Les fauves sont lachés



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Carte de répartition du Bruant fauve

   Aire de nidification
   Voie migratoire
   Aire d'hivernage

Par Cephas.
The IUCN Red List of Threatened Species 2016 
CC BY-SA 4.0Lien
Heureusement, ceux-là n'ont pas de dents et ne font que passer. Ces bruants fauves sont en transit entre leur aire de nidification au nord du Canada et leur aire d'hivernage dans le sud-est des État-Unis. Nous ne les reverrons qu'au printemps 2020 quand ils remonteront.
Enfin, il faut le souhaiter, car, si j'utilise le pluriel pour en parler, c'est plus par habitude de les voir migrer en petites bandes que pour décrire une réalité. Hier, j'ai passé une partie de la matinée à essayer de me perdre dans le boisé du Tremblay pour surprendre la faune. La nature marécageuse de cette forêt m'a obligé à faire de nombreux détours, mais tout le plaisir était là.
Ce fut bien le seul, car à part un pic mineur entendu au loin, je n'ai trouvé que la carcasse d'une automobile d'une autre époque, presque totalement digérée, et ce bruant fauve dont la solitude fut aussi surprise que la mienne.
Je lis partout que la biodiversité s'effondre. C'est vrai, mais ce n'est pas nouveau pour ceux qui s'intéressent à la nature et qui l'ont constaté bien avant qu'on le mesure. Ce dont il faudrait parler maintenant, c'est de l'effondrement de la biomasse. Car, si la diversité des espèces s'amenuise, je n'ai pas l'impression que les populations de celles qui restent connaissent un sort tellement plus enviable.

Réglé comme du papier à musique

Comme tous les ans, la séquence du mois de novembre se déroule inexorablement: (1) quelques jours de vents forts pour chasser les dernières feuilles des arbres (coché), (2) l'arrivée des juncos ardoisés dans le jardin (coché), (3) le ravitaillement des merles de passage dans le pommetier du voisin (coché), (4) le pillage des raisins de notre vigne vierge par une volée d'étourneaux (à cocher)...
Par contre, je ne me souvenais plus trop où se situaient les premiers flocons de neige dans cet ordre naturel. Il faut croire que c'était ce matin.

Un 3 novembre dans le boisé du Tremblay



Les premiers gels approchent, mais tant qu'il y aura de l'eau libre, il y aura des canards. Pour en voir au milieu de l'hiver, les observateurs d'oiseaux de la région de Montréal ont l'habitude de se rendre aux écluses de la Côte-Sainte-Catherine à la hauteur des rapides de Lachine où se rassemblent barboteurs et plongeurs. 
En attendant, dans le boisé inondé par les dernières pluies, nous avons trouvé ce couple de colvert. Il y avait aussi quelques bruants chanteurs, une sittelle à poitrine blanche, un pic mineur et des volées de Bernache du Canada.