Aucun message portant le libellé Arbres. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Arbres. Afficher tous les messages

Un 9 mai dans le boisé du Tremblay


Malgré un froid de canard, le boisé continue à se remplir de toutes sortes de choses: des feuilles, des fleurs et des oiseaux.

Moqueur chat
Érable à Giguère

1917




Je vais rarement marcher dans mon quartier, je préfère la nature. Hier pourtant, je suis passé à proximité du parc Gentilly Est, un tout petit parc de Longueuil qui abritait un boisé probablement rélictuel de ce qui fut une forêt plus vaste dont il ne reste aujourd'hui que le Parc Michel Chartrand et le boisé du Tremblay, pour ne parler que des espaces significativement verts. Au printemps, aussi étrange que cela puisse paraître au beau milieu des bungalows du 450, on pouvait y voir des trilles et quelques autres représentantes de la flore forestière. 
Malheureusement, je crois que je vais pouvoir en faire mon deuil, car ce que j'ai vu hier ressemble plus au paysage qu'a connu mon arrière grand-père dans les tranchées de 14-18 qu'à autre chose. Seul responsable, l'agrile qui a tué tous les frênes, comme en témoigne la vue de Google. J'espère seulement que l'on replantera rapidement  et le plus "naturellement" possible.

Le printemps dans le boisé du Tremblay



Avant de m'atteler à la création d'exercices pour relever le niveau de littératie des technologues en génie industriel, je suis allé accueillir le printemps dans le boisé du Tremblay. Une arrivée saluée par les tambours du pic mineur, mais sans trompette. Plus discret, le saule a décidé de marquer l'événement en accouchant de ses chatons.

Un 14 mars dans le parc Michel Chartrand (Longueuil)



Que change la COVID-19 dans la vie d'un naturaliste misanthrope et grognon ? Rien, il continue à guetter les signes du printemps et à s'impatienter, comme cette marmotte qui avait mal réglé son réveil-matin et qui est repartie se coucher au galop. Les carouges à épaulettes, quant à eux, sont à l'heure et font retentir leurs grincements depuis une semaine à Longueuil, mais il en faudra plus pour briser la glace. 
Dans le bois, les grands frênes font semblant de dormir, mais ils sont bel et bien morts, victimes d'une autre épidémie. Quelle importance ? La frênaie est morte, vive la hêtraie ! La relève est déjà là, à mi-parcours, comme le prouve la marcescence partielle du hêtre à grandes feuilles.


Un palmier sur la tête



Je ne crois pas avoir déjà parlé du Chamaedorea elegans de la maison. Même à un âge avancé, ce petit palmier originaire des forêts pluviales du Mexique, du Belize et du Guatemala dépasse difficilement le mètre en captivité; ce qui lui a valu le nom de palmier nain. C'est à peine mieux dans son environnement où il ne peut espérer gagner que 4 mètres de plus.




Pour me faire pardonner, les conditions de vie que j'impose à cet immigré et flatter son ego, je l'ai placé sur une étagère qui surplombe mon bureau. Je crois qu'il aime sa position dominante. En tout cas, il fleurit tous les ans; des petites fleurs jaunes globuleuses au parfum très agréable à condition de coller son nez dessus.


Un 4 janvier au parc-nature de la Pointe-aux-prairies

Quand nous habitions Montréal, nous allions souvent nous promener dans ce parc-nature pour y observer le grand-duc d'Amérique et la petite nyctale. Même le bourdonnement de l'autoroute qui coupe le parc en deux nous paraissait reposant comparé au trafic du centre-ville.  

Un vieux saule qui déjoue le diagnostic du "spécialiste"

Après avoir délaissé le lieu pendant quelques années, nous y sommes retournés voir si les grand-ducs étaient toujours là; nous ne les avons pas trouvés. En revanche, nous avons pu constater que l'agrile du frêne n'avait pas oublié les grands frênes de cette forêt, qui sont tous morts ou mourants.
Les arbres ont été marqués. Dans une frênaie agonisante, le spectacle de tous ces rubans rouge vif ou bleus est définitivement antinaturel et désagréable. Des remplaçants ont aussi été plantés. Pour les protéger des cerfs de Virginie, les plantations ont été entourées de hautes clôtures en fer forgé qui donnent à la promenade des allures de ronde en milieu carcéral.

Un cerf qui en a vu d'autres

À part cela et grâce à la douceur anormale de ce début d'année, l'excursion a quand même été agréable. Nous n'avons vu que très peu d'oiseaux, même parmi les plus communs. Le plus remarquable a été un pygargue perché de l'autre côté du fleuve, sur la rive de l'île Sainte-Thérèse.

Un 26 octobre dans le parc des étangs Antoine-Charlebois

Il reste quelques feuilles à tomber, quelques graines à s'envoler, quelques bernaches à migrer et quelques œufs à pondre pour le sympétrum tardif (Sympetrum vicinum), peut-être la seule libellule encore active en cette saison. Si tardive qu'elle peut se faire surprendre par le gel. 
Peu lui importe, elle a profité de l'été et maintenant elle confie à l'étang la future génération.




Asclépiade commune
Pas de malaise, c'est un mélèze laricin qui se prépare à l'hiver 
Monsieur Sympétrum tardif

Un 12 octobre dans le parc national de la Mauricie

Fréquenté seulement par quelques touristes européens et asiatiques venus admirer les couleurs de l'automne québécois, le parc était suffisamment tranquille pour entendre les feuilles tomber. En s'écartant des points de vue et de la route par les sentiers les plus difficiles, nous avons rapidement réussi à nous séparer de nos congénères et à trouver la compagnie que nous recherchions, notamment une salamandre cendrée, un écureuil roux et une gélinotte huppée surprise autant que nous et qui nous a gratifiés de sa posture la plus menaçante. Quelques rainettes crucifères, des geais bleus et des mésanges à têtes noire s'occupaient de la bande sonore.





Viorne à feuilles d'aulne
Aster acuminé
Médéole de Virginie

Salamandre cendrée
Gélinotte huppée

Forestia: ancienne forêt ou forêt ancienne ?

Au cours de la fin de semaine, j'ai eu la chance de découvrir un autre de ces lieux enchanteurs, préservés du temps et de l'humanité. Celui-ci ne déroge pas à la règle tacite qui les unit tous: se cacher parmi nous, au cœur de nos villes, enclavés entre nos constructions, et se protéger par un rempart de citoyens tombés sous leurs charmes. 
Comme le prix pour en parler était de ne pas dévoiler les secrets de son emplacement, je dirai juste que l'endroit se situe aux alentours de Pointe-du-Lac. Comme toujours dans ces lieux, il suffit d'emprunter les chemins les moins fréquentés, ceux qui s'aventurent au cœur de la forêt, pour perdre toute notion de distance et de temps. 
À Pointe-du-Lac, si vous décidez de les suivre malgré tout, ils vous conduiront à l'assemblée des pins blancs et des pruches, qui siège depuis des siècles. Les vénérables siéent là, plongeant leurs racines dans les sables laissés par le lac Lampsilis qui inondait la région, il y a 9000 ans. D'ailleurs, depuis que ce dernier a disparu, la rivière qui venait grossir ses eaux a bien du mal à se frayer un chemin jusqu'au lac Saint-Pierre, son successeur. À moins que ses innombrables méandres fassent partie d'un stratagème élaboré pour égarer le visiteur. 








Un 5 octobre dans le boisé du Tremblay

Et des signes qui ne trompent pas comme ce bruant à couronne blanche, que l'on ne voit que deux fois par an, et ces érables.

Bruant à couronne blanche
Érable rouge
Érable à sucre
Bruant à gorge blanche

Un 18 juillet au Cap Spear



Le Cap Spear doit sa célébrité au fait qu'il est le point le plus à l'est de l'Amérique du Nord. Moi, je me souviendrais surtout de ces tapis de canneberge en fleurs et de mon premier cornouiller de Suède, qui regardait le genévrier rampé à son pied. Chacun son truc.


Camarine pas encore noire
Genévrier rampant et Cornouiller de Suède
Cornouiller de Suède
Airelle canneberge
Maïanthème du Canada