruit et je peux la passer à 2 heures du matin sans réveiller la marmotte qui dort sous mon cabanon. Elle sent bon l'herbe coupée et n'émet aucun de ces gaz nauséabonds et délétères qui vont transformer le Mont-Royal en station balnéaire. Elle est sécuritaire car elle ne fonctionne que lorsque mes mains et mes pieds sont loin derrière elle. Enfin, elle ne ramasse pas l'herbe coupée qui se décompose tranquillement en apportant plein d'éléments nutritifs à la faune et à la flore qui peuplent le jardin.