Trois couleurs, une seule espèce

Pour les écureuils gris (Sciurus carolinensis), comme pour tous les mammifères (nous inclus), le choix en matière de coloration naturelle de la peau et des poils est assez limité. Avec un seul pigment, la mélanine qui se décline en eumélanine et en phéomélanine, les couleurs ne peuvent varier que du blond (peu d'eumélanine) au brun foncé (beaucoup d'eumélanine) en passant par le roux (phéomélanine) et toutes les nuances intermédiaires, selon la proportion des deux molécules.

Sciurus carolinensis
Sciurus carolinensis
Sciurus carolinensis

Quelques individus parviennent quand même à se distinguer de la masse en arborant une livrée entièrement noire; c'est le cas notamment des chats qui portent malheur ou de la panthère Bagheera. Cette anomalie pigmentaire causée par une surproduction de mélanine est appelée mélanisme, ou pseudo-mélanisme lorsqu'elle est limitée à certaines régions du corps (certains disent abundisme). Beaucoup d'animaux peuvent être mélaniques; ce n'est pas réservé aux mammifères. Il y a cependant une condition à respecter: il ne faut pas que cette coloration soit un trait de l'espèce. Une corneille et un corbeau ne peuvent pas prétendre au titre.
À l'autre extrême, il y a la blancheur anormale causée par un déficit de pigment. Dans le cas de l'albinisme, c'est la synthèse de mélanine qui fait défaut et à part quelques formes particulières chez l'homme, tout l'organisme est touché. La dépigmentation affecte non seulement la peau et les poils mais aussi l'oeil qui prend une coloration rougeâtre.
Dans le cas du leucisme, le problème est causé par l'absence de mélanocytes (les cellules qui synthétisent la mélanine). Il peut être partiel, se traduisant par des zones blanches dans l'épiderme, le pelage ou le plumage, ou total comme l'écureuil ci-dessus (l'oeil reste généralement pigmenté). 

Le plongeur d'Okapulco

À 45 minutes à l'ouest de Montréal, le parc d'Oka est célèbre pour sa plage de sable blanc, idéale pour s'adonner au volley. On peut aussi y croiser quelques naturalistes, pratiquant leur loisir à l'abri des regards indiscrets.



En automne, l'eau y est assez ferme pour supporter le poids des galets, mais qu'on se rassure: sous les pavés, la plage est toujours là.



La fin de semaine dernière, il y avait même encore quelques baigneuses qui faisaient la joie des badauds. Nous, nous n'avions d'yeux que pour le harelde kakawi, ce marin du Grand-Nord.

Orangelin familier

La couleur du roselin familier (Haemorhous mexicanus) est largement influencée par la teneur en carotènes des aliments qu'il consomme au moment de sa mue. Il peut arriver à l'occasion qu'elle ne soit pas suffisante pour que son plumage affiche la couleur rose ou rouge caractéristique de son espèce. Il se contentera alors jusqu'à la prochaine mue d'une  teinte orangée ou jaune. L'histoire ne dit pas s'il a moins de succès auprès des dames.  

Haemorhous mexicanus
Haemorhous mexicanus

Ce matin, au boisé...

Il y avait toutes sortes de prédateurs: une buse à queue rousse, des mésanges à tête noire qui s'acharnaient sur les gales des verges d'or comme pour illustrer le dernier billet, et surtout une pie-grièche grise perchée tout en haut de l'arbre le plus haut, loin, loin loin...

Poecile atricapilla
Lanius excubitor

Campagnol
De la taille d'un merle, elle n'a pas la carrure d'un faucon ou d'une buse, mais la pie-grièche est un redoutable prédateur. Elle affectionne particulièrement les petits rongeurs qu'elle chasse de jour, dans les endroits dégagés (champ, friche), en se mettant à l'affût sur le perchoir le plus élevé.
Elle ne consomme pas toujours ses proies; il lui arrive de les conserver en prévision des périodes de vache maigre. Et si, au cours d'une promenade,  vous tombez nez à nez avec un cadavre de campagnol accroché à une branche, sachez que vous êtes sur le territoire d'une pie-grièche.