Un 27 juin dans le marais de la rivière-aux-cerises

Grenouille verte


J'ai déjà parlé du marais de la rivière-aux-cerises, en bordure de Magog en Estrie. Rien n'a changé en trois ans; la promenade sur la passerelle qui traverse le marais et la rivière est toujours aussi agréable et riche en découvertes.  

Grand nénuphar jaune
Pain-de-perdrix
Une éphémère de l'espèce Hexagenia limbata, gentiment identifiée par la communauté de iNaturalist.org

Un 8 août au parc régional Saint-Bernard

Sous ce nom au charme typiquement administratif, se cache une forêt mystérieuse de Thujas de l'Ouest et de Pins blancs qui plonge ses racines dans un affleurement rocheux formé il y a 470 à 485 millions d'années par le dépôt de sédiments au fond d'une mer fermée, chaude et peu profonde, peut-être une lagune, en bordure du continent Laurentia. 

La forêt de la Montagne-à-Roméo - c'est ainsi que les résidents appellent cet affleurement - est peuplée d'étranges créatures qui pourraient passer pour des sculptures de métal si on ne connaissait pas la légende de ce lieu chargé d'histoire. 

Il y a fort longtemps, la montagne Saint-Bernard (un autre de ses noms) était le domaine de Malot, un hermite qui avait le don de divination. Peu enclin à en faire profiter les autres et avare de sa tranquillité, il avait protégé sa solitude par un sort ayant la forme d'une énigme. La résoudre vous donnait l'accès à ses révélations, échouer vous condamnait à la pétrification.

Évidemment, comme chacun le sait, toutes ces légendes ne sont que l'interprétation fantasmée d'une réalité que nous ne pouvons expliquer. Ici bien sûr, il n'y a pas de réelle pétrification. Non, si vous ne répondez pas à l'énigme de Malot, dont l'âme a traversé les siècles et se fait aujourd'hui appeler Glenn LeMesurier, vous serez tout simplement transformé en objet d'art. Ce n'est pas plus compliqué que ça.

Force est de constater que le sort est toujours aussi puissant puisque rien n'y personne, pas même le bourdonnement lointain de la civilisation, n'est venu troubler notre promenade. À l'issue pourtant, un mystère persiste: d'où venait ce doux parfum de miel qui par deux fois a capté notre attention ?


Tout pour plaire


L’œillet de poète était dans le jardin avant que nous nous y installions. Je ne m'attendais pas à l'y trouver puisque cette plante pousse habituellement dans le sud de l'Europe. Il faut croire que son caractère  montagnard  lui permet de passer à travers les hivers québécois.


Évidemment, il y est toujours; comment résister à ses charmes ? La fleur est belle et la floraison abondante. Les couleurs varient d'une plante à l'autre et changent avec les années selon les croisements que les abeilles décident de produire. Si je m'étais appelé Gregor Mendel, je crois que je l'aurais utilisé de préférence au pois pour établir les première lois de la génétique.
En cherchant l'origine du nom dans l'internet, je suis tombé sur des tas de pages m'expliquant comment la cultiver. Peine perdue, je vais vous donner mon secret: ne faites rien. Résistez à l'envie de la couper quand elle est fanée, laissez la fructifier (elle vous remerciera en produisant de nombreuses petites graines), laissez-les se répandre à terre. 
Si l'envie vous prend de la déménager, l'effort à produire est à peine plus important. Prenez le fruit sec (il s'ouvre par le haut), renversez-le et laissez tomber les graines là où vous voulez des fleurs. C'est tout.
Comme c'est une bisannuelle, ne vous attendez pas à avoir des œillets la première année. Elle commence par préparer le terrain en faisant des rosettes de feuilles. Elle fleurit l'année suivante, puis elle meurt.
Avec cette facilité de reproduction, on pourrait croire que la plante est envahissante. Pantoute. Une année, elle a fait une tentative d'évasion dans le bois derrière la clôture; l'année suivante, il n'y en avait plus. C'est une poétesse, pas une guerrière.