La météo des mangeoires

Les mangeoires ont des choses à dire; il suffit de les écouter. Elles vous parlent du temps qu'il va faire et vous racontent des histoires de chasse

Par exemple, quand les oiseaux s'y bousculent frénétiquement, c'est qu'il va neiger dans les heures qui suivent. Par contre, si elles sont désertes alors qu'il neige, comme ce matin, c'est qu'il y a une bonne raison. Sur la photo ci-dessus, elle est facile à trouver: les mangeoires sont à gauche, la raison est perchée sur la clôture.  

Il s'agit d'un jeune épervier, probablement de Cooper. Jeune en raison des rayures verticales brunes de la poitrine et "de Cooper" pour plusieurs raisons: la taille de l'oiseau, les rayures de la poitrine qui sont plus fines, plus discontinues et moins marquées que celles d'un épervier brun (elles descendent aussi moins bas sur la poitrine), et la tête plus aplatie au sommet, sans sourcil pâle et net au-dessus de l'œil.

Un phoque à Longueuil

Pendant que ma blonde est partie faire tourner des ballons sur son nez à Montréal, je passe l'aspirateur en jetant quelques coups d'œil par les fenêtres. 

Au sous-sol, nous avons un beau poste d'observation qui donne une vue sous la terrasse. Le vent n'y souffle pas, la neige ne s'y accumule pas et la chaleur qui s'échappe toujours un peu de la maison en fait un endroit presque confortable pour la faune. Ce matin, le soleil froid (-28°C ressenti) a poussé les tourterelles à s'y rassembler. 

Le dernier des goglus

Un drôle de nom pour un oiseau avec un drôle de chant. C'était au mois de mai dernier dans le Parc national de Plaisance et cela faisait presque une éternité que je n'avais pas vu un goglu des prés

Si vous en croisez l'été prochain, profitez-en, car lui aussi à tendance à disparaître. Au cours des 40 dernières années, ses effectifs ont chuté de 88 % et il est maintenant classé dans les espèces menacées. Les raisons de ce déclin ne sont pas à chercher bien loin. L'oiseau niche dans les prairies que nous nous sommes accaparés pour en faire des prés. L'oiseau s'en satisferait, mais l'agenda de l'agriculteur industriel est incompatible avec celui de la perpétuation de son espèce et une fauche trop hâtive détruit les nids.

Il y aurait bien des solutions. Par exemple, on pourrait retarder la fauche, laisser une parcelle aux oiseaux ou contourner les nids. Elles fonctionnent dans d'autres pays, avec d'autres espèces d'oiseaux. Ce ne sont pas des mesures faciles à implanter, car il faut fixer des prix et les comptables ne comprennent la valeur de la biodiversité pour les rendements que lorsqu'elle a disparu.