Un 24 février dans les îles de Boucherville

C'était l'heure à laquelle les lève-tôt croisent les couche-tard et ça ressemblait encore à l'hiver.

Raton laveur
Cerfs de Virginie
Sittelle à poitrine blanche
Parc des îles de Boucherville
Île Saint-Jean
Montréal et son port
Montréal et le Mont-Royal
Port de Montréal



Parc écoforestier de Johnville

Aujourd'hui, je suis en manque de vert, en manque de bruissement de feuilles dans le vent, en manque de gazouillis d'oiseaux, en manque de bourdonnement d'insectes, en manque de beaux jours. Alors, je suis retourné faire un tour au parc écoforestier de Johnville, un nom dénué de charme pour un lieu qui en est rempli.
C'était au mois de juin dernier, à quelques kilomètres de Sherbrooke (Québec) et les Sabots de la Vierge étaient en fleur; je n'en avais jamais vu autant.

Parc écoforestier de Johnville
Cinq kilomètres de sentiers, mais des heures à les parcourir tant il y a de choses à voir.
La tourbière
La tourbière, d'abord
La tourbière
L'étang
La tourbière
La tourbière
Mousses, fougères, conifères, rien n'a vraiment changé depuis le retrait des glaces, il y a 10000 ans.
Kalmia à feuilles d'andromède
Thé du Labrador
Sarracénie pourpre
Linaigrette dense
Pour profiter de la floraison de la tourbière, la meilleure époque est sans conteste le mois de juin.
Paruline à couronne rousse
Et en se laissant guider par ses oreilles, on peut avoir la chance d'observer la reine des tourbières; j'ai nommé la paruline à couronne rousse.
L'esker végétalisé
Ensuite, il y a l'esker. Ce cordon de sable abandonné par le glacier qui écrasait le Canada et une partie des États-Unis est aujourd'hui recouvert de forêt dans la partie protégée du parc; il est facile à repérer et à suivre. Mais avant cela, à la frontière entre la tourbière et le sous-bois, on ne peut pas s'empêcher de succomber au charme irrésistible de ces dizaines de sabots de la Vierge.
Cypripède acaule
Cypripède acaule
L'esker mis à nu
Pour ceux qui douteraient qu'ils marchent sur une dune préhistorique, les exploitants de sable ont mis à nu l'esker à certains endroits. Autant profiter des dégâts pour constater.
Un des deux kettles
Un peu plus loin, une autre curiosité géologique et écologique. Il s'agit de deux kettles: des dépressions circulaires laissées par le poids de deux montagnes de glace plus lentes à fondre et abandonnées par la calotte glacière lors de son retrait vers le nord. L'eau les a remplies, mais l'acidité du milieu empêche la vie de s'y établir.

Un 5 février sur l'île Saint-Bernard

Fleuve Daint-Laurent

Fleuve Saint-Laurent
Ce matin à Châteauguay, il ne faisait pas bon avoir les pieds pendants au bout du quai. Jésus de Montréal aurait pu marcher sur les eaux du Saint-Laurent pour aller prêcher à la paroisse de Saint-Joachin de Pointe-Claire de l'autre côté. Moi, après que le blizzard ait tenté de s'introduire dans mon manteau, j'ai préféré me  tenir à l'écart de la rive.
Côté marais, la faune, moins stupide que nous, s'était mise à l'abri.
Paroisse de Saint-JoachinTraces de raton laveur



Kava

Photo de Forest & Kim Starr
[CC BY 3.0], via Wikimedia Commons
Piper methysticum (Pipéracées) est aussi appelée Kava-Kava, Kawa, Poivrier inébriant ou Poivre enivrant.
Originaire des îles du Pacifique occidental (Polynésie, Samoa, Fidji, Vanuatu), cet arbuste de 2 à 3 mètres de haut, à feuillage persistant, est aujourd’hui cultivé aux État-Unis et en Australie. Il en existe de nombreuses variétés obtenues par sélection d'une espèce sauvage, qui serait Piper wichmanii. Au fil de la sélection, la plante a perdu sa capacité de se reproduire de façon sexuée.
Le kava était consommé traditionnellement par les peuples d’Océanie à des fins religieuses et médicinales. La boisson obtenue en faisant macérer la racine dans l’eau après l’avoir mastiquée était utilisée pour entrer en relation avec l’au-delà et pour renforcer les liens sociaux à l’occasion des fêtes. Aujourd’hui, dans certaines îles, cet usage traditionnel s’est transformé pour donner naissance aux bars à kava.
On utilise le rhizome et les racines, qui sont antalgiques, antiseptiques, anxiolytiques, aphrodisiaques, diurétiques, euphoriques (à fortes doses), myo-relaxants et sédatifs.
Parmi les principes actifs du kava, on trouve :
  • Les kavalactones (3,5 à 8% du rhizonme séché), dont la kavaïne (1-2 %), la dihydrokavaïne (0,6-1 %), la méthysticine (1,2-2 %) et la dihydrométhysticine (0,5-0,8 %), auxquelles on attribue les effets.
Contre les infections et les inflammations uro-génitales (salpingite, cystite, blennorragie, vaginite, métrite, prostatite), les douleurs articulaires (arthrite, goutte), l’anxiété, le stress, les troubles du sommeil, les ulcères buccaux et les maux de dents.
  • Rhizome séché à raison de 1,5 à 3 g par jour.
  • Macération ou infusion froide de 30 g de racine pulvérisée dans 100 ml d’eau, 3 fois par jour.
  • Extrait sec normalisé à raison de 60 à 240 mg de kawalactones par jour, divisés en plusieurs prises.
Contre les ulcères buccaux et les maux de dents.
  • Bains de bouche avec l’infusion
À faibles doses, le kava a un effet astringent dans la bouche et peut induire un engourdissement temporaire de la langue. À long terme, il peut entraîner l’apparition de rougeurs dans la paume des mains, la plante des pieds et le dos. À fortes doses, il provoque un état de stupeur. Des cas d’hépatite aiguë, parfois mortelle, ont été rapportés chez des consommateurs de kava et la vente libre de produits à base de kava a été interdite au début des années 2000 dans certains pays d’Europe (Angleterre, France, Autriche, Suisse, Allemagne). Aux États-Unis, au Canada et en Australie, la vente est réglementée. Néanmoins, il est à signaler que l’hépato-toxicité du kava aux doses indiquées et pour une durée d'utilisation inférieure à trois mois n’a pas été démontrée formellement; les intoxications pourraient avoir été causées par des produits de mauvaise qualité, un surdosage ou la prise concomitante de médicaments toxiques pour le foie. 
Le kava est contre-indiqué aux femmes enceintes ou à celles qui allaitent, aux personnes atteintes de maladies hépatiques, de maladies rénales, de dépression, ainsi qu'aux personnes suivant un traitement contre la maladie de Parkinson. Il faut également éviter d’en consommer avant d’accomplir des taches qui nécessitent une attention particulière, comme la conduite. Enfin, il n'est pas recommandé de l’utiliser plus de trois mois sans interruption.



Compost d'hiver

Composter a de nombreux intérêts à condition bien sûr de pouvoir disposer du compost, c'est-à-dire d'avoir un jardin ou de connaître des personnes qui en auront l'usage. Personnellement, je l'utilise pour engraisser mon jardin de fardoches (comme l'a gentiment baptisé une journaliste de passage), et ma jungle d'intérieur. J'y trouve deux avantages: (1) économiser l'achat de composts commerciaux emballés dans du plastique et (2) réduire considérablement le volume de mes poubelles en retirant de l'enfouissement global tous mes déchets d'origine végétale, papier compris.
Composteur extérieur
Ainsi, pendant la moitié de l'année la plus clémente, soit de mai à octobre, j'envoie les déchets de cuisine, de boîte aux lettres et de rédaction (préalablement déchiquetés) dans un composteur extérieur fait à la main avec quelques chutes de bois. Le reste du temps, j'utilise un composteur d'intérieur également fait main. Dans le premier, les déchets organiques sont transformés en humus par la multitude de micro-organismes et d'invertébrés décomposeurs qui vivent dans le jardin. Dans le second, le travail est effectué par des lombrics.
Attention, on ne parle pas ici de n'importe laquelle des 6000 à 7000 espèces de vers de terre recensées dans le monde. Non, il est question de l'extraordinaire Eisenia foetida, mieux connu sous le nom de ver du fumier.
Ce lombric originaire d'Europe fait partie des espèces de vers épigées; ce qui signifie qu'il passe toute sa vie dans les couches superficielles du sol. D'autres espèces peuvent être endogées (vivant et se nourrissant en profondeur) ou anéciques (se nourrissant en surface et vivant en profondeur) comme le ver de terre commun (Lumbricus terrestris)
Introduit en Amérique du Nord, Eisenia foetida a fini par s'installer là où les conditions lui étaient favorables. Je ne pourrais pas dire s'il s'est naturalisé au Québec, car les températures hivernales descendent bien en deça des 5°C qu'il est capable d'endurer. En tout cas, dans mon composteur extérieur, il n'a jamais franchi le cap de l'hiver. Quoi qu'il en soit, Eisenia foetida est très recherché par les adeptes du vermi-compostage, une popularité qu'il doit à sa voracité, à sa rapidité de digestion et à sa facilité d'élevage. 

Eisenia foetida

Faire son compost à l'intérieur est à peine plus compliqué que de le faire à l'extérieur. Inutile de s'inscrire à un atelier ou d'acheter un manuel technique, il faut essayer et se tromper. Les deux principales difficultés sont de trouver un contenant adéquat et de se procurer des vers.
Composteur intérieur
L'utilisation de 3 bacs (les 2 supérieurs pour le compost) permet
de récupérer le compost fini sans perdre les lombrics. Lorsqu'un
des bacs est prêt à être vidé, on ajoute les déchets dans le bac vide.
Les vers vont migrer grâce à des orifices qui auront été percés
entre les deux et on pourra vider le bac plein après quelques jours.
En ce qui concerne le contenant, il doit être:
  1. résistant à l'humidité
  2. muni d'un système de drainage pour récupérer le "thé de compost", un liquide brunâtre, transparent et inodore qui s'accumule au fond du composteur et qui risque de noyer les lombrics.
    L'apparition de ce "thé de compost" après quelques semaines est un signe de santé des vers et de bon fonctionnement du composteur. Riche en nutriments, il peut être utilisé pour arroser et fertiliser les plantes. Pour le récupérer, le plus simple est de se procurer deux bacs emboîtables, de percer des orifices dans le fond du bac supérieur et de les recouvrir de moustiquaire pour retenir le compost et laisser percoler le liquide.
  3. opaque, car les lombrics sont des travailleurs de l'ombre; ils n'aiment pas la lumière. Toutefois, si le contenant est transparent, il suffit de le recouvrir de tissu ou de carton d'emballage de la bonne dimension, ou encore de l'enfermer dans un placard.
Concernant les vers, si on peut s'en procurer gratuitement en Europe - il suffit d'aller gratter le tas de compost de son voisin jardinier ou le tas de fumier de son voisin agriculteur pour en ramasser - c'est une autre histoire au Canada. Ici, le meilleur moyen d'en acquérir  est de passer par la filière "plus-c'est-bio-plus-c'est-cher", qui vous en vend 500 grammes, litière incluse, au pris de 40 $ environ. Un petit conseil avant de les introduire dans leur résidence définitive: il est préférable de s'assurer en les étalant dans un contenant provisoire qu'ils ne sont pas accompagnés d'autres invertébrés indésirables qui pourraient avoir envie de proliférer en dehors du composteur (drosophiles, cloportes, perce-oreilles ou autres).




Un 3 janvier dans le parc national du mont Mégantic

Moins 11°C, pas de vent, une bonne épaisseur de neige, des conditions idéales pour attraper une bonne suée en grimpant le Pain-de-sucre. C'était juste avant la tempête et, comme il se doit, le calme régnait. À part un cerf de Virginie, une mésange même-pas-à-tête-brune, un pic chevelu, un merle d'Amérique qui avait perdu le sud, un bec-croisé bifascié et une gélinotte qui prenait les choses de très haut, nous étions seuls.
La gélinotte, qui se nourrissait de bourgeons de bouleau jaune, m'a confirmé que je ne peux pas faire deux choses en même temps: marcher en raquette et voir les oiseaux. J'avais beau être devant pour ouvrir la piste, je ne l'ai pas vu. Idem pour le bec croisé bifascié à côté duquel je serais passé si ma blonde ne l'avait pas remarqué.

Parc national du Mont-Mégantic
Montagne de Franceville
DSCN5997
DSCN5991
Ruisseau de la montagne
DSCN6003
Sur le Pain-de-sucre
DSCN6035
Sur cette photo, il y a une gélinotte huppée. Si, si
Gélinotte huppée
Gélinotte huppée

Bec-croisé bifascié
Très mauvaise photo, mais avec un peu de foi, on devine le croisement des mandibules