De drôles de traces

Nous sommes dans le parc national du Mont-Tremblant, un 14 décembre. Nous marchons dans une forêt mixte du massif des Laurentides quand nous croisons une piste étrange laissée par un animal dans la neige fraîche de la nuit passée. 
C'est la première fois que nous voyons ce genre de trace: 17 cm de largeur, délimitée par une rainure de chaque côté et entre les deux, la neige labourée sans foulée discernable ni empreintes nettes. De quoi exciter la curiosité. À première vue, ce n'est ni un animal qui rampe (la neige serait tassée pour donner l'aspect d'une traînée) ni qui saute (il y aurait 2 ou 4 empreintes de pattes regroupées à intervalles réguliers). 
Le premier réflexe est de faire une liste des mammifères susceptibles de vivre dans la région en éliminant d'office les souris, les campagnols et les musaraignes...trop petits. Ensuite, on élimine ceux que l'on connait: les gros canidés (coyote, loup), les gros félidés (lynx, on ne pense même pas au puma, disparu), les cervidés (cerf de Virginie, orignal) et l'ours noir. Il reste les inconnus - beaucoup trop - et les connus dans des situations inhabituelles.
À partir de là, on ne peut plus faire que des hypothèses que nous vérifierons en rentrant, comme par exemple un opossum (de loin la plus farfelue, mais comme nous n'en avons jamais vu) un renard roux ou un mustélidé (martre, pékan) transportant une grosse proie qui traîne de chaque côté de sa gueule (celle-là n'est pas mal non plus dans le genre farfelu), un porc-épic dont nous n'avons jamais vu les traces dans la neige ou une mouffette rayée. 
Finalement, après consultation de quelques références, nous en sommes restés au porc-épic, mais sans certitude. J'ai bien sûr posté mes photos à iNaturalist dans le projet North America Animal Tracks Database dans l'espoir qu'un spécialiste confirme ou infirme l'hypothèse. 
 

Un 26 décembre à Longueuil

Un épervier de Cooper est venu faire un tour dans le jardin, très intéressé par les oiseaux qui tournent autour des mangeoires. L'épervier brun et lui sont des visiteurs occasionnels. Ils arrivent de nulle part en ayant déjà choisi leur proie. Tout va ensuite très vite; une brève, mais spectaculaire, course-poursuite à travers le jardin et si la proie échappe à la première attaque; c'est gagné pour elle. Pendant ce temps-là, tous les autres ont figé en attendant que le danger passe et en se réjouissant que l'épervier n'ait pas jeté son dévolu sur eux.

Un 26 décembre dans le boisé Du Tremblay

Juste avant la neige, une petite ballade matinale entre loup et chien, ou plutôt entre Chouette rayée et Épervier de Cooper.