Cohabitation

De passage à Amsterdam (Pays-Bas) en provenance de Montréal (Canada), ma première grande surprise en déambulant dans les rues a été de constater que les Amstellodamiens avaient réussi ce que les Montréalais ont décrété être impossible, soit la cohabitation des modes de transport sur un même axe de circulation. À Montréal, ville nord-américaine tracée au cordeau dans un espace à conquérir et avec une densité de population partant de rien pour arriver à 4517 habitants par kilomètre carré, il semble impossible de faire cohabiter les piétons, les cyclistes, les automobiles et les autobus. Ici, la loi des colons, celle du plus fort, dicte encore les comportements. Ceux qui ont le plus à en souffrir sont bien sûr les piétons, tout en bas de la chaîne alimentaire.



À Amsterdam, une ville européenne, tissée serrée et courbée par l'histoire, avec une densité de population de 4908 hab/km2, j'ai vu dans un espace qui ferait souffrir un canadien de claustrophobie, circuler des péniches, des autobus, des tramways, des automobiles, des vélos (beaucoup de vélos) et des piétons.
Pourquoi, me direz-vous, évoquer les problèmes de cohabitation de véhicules dans un blog consacré à la nature ? J'y viens. 



Hier soir, je marchais dans le boisé du Tremblay et j'ai pu observer plusieurs couleuvres rayées enroulées sur elles-mêmes au milieu du chemin pour profiter des derniers rayons de soleil. Respectueux de leur tranquillité, je faisais un détour en me disant que leur présence était une autre bonne raison d'interdire les vélos, malgré le mécontentement que cela crée chez les cyclistes.
Moi aussi pourtant, j'ai cru dans ce projet de la ville de Longueuil qui consistait à ouvrir un sentier multifonctionnel dans le boisé du Tremblay dans le but d'officialiser sa protection en attendant de lui obtenir un statut de refuge faunique. Faire profiter du lieu au plus grand nombre possible en laissant se côtoyer, promeneurs, y compris de chien, joggeurs et cyclistes était une intention louable. Comme d'habitude quand il s'agit d'humanité, j'ai rapidement déchanté. C'était sans compter avec cet individualisme du citoyen moyen dont la vie est régie par un principe simple, immédiatement énoncé en cas de contestation: "j'ai le droit de le faire, alors je le fais". Un droit qui, exercé sans autocritique, ni sens de la responsabilité, tombe trop facilement dans l'excès et devient rapidement incompatible avec une vie en société. Pour rétablir un semblant d'équilibre, on a alors recours aux interdictions, une solution bien pratique et économique qui n'a de valeur à long terme que celle de pérenniser l'absence de savoir-vivre ensemble.   

Un 16 juin autour du lac Boivin (Granby, Québec, Canada)

Le sentier "La randonnée" qui part du Centre d'interprétation de la nature du Lac Boivin est le plus long, donc le moins fréquenté. C'est aussi celui qui réserve les meilleures surprises au naturaliste. Les autres ne sont pas mal non plus et tous peuvent se faire dans la journée.

Silène fleur-de-coucou
Véronique officinale
Silène enflé
Osmonde cannelle
Noisetier à long bec
Iris versicolore
Calla des marais
Papillon tigré du Canada
Écureuil roux
Canard colvert

Pas de quoi se faire un sang d'encre

Il y a 2 jours, des coprins noir d'encre sont sortis de terre, provoquant un nano-séisme dans le jardin. 
Ces champignons peuvent être mangés à deux conditions. D'abord, il faut se dépêcher de les cueillir, car ils se décomposent rapidement pour donner un liquide noir. Deuxièmement, il vaut mieux éviter de prendre de l'alcool quelques heures avant et après leur consommation sous peine de souffrir de l'effet antabuse, ou syndrome coprinien.
L'effet, spectaculaire mais généralement bénin (sauf chez les cardiaques), est causé par la coprine, une toxine qui bloque l'acétaldéhyde déshydrogénase. Cette enzyme transforme l'acétaldéhyde, un produit de dégradation de l'alcool, en acétyl-CoA. L'acétaldéhyde est toxique et son accumulation sous l'effet de la coprine provoque des rougeurs au visage, des nausées, des vomissements, des malaises, de l'agitation, des palpitations et des picotements dans les membres.