Une plante étrange venue d'ailleurs

Avec une hauteur atteignant facilement les deux mètres, une tige cylindrique bardée d'épines, des feuilles opposées soudées à leur base pour former une coupe qui retient l'eau de pluie, on peut dire que la cardère est une plante spectaculaire.
Au Québec, on trouve deux espèces, la "laciniée" (Dipsacus laciniatus, à feuilles divisées et à floraison blanche) et la Cardère à foulon (Dipsacus fullonum, à feuilles entières et à floraison lilas). Toutes les deux sont originaires d'Europe et se sont installées sur le continent américain. La plus ancienne preuve de naturalisation au Québec date de 1895 pour la Cardère à foulon et de 1930 pour la Cardère laciniée [Les plantes vasculaires exotiques naturalisées: Une nouvelle liste pour le Québec. Claude Lavoie, Annie Saint-Louis, Geneviève Guay et Elisabeth Groeneveld. Le Naturaliste Canadien 136:3, 6-32, 2012].
De nos jours, la cardère ne sert plus qu'à confectionner des bouquets de fleurs séchées, mais il n'en a pas toujours été ainsi. La plante nous a déjà été utile à un point tel qu'elle est entrée dans le vocabulaire. Ainsi, si aujourd'hui on carde la laine, c'est parce qu'autrefois on utilisait la tête de la Cardère à foulon pour séparer les fibres de laine avant de les filer. Plus tard, elle a été domestiquée et la Cardère cultivée (Dipsacus sativus) a longtemps travaillé dans les usines textiles.

Cardère laciniée
Cardère laciniée

Comme beaucoup d'autres, la modernisation des procédés l'a ensuite forcée au chômage et elle est tombée dans l'oubli. Pourtant récemment, des scientifiques l'ont replacé sous les feux de la rampe en découvrant ou en redécouvrant que sa racine contenait des substances bactéricides qui seraient efficaces contre Borrelia burgdorferi, la bactérie responsable de la maladie de Lyme.

Cardère laciniée
Cardère laciniée

La sentinelle

Cette année, insatisfaits des travaux d'agrandissement de leur porte d'entrée qui ont été entrepris par un écureuil gris, les moineaux domestiques ont abandonné leur vieux nichoir. La propriété n'est pas restée vacante bien longtemps; une reine de bourdon, bien contente de trouver un toit et un peu de paille y a établi sa colonie.
Le va-et-vient des ouvrières est encore discret et c'est la sentinelle postée sur le toit qui a attiré notre attention. Antennes dressées dans le vent, elle décolle au moindre mouvement alentour et vérifie chaque laisser-passer, à l'entrée comme à la sortie de ses congénères. On ne plaisante pas avec la sécurité chez les bourdons. La présence des humains, quant à elle, est bien tolérée.