Un drôle de monde

Nourrir les animaux: une activité répréhensible

Ce matin, je me promenais dans le parc des Îles-de-Boucherville quand je suis tombé sur ce  panneau qui expliquait combien il était nuisible de nourrir les animaux; entendons ici les mésanges à tête noire et peut-être les cerfs de Virginie, quoiqu'ils aient tendance à ne pas se laisser approcher à cet endroit. Si cela vous intéresse de lire le texte, vous pouvez grossir la photo en cliquant dessus. Même si je n'ai jamais eu à subir les foudres d'une mésange frustrée et même si les allégations me semblent un tantinet exagérées, ou certaines anodines, j'appuie plutôt le fond du message qui encourage la distanciation respectueuse entre l'humain et l'animal sauvage. 

Je ne peux néanmoins m'empêcher de penser qu'il serait dommage de se priver des vertus éducatives et de l'émotion positive et durable que peut créer le contact, si bref soit-il,  entre un oiseau et la main d'un enfant qui le nourrit. Tout compte fait, le risque n'est-il pas plutôt de créer un futur militant pour la préservation de l'environnement. Par ailleurs, on éprouve beaucoup moins de scrupules quand il s'agit de stimuler le membership des associations de chassseurs en créant des ateliers d'initiation à la chasse pour les ados ou des activités ludiques de sensibilisation pendant la saison.

Un exemple des affichettes (probablement) d'un parcours d'éveil à la chasse que l'on pouvait voir à l'ouverture de la saison au bord du chemin dans le boisé du Tremblay que je fréquente régulièrement. Elles ont été enlevées, mais les supports en bois sont restés dans le paysage.

Je vis quand même dans une drôle de société qui préfère voir ses enfants tenir des fusils plutôt que des graines de tournesol, une société qui interdit le nourrisage des animaux sous prétexte qu'il est nuisible, et qui élève la chasse au rang de loisir utile sous prétexte qu'il régule les populations animales. Je me rappelle que ces mêmes régulateurs fauniques, sans encadrement législatif pour les freiner, ont quand même fait disparaître des espèces autrefois abondantes: la tourte en Amérique du Nord, le grand pingouin tout autour de l'Atlantique nord, le puma de l'Est au Québec et le carcajou au Québec, entre autres.   

Un 25 novembre à Longueuil

Entre un bouleau européen (Betula pendula) planté là par les précédents propriétaires et un thuya de l'Ouest (Thuja occidentalis) qui a germé entre ses racines depuis que nous avons pris possession des lieux, regardant tombé la neige, il y avait ce cardinal rouge qui nous rappelle qu'il est temps de penser aux décorations de noël. 

En parlant de décorations, il y a quelques semaines, j'avais relayé sur mon compte twitter (@CarnetNature) la découverte et la capture d'une petite nyctale dans le sapin du Rockfeller Center à New York. Et bien, j'ai lu aujourd'hui qu'elle a été relâchée dans la nature...où j'imagine qu'elle cherche son arbre. 


Un 23 novembre à Longueuil

Il y a des jours où l'on devrait s'abstenir d'ouvrir les rideaux. Les premiers cinq centimètres d'une longue série sont tombés cette nuit. La bonne nouvelle, c'est que même les plus invisibles des animaux ne pourront s'empêcher de laisser des traces.