Le parc du Tremblay

Hier, nous nous promenions dans le boisé du Tremblay et constations la poursuite de sa transformation en un espace de moins en moins naturel. Après avoir ouvert des avenues pour les promeneurs de chien, planter des bancs pour y déposer des cannettes en aluminium ou des tags, reverdi les bas-côtés avec des végétaux pas toujours indigènes, on coupe aujourd'hui les frênes morts et, dans la foulée, quelques peupliers faux-trembles vivants.

Pour les frênes, c'est évidemment une question de sécurité, même si le tronc de certains tient dans ma main. Pour les autres, je ne sais pas, mais ce sont des vieux...et on n'aime pas les vieux. 

Pour parachever l'aménagement, on coupe les troncs au ras su sol pour être sûr qu'aucun animal xylophile ou "xylodépendant" ne les utilisera et on les réduit en paillis; ce qui ne devrait pas aider les tapis d'hépatiques, de claytonies et d'érythrones à se remettre du piétinement des bucherons et de leurs engins.

Curieuse humanité ! Hier, on se frôlait sans masque sans avoir peur d'attraper une maladie qui a fait 6 millions de morts dans le monde. Aujourd'hui, on a peur d'un arbre mort qui a toutes les chances de ne pas nous tomber dessus.

Tiens, en parlant de "xylodépendant", au cours de notre promenade, nous avons croisé l'épervier brun qui chasse régulièrement dans le jardin. Cela fait deux jours que la porte-fenêtre est secouée par ses attaques contre les tourterelles qui viennent se faire chauffer sur la terrasse. Avant-hier, nous avons eu le temps de le voir partir avec l'une d'entre elles. Ce coup-ci, il avait attrapé un tamia rayé.

Cliquez sur la photo et regardez ce que tient l'épervier

Et en parlant de tamia, il y a deux jours, à la même date que l'année dernière, j'ai pu apercevoir un de ceux qui habitent le jardin. Ce fut bref, le temps d'un aller-retour sous les mangeoires d'oiseaux, mais avant qu'il plonge à l'abri de la neige, j'ai eu le temps de l'identifier comme étant "grande-queue". Ça sent le printemps et nous commençons à penser à nos canards, car la date de leur arrivée approche.


Fruit ou légume ?

Les fruits sont des organes caractéristiques des plantes à fleurs (les angiospermes). Les mousses et les fougères n'en produisent pas; elles ne font même pas de graines (c'est dire comme elles sont peu évoluées). Quant aux conifères (les gymnospermes), ils font bien des graines, mais elles sont nues, sans fruit pour les protéger ou les disséminer.

Si l'on ne se fiait qu'à l'usage que l'on en fait, un fruit pourrait se définir comme un produit végétal comestible, souvent charnu et plus ou moins juteux, qui se distingue du légume par son goût sucré et par la place qu'il occupe dans notre alimentation. Ainsi, le concombre et la courge sont des légumes; la pomme et la pêche, des fruits; les noix, les noisettes et tous les produits comestibles et cassants sont des fruits secs.

Le botaniste, lui, voit les choses différemment.  Après avoir longtemps disséqués et examinés les fruits, il en est arrivé à une classification plus objective et plus précise, basée sur leur développement et leur morphologie. 

Pour le botaniste, les légumes n'existent que dans nos assiettes. Au delà, il ne peut s'agir que d'une racine, d'une feuille ou d'un fruit.

Avant d'aborder cette classification, il faut rappeler qu'un fruit est le résultat de la pollinisation d'une fleur. Une fois la fleur fécondée par le pollen, les ovules qu'elle contient se transforment en graines (les embryons) et l'ovaire qui entoure les ovules se transforme en fruit. Ceci est une règle générale qui connait quelques exceptions évoquées plus loin.

Anatomie des fleurs
1: Pédoncule. 2: Réceptacle floral. 3: Sépale. 4: Pétale. 5: Étamine (l'ensemble des étamines forme l'androcée ou appareil reproducteur mâle). 6: Ovaire ou carpelle. 7: Style. 8: Stigmate. 9: Ovule. L'ensemble [6+7+8+9] forme le pistil ou gynécée ou appareil reproducteur femelle.  
I: Fleur avec un seul ovaire et un seul ovule (la cerise). II: Fleur avec un seul ovaire et plusieurs ovules (le haricot). III: Fleur à plusieurs ovaires soudés (la tomate). IV: Fleurs à plusieurs ovaires libres (la framboise).
Une fleur avec un seul ovaire (I et II) ou avec plusieurs ovaires soudés (III) produit un fruit simple contenant une graine (la cerise) ou plusieurs (la tomate), selon le nombre d'ovules. Une fleur avec plusieurs ovaires libres (IV) produit un fruit multiple comme la framboise ou la mûre.

Un fruit est composé de trois couches concentriques formant le péricarpe. De l'extérieur vers l'intérieur, on trouve:

  • l'épicarpe (du grec epi: sur, dessus) 
  • Le mésocarpe (du grec mesos: milieu)
  • L'endorcarpe (du grec endo: dans)

Anatomie d'un fruit charnu
1: Graine. 2: Endocarpe. 3: Mésocarpe. 4: Épicarpe. L'ensemble [2+3+4] forme le péricarpe.

Suivant l'aspect du péricarpe, on distingue deux types de fruits: 

1. Les fruits charnus (drupes et baies) qui se caractérisent par un péricarpe épais et charnu: le raisin, la cerise, mais aussi l'aubergine.

Dans les fruits charnus: l'épicarpe correspond à la peau, plus ou moins mince et souple; le mésocarpe correspond à la chair, plus ou moins épaisse et juteuse et l'endocarpe peut être composé de tissus mous se confondant parfois avec le mésocarpe ou extrêmement durs.

2. Les fruits secs (akènes, samares, nucules, caryopses, gousses, capsules, siliques, etc.) se caractérisant par un péricarpe mince et sec à maturité qui entoure les graines: la noisette, la pistache et la cacahuète, mais aussi le haricot.

Outre ces deux grandes catégories, on trouve quelques exceptions à la règle voulant que les fruits soient le résultat de la fécondation d'une fleur et de la transformation de l'ovaire. Ce sont : 

3. Les fruits parthénocarpiques ou fruits apyrènes qui se développent de façon spontanée ou stimulée (par l'industrie agroalimentaire) sans qu'il n'y ait de fécondation et qui ne produisent donc pas de graines: la banane, le concombre, certaines variétés d'agrumes (orange, clémentine) et de pastèques (melons d'eau).

4. Les pseudo-fruits ou fruits complexes, appelés aussi faux-fruits. Ce sont des fruits dont le péricarpe charnu vient de la transformation d'autres pièces florales que l'ovaire. Ils peuvent être issus de la transformation d'un ensemble de fleurs (une inflorescence) qui deviennent charnues et se soudent entre elles pour former une infrutescence, comme l'ananas et la figue. Ils peuvent aussi être le résultat de la transformation concomitante du réceptacle floral et de l'ovaire comme le melon, le concombre et d'autres plantes de la famille des cucurbitacées, ou uniquement du réceptacle floral comme la fraise, la pomme, la poire et d'autres plantes de la famille des rosacées.

Bien que la pomme et la fraise fassent partie de la même famille de plantes, leurs fruits se forment différemment. Dans les deux cas, la chair (faux-fruit) vient de la transformation du réceptacle floral. Par contre, dans la pomme, le "vrai fruit" (ovaire) correspond à la partie plus coriace au cœur de la pomme (le trognon) qui entoure les graines (les pépins), alors que dans la fraise, les "vrais fruits" sont les petits grains verts et durs (des akènes) à la surface du faux-fruit, qui contiennent chacun une graine.   

Alors, pour résumer:

  • Les légumes n'existent que dans la cuisine.
  • Quand un fruit contient de la pulpe, cela peut être un fruit charnu ou un pseudo-fruit.
  • Quand il n'en a pas, c'est un fruit sec. 
  • Quand il n'y a ni graines, ni noyaux (encore faut-il les reconnaître), c'est un fruit parthénocarpique. 

Un 5 mars sur le mont Saint-Bruno

Un bouquet de conifères à l'écart des coureurs, des fat bikes et des chiens, si on allait jeter un oeil, des fois que...une chouette rayée ferait le plein de vitamine D.