Théorie des signatures ?

La théorie des signatures, une théorie "scientifique" qui s'est développée au Moyen-Âge et qui a été très en vogue à la Renaissance, associe la forme du vivant à sa fonction. Elle a été très utilisée par les phytothérapeutes qui voyaient par exemple dans le latex jaune orangé de la chélidoine une façon de soigner l'ictère (la jaunisse). L'hépatique (Hepatica nobilis) avec ses feuilles lobées était tout indiquée pour le foie, également lobé. La vipérine (Echium vulgare) guérissait les morsures de serpent, car ses graines ont l'apparence d'une tête de vipère. Les exemples sont nombreux et tous aussi tirés par les cheveux. 
Personnellement,  je n'y croyais pas trop jusqu'à hier soir quand l'oriole de Baltimore a débarqué dans le jardin, avec deux jours de retard par rapport à l'année dernière soit dit en passant. Je me suis alors souvenu de cette vieille théorie: "Un Oriole, c'est orange. Alors forcément, ça mange des oranges." Aussitôt dit, aussitôt fait et il s'est précipité dessus. Quand même, le hasard fait bien les choses.

Un 11 mai dans le boisé du Tremblay


La fréquentation assidue d'un lieu est une routine à laquelle j'aurais du mal à m'astreindre en dehors d'un temps de pandémie. Néanmoins je dois reconnaître qu'elle crée avec l'endroit une intimité réconfortante et plaisante qui vaut bien l'excitation ressentie à la découverte d'un paysage inconnu.
En passant et repassant dans ses propres pas, on en arrive même à connaître l'emplacement de chaque plante, le territoire de chaque animal et les habitudes de chacun. On n'a plus besoin de regarder pour savoir. Ainsi, on reconnait dans ce bouquet de feuilles finement divisées, la matricaire maritime que l'on avait identifié l'année précédente. Plus loin, au carrefour, on s'attend à retrouver les feuilles rugueuses de la consoude officinale et on n'est pas surpris par ces jeunes pousses impressionnantes de vigueur qui représentent la nouvelle génération de concombre grimpant. Revers de la médaille, on en vient aussi à remarquer, non sans un peu de tristesse, les absences.  
Tout cela ne signifie pas qu'il faut se laisser aller à la facilité, car même l'intime peut réserver des surprises si l'on n'y prend pas garde. Par exemple, je n'avais jamais remarqué ses trilles dressés lors de mes précédentes visites. 

Un 10 mai dans le boisé du Tremblay

Grive solitaire

Cette année, c'est à se demander si les grives solitaires méritent bien leur nom tant il y en a; une question qui ne se pose ni pour l'érable rouge ni pour le chardonneret jaune.