Le nez dans l'herbe à poux


Il y a deux espèces d'herbe à poux au Québec, la petite et la grande. Pour les reconnaître, il faut se fier au nom commun français, qui est Ambroisie à feuilles d'Armoise pour la petite (Ambrosia artemisiifolia) et Ambroisie (à feuilles) trifide pour la grande (A. trifida). Évidemment, si on ne sait pas comment sont faites les feuilles d'Armoise, il ne reste plus qu'à procéder par élimination.
Sur la photo, c'est la petite. Elle a été introduite en Europe vers 1865 (selon la flore laurentienne) et là aussi, elle fait des malheureux. Il parait que les campagnes d'arrachage ou de fauche sont efficaces; je me permets d'émettre un doute et de citer la conclusion d'un rapport de l'Institut national de santé publique du Québec intitulé "Mobiliser une communauté du sud du Québec pour contrer l’herbe à poux: analyse des coûts de l’intervention et de ses effets sur la distribution spatiale des plants, du pollen et des symptômes d’allergie chez des adultes." :
"Il est peu probable que l’herbe à poux disparaisse du territoire québécois compte tenu de son caractère indigène. Les changements du climat ont déjà un effet mesuré sur l’allongement de la période de pollinisation de la plante, les manifestations allergiques sont de plus longue durée et risquent d’être de plus grande intensité en raison d’interactions potentielles avec d’autres allergènes,  tels les polluants atmosphériques. Devant ce constat, la gestion de l’herbe à poux doit viser essentiellement à réduire les concentrations de pollen dans l’air. Une politique publique à l’échelle municipale est une clé importante permettant la pérennité de l’intervention pour un contrôle constant de l’herbe à poux. Les recherches réalisées au Québec soutiennent la nécessité d’une action intégratrice, tant au provincial, au régional qu’au local."

Exuvie



Le jardin est rempli de fantômes. Empêtrés dans les branches des arbustes, retenus par la rocaille, incapables de contenir les âmes qui les animaient, les exuvies, fantômes de vie, nous rassurent  sur la santé du lieu et la richesse de la faune qu'il abrite. Ces lambeaux sont tout ce qu'il reste des couleuvres rayées lorsque leur enveloppe charnelle les a quittées. C'est que, contrairement à nous et à d'autres animaux, les serpents et les lézards continuent de grandir jusqu'à la fin, alors que leur peau ne se renouvelle qu'au moment de la mue.