Le printemps dans le boisé du Tremblay



Avant de m'atteler à la création d'exercices pour relever le niveau de littératie des technologues en génie industriel, je suis allé accueillir le printemps dans le boisé du Tremblay. Une arrivée saluée par les tambours du pic mineur, mais sans trompette. Plus discret, le saule a décidé de marquer l'événement en accouchant de ses chatons.

Un 15 mars aux étangs-Antoine-Charlebois





Il me restait à découvrir ce lieu (1,2,3) en hiver et donc 5 jours pour passer à l'action, car le rendez-vous avec le printemps est fixé au 19 mars. Les bernaches du Canada le savent bien et commencent à prospecter un terrain où s'installer. Moins exigeantes ou peut-être plus frileuses que les oies des neiges qui nichent exclusivement dans le Grand Nord, n'importe quel endroit entre le centre des États-Unis et le nord du Canada convient à la bernache, s'il n'est pas trop éloigné d'un point d'eau.
Bien que les couples retournent généralement sur le territoire qu'ils ont coutume de fréquenter, ils ont intérêt à réserver tôt, car la concurrence est vive. Et si l'hiver veut se faire prier, il suffit de se replier vers un lieu plus hospitalier. Quand on peut faire plus de 1000 km par jour, ce n'est pas vraiment un problème. 






Un 14 mars dans le parc Michel Chartrand (Longueuil)



Que change la COVID-19 dans la vie d'un naturaliste misanthrope et grognon ? Rien, il continue à guetter les signes du printemps et à s'impatienter, comme cette marmotte qui avait mal réglé son réveil-matin et qui est repartie se coucher au galop. Les carouges à épaulettes, quant à eux, sont à l'heure et font retentir leurs grincements depuis une semaine à Longueuil, mais il en faudra plus pour briser la glace. 
Dans le bois, les grands frênes font semblant de dormir, mais ils sont bel et bien morts, victimes d'une autre épidémie. Quelle importance ? La frênaie est morte, vive la hêtraie ! La relève est déjà là, à mi-parcours, comme le prouve la marcescence partielle du hêtre à grandes feuilles.