Un 3 juin sur le mont Saint-Hilaire

Tilia americana

Le Mont Saint-Hilaire est un de ces nombreux coins de nature qui n'est accessible qu'après s'être acquitté d'un droit d'entrée. Il parait que c'est pour une bonne cause, celle de la conservation. Il faudra quand même m'expliquer comment le fait de confisquer la nature et d'en faire un objet de consommation peut la sauvegarder à long terme. Il n'y qu'à voir le nombre d'interdictions à l'entrée de ces parcs, pour comprendre que l'argent ne remplace pas l'éducation. OK, tout le monde est d'accord. De l'éducation, on va en faire (demain, on rase gratis). Mais dans l'urgence, il faut aussi soustraire les paysages aux promoteurs en s'en rendant acquéreur. Et pour acquérir, il faut de l'argent, il faut justifier d'une action, car faire de la conservation aujourd'hui ne peut pas se limiter à conserver. Ce serait flirter avec la négligence; ce dont on ne peut pas accuser le promoteur immobilier. Et puis, l'en faire est pavé de bonnes intentions.
Ceci étant dit, le mont Saint-Hilaire vaut le détour (pas le prix d'entrée), à condition d'y venir en dehors des heures d'affluence. Se promener dans le sous-bois  réserve toujours une bonne surprise sous la forme d'un triton vert, d'un pékan, d'un piranga écarlate ou de celle encore à venir.

Mont Saint-Grégoire
Champignon
Fougères

Ça va trop vite

Chaque sortie apporte son lot de nouveaux migrateurs. Hier, les bruants à couronne blanche étaient de passage dans les jardins communautaires du parc Michel-Chartrand à Longueuil. Dans la partie boisée, un chevalier cultivait sa solitude dans un étang temporaire qui lui est dédié. Dédié, car ce n'est pas la première année que nous observons cet oiseau à cet endroit et à cette époque; à tel point que nous le cherchions.

Bruant à couronne blanche
Chevalier solitaire

Cherchez l'intrus

Le printemps suit son cours au Parc des îles de Boucherville. Les migrateurs continuent d'arriver: certains poursuivent leur voyage vers des territoires plus nordiques, d'autres s'installent. Pour ceux-là, il est temps de revendiquer un territoire et de le défendre. Sous l'effet de la photopériode et des hormones, les régions du cerveau responsables du chant se sont développées et les oiseaux ont retrouvé leur capacité de chanter. Tous sont prêts pour le grand concours. 

Paruline à couronne rousse
Ouaouaron
Bruant chanteur
Hirondelle bicolore
Paruline jaune

Juste avant le déluge

Il y a trois semaines, nous longions la rivière des Outaouais jusqu'à Luskville (Québec). Nous y avons vu les signes annonciateurs du déluge: les champs inondés, l'eau jusqu'au bord des routes et la pluie pendant trois jours ou presque. Qui plus est, tous les aninaux s'étaient rassemblés là: castors, renards roux, dindons sauvages, grues du Canada, et même une ourse et ses deux rejetons sur lesquels nous sommes tombés nez à nez au détour d'un sentier brumeux dans le parc de la Gatineau.


Trois jours en Outaouais
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En attendant les prunes

Prunus nigra

Promenons nous dans le boisé du Tremblay pendant que les pruniers et les amélanchiers sont en fleurs et que le loup n'y est plus.

Prunus nigra

L'encyclopédie visuelle des aliments (nouvelle édition)

Pour tout savoir sur les aliments et la façon de les cuisiner, on peut consulter ce bel ouvrage collectif auquel j'ai contribué par la recherche et la rédaction.
La nouvelle édition de Québec Amérique vient de sortir au Québec et elle devrait être aussi disponible en France.   
Voir un extrait ici !

Profitant d'une accalmie

Entre deux averses, nous sommes allés constater l'arrivée du printemps au parc Michel-Chartrand (Longueuil, Qc). Nous avons trouvé les peupliers faux-trembles et les claytonies de Caroline en fleurs, ainsi que les premières parulines à croupion jaune.

Parc Michel Chartrand
Populus tremuloides
Setophaga coronata

Marie-Jeanne était au bois

Elle a laissé ses traces dans le boisé du Tremblay. 
Je n'ai rien contre la culture du pot...à condition qu'il ne soit pas en plastique.

Culture de pot

C'est signé

Le pic maculé est accroc à la sève et aux insectes qu'elle attire. Il peut en consommer des lignes entières. Il la fait couler en perçant une série de trous, toujours à l'horizontale. 

Traces de Sphyrapicus varius
Traces de Sphyrapicus varius

Café, que j'aime ta couleur !

Une cerise ramassée au pied d'un caféier au Panama, oubliée au fond d'une poche et deux ans après, les premières fleurs.

Fleur de caféier

Fin de journée au parc

Hier, au parc Michel Chartrand (Longueuil, Québec), les chemins boueux filtraient les visiteurs. La faune en profitait pour vaquer à ses occupations: la Grande Pic veillait sur son nid, le Merlebleu de l'Est chassait et la communauté des jardiniers renouait avec ses jardins.

Dryocopus pileatus
Siala sialis
Racines


Fête du printemps

Printemps à Baie-du-Febvre

Dimanche dernier, tout le monde s'était donné rendez-vous à Baie-du-Febvre pour célébrer l'arrivée du printemps et officialiser la fin de cet interminable hiver.
Les dindons sauvages défilaient, le Saint-Laurent tombé de son lit se promenait en forêt, le bruant chanteur s'éclaircissait la voix et des milliers d'oies des neiges avaient fait le voyage depuis le sud des États-unis pour participer au banquet annuel dans les champs inondés.

Meleagris gallopavo

Port-Saint-François
Port-Saint-François
Port-Saint-François

Melospiza melodia

Oies des neiges
Oies des neiges
Oies des neiges
Oies des neiges
Oies des neiges
Oies des neiges

Pourquoi faire dans la dentelle ?

Boisé du Tremblay

Ça y est, je vais bientôt devoir partager le boisé du Tremblay avec des joggeurs et des skieurs. L'aménagement des sentiers prévu par la ville de Longueuil est commencé. Évidemment, il se fait dans le plus pur respect de la tradition; on commence par couper. Ensuite, viendront les graviers, les panneaux d'interdiction et d'interprétation, et enfin l'arrosage au Bt. 
Pourquoi faire des sentiers discrets qui serpentent à travers le paysage, pourquoi baliser ceux qui existent déjà, quand on a les moyens de tracer des avenues ? Pour donner de la valeur au boisé sans aucun doute; cette valeur pécuniaire qui remplace toutes les autres.     
C'était le prix à payer pour que le boisé ne disparaisse pas complètement. Dommage, j'aimais bien le parcourir en me laissant guider par les formes, les sons et les rencontres animales.

Boisé du Tremblay

Mourir en beauté

Certaines plantes ne vivent que pour fleurir; on les dit monocarpiques ou sémelpares. Cela peut leur prendre un an (les annuelles), deux ans (les bisannuelles) ou plus (les pluriannuelles) pour produire des fleurs, mais l'issue est toujours fatale. Les autres, celles dont la floraison n’entraîne pas la mort (les vivaces) sont des plantes polycarpiques ou itéropares.

Agave americana
Agave americana

Parmi les plantes monocarpiques pluriannuelles, il y a les agaves. L'agave d'Amérique (Agave americana), un des plus spectaculaires par la taille et l'inflorescence, peut se préparer pendant 10 à 15 ans avant de pousser son chant du cygne sous la forme d'une hampe florale de 5 à 10 mètres de haut. Entre-temps, son rhizome aura produit quelques drageons à proximité...au cas où la reproduction sexuée ne porterait pas fruit.

Agave americana

Les agaves (Agave) sont souvent confondus avec les aloès (Aloe). Il faut dire qu'ils se ressemblent avec leur rosette de feuilles succulentes. C'est ce qu'on appelle une convergence évolutive: soumis aux mêmes conditions climatiques arides, ils ont développé les mêmes adaptations.
Pourtant, ils sont très différents, Les agaves sont originaires d'Amérique tropicale, en particulier du Mexique; ils appartiennent à la famille des Asparagacées et ils sont monocarpiques. Les aloès, eux, sont originaires d'Afrique, de la Péninsule Arabique et des îles de l'océan indien dont Madagascar; ils appartiennent à la famille des Asphodélacées et ils sont polycarpiques.
Les deux groupes ont fini par se rencontrer dans les jardins, car ils sont très utilisés comme plantes ornementales. Néanmoins, ils n'ont pas que des vertus décoratives. Les agaves sont aussi appréciés pour la fermentation de leur tige qui donne le pulque, le mezcal  (Agave atrovirens) et la tequila (Agave tequilana). De leurs feuilles, on tire le sisal (Agave sisalana), qui sert de fibre textile. Des aloès par contre, on ne fait pas grand chose, à part peut-être un usage culinaire et médicinal du coeur gélatineux de la feuille, ainsi qu'un usage médicinal de la sève qui est terriblement laxative.
Agave americana