Développement immobilier: phase 2

Condos pour abeilles sauvages

La phase 1 du projet de condos pour abeilles sauvages date déjà de 10 ans. Les appartements rénovés depuis attirent toujours autant de monde et hier, les futures locataires manifestement victimes d'une crise du logement se bousculaient pour les visites libres.

Pour faire face à cette demande, j'ai donc décidé d'ajouter une phase 2 au projet en remettant sur le marché quelques vieux logements qui avaient été forcés par des pics. La réaction ne se fit pas attendre et tandis que j'installais la nouvelle tour à condos, les abeilles charpentières prenaient possession des lieux.

Ceux qui savent

Et ce n'est qu'un début.

Dans un billet antérieur, je signalais que la coupe des frênes morts avait commencé dans le boisé du Tremblay.

Je comprends que tous ces arbres morts représentent un risque pour les promeneurs. D'un autre côté, en regardant de plus près le diamètre des arbres coupés, leur hauteur et leur distance par rapport au chemin, je me suis demandé quel risque fait courir la chute d'un arbre dont le tronc tient dans ma main, une petite main d'un homme qui ne dépasse le mètre que de 70 cm. Comme je n'ai pas fait d'études en gestion des risques ou en sécurité civile, je ne peux opposer d'arguments solides et je respecterai la décision de ceux qui savent.

Ce matin, en repassant par là, mon attention a été attiré par les copeaux qui recouvraient le sol. J'ai alors compris que les arbres abattus avaient été déchiquetés et transformés en paillis.

C'est alors que je me suis demandé si cet épais tapis de paillis ne risquait pas d'étouffer tout espoir de germination ou de repousse de la strate herbacée du sous-bois. Mais comme je n'ai pas fait d'études en foresterie, que je ne suis pas agriculteur, juste un modeste jardinier qui, lorsqu'il veut étouffer ses mauvaises herbes, recouvre le sol de copeaux de bois en prenant soin de ne ne pas recouvrir les plantes qu'il a choisi de garder, je me contente de respecter la décision de ceux qui savent.

D'un autre côté, j'ai quand même fait quelques études en biologie, suffisamment en tout cas pour savoir qu'un arbre, même mort, peut être utile à son environnement. Par exemple, il peut nourrir des xylophages, qu'il soient bactériens, fongiques ou situés plus haut dans l'échelle de l'évolution. Si son diamètre est suffisant, il pourra servir à des espèces arboricoles qui s'y abriteront et se nourriront des xylophages. Et s'il tombe, ce qui finira fatalement par arriver, il continuera quand même à alimenter la vie autour et à protéger les petits mammifères, les reptiles et les amphibiens, entre autres, et ce, jusqu'à ce qu'il ne reste rien de lui.

Le cycle normal de la vie

Un 5 avril au parc de la Pointe-du-Marigot

Le parc de la pointe-du-marigot est un parc de la ville de Longueuil qui ne savait probablement pas quoi faire de ce bout de terrain coincé entre la route 132 et le fleuve Saint-Laurent. D'ailleurs, même le portail web de la ville ne le situe pas correctement sur la carte. Pour y accéder, il faut emprunter l'une des rares passerelles qui enjambent l'autoroute; c'est vous dire l'étroitesse des lieux.

La promenade René-Levesque, en hommage à ce premier ministre du Québec qui révait d'indépendance pour sa province, est une piste cyclable en contre-bas de l'autoroute qui mène aux États-Unis.   

Le parc dont la superficie fluctue au gré des crues du fleuve a déjà connu de meilleurs jours à en juger par les vestiges d'une passerelle ambitieuse devenue impraticable et par les panneaux d'interprétation ternis par le soleil. Aujourd'hui, la Pointe du Marigot est un lieu d'échouage pour les déchets qui descendent le fleuve et les pièces détachées des véhicules qui roulent plus haut. C'est le genre d'endroit où l'on s'attend à trouver un cadavre au détour d'un buisson et où certains animateurs de télé se font surprendre le micro à la main par la police.

Qu'est-ce que je faisais là, me direz-vous ? Bah, j'avais cru voir du vert, alors je me suis arrété. Mais voyons le bon côté des choses: il faisait beau, la vue sur le fleuve et Montréal pas si loin était belle et les chants d'oiseaux remplissaient l'air. Il faut dire que pour couvrir le bruit des moteurs, ils ont intérêt à chanter fort pour se faire entendre. Hein, qu'est-ce que tu dis ? Je disais "CHANTER FORT".

Et puis ces enclaves de nature, même maganées, réservent parfois des surprises aux naturalistes. Plus tard dans la saison, nous y avons déjà observé des grandes aigrettes et, à quelque reprises, un pyguargue à tête blanche péchant au large. Cette fois-ci, il y avait des harles couronnés sur le fleuve et une cane colvert sur la rive qui se prenait pour une "branchue" (carolin en français de France), sans oublier des canards d'Amérique et des canards chipeaux qui s'abritaient dans une anse.  

Canard colvert