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Eurosta la frileuse

En vous promenant cet automne, vous avez sûrement remarqué ces boules de la grosseur d'une noix qui ornent la partie supérieure des tiges de Verge d'or fanées. Il n'y en a généralement qu'une par tige, mais rares sont celles qui n'en portent pas.
La nature faisant de belles choses mais rarement inutiles, il ne s'agit évidemment pas de décorations de Noël. Des fruits ? Non plus. Ce sont plutôt des abris pour passer l'hiver; des abris fabriqués par la larve d'une petite mouche baptisée Eurosta solidaginis.

Eurosta solidaginis

La mouche ne dépasse pas 5 mm de long. Elle ne vole pas très bien et préfère la marche; ce qui ne l'a pas empêchée de coloniser presque toute l'Amérique du Nord. Vers la fin du printemps ou le début de l'été, après une quinzaine de jours d'existence débridée, elle dépose ses œufs sur une tige de Verge d'or. Oh, pas n'importe laquelle ! Solidago altissima et S. gigantea ont sa préférence. Une dizaine de jours plus tard, les œufs éclosent et les larves commencent à se forer un accès vers le cœur de la tige. Leur salive contient une substance semblable aux hormones de croissance de la plante, qui stimule localement la prolifération des cellules de la tige. La gale ainsi formée sert d'abri et de nourriture à la larve jusqu'à son émergence, le printemps suivant. 

Eurosta solidaginis

Évidemment, l'épaisseur des parois ne suffit pas à l'isoler du froid. Pour ce faire, en automne, quand les températures fraichissent, la larve commence à synthétiser du glycérol, un antigel qui empêche les cellules d'éclater en maintenant leur contenu à l'état liquide. Puis, Elle fait une dernière chose avant de s'endormir; elle se creuse un tunnel vers la sortie en prenant bien soin de laisser l'épiderme de la tige pour clore l'accès.     
Enfin tout ça, c'est dans le meilleur des cas, car en y regardant de plus près, on constate rapidement que la plupart des gales sont perforées. Et si vous êtes aussi observateurs que curieux, vous aurez sûrement remarqué que les stations de verges d'or sont très fréquentées par les mésanges à tête noire et les pics mineurs . Je vous laisse tirer vos propres conclusions.   

Eurosta solidaginis


Vergerette du Canada

Photo de Michael Becker
 [GFDL or CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
Conyza canadensis (Astéracées) est aussi appelée Érigéron du Canada, Fausse camomille, Queue de renard ou Vergerolle du Canada.
La vergerette est une plante herbacée annuelle très commune, qui pousse de l’Amérique du Sud jusqu'au Canada. Introduite en Europe au XVIIème siècle, elle est aujourd’hui répandue dans tout le continent eurasiatique.
On utilise les parties aériennes, qui sont anti-inflammatoires, antirhumatismales, astringentes, diurétiques et hémostatiques.
Parmi les principes actifs de la vergerette, on trouve :
  • Une huile essentielle à limonène, terpinéol et linalol.
  • Des flavonoïdes dont l’apigénine, le quercitroside, et la rutine.
  • Des tanins.
Contre la diarrhée, la goutte, les rhumatismes, la lombalgie, les saignements (hémorroïdes),  la cystite, l'albuminurie, les néphrites, la lithiase urinaire et la cellulite.
  • Infusion de 2 à 4 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
Publié le 11 novembre 2015, mis à jour le 26 juillet 2021

Souci

Photo de Ernst Schütte
[GFDL or CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
Calendula officinalis (Astéracées) est aussi appelée Souci officinal ou Souci des jardins.
Le souci est probablement originaire du sud de l’Europe, mais il est cultivé et a été propagé depuis tellement longtemps qu’il est difficile d’en situer l’origine exacte. On le fait pousser aujourd’hui dans toutes les régions tempérées du monde. Plante vivace à courte durée de vie, il est généralement cultivé comme une annuelle.
On utilise les fleurs récoltées dès leur éclosion, qui sont anti-inflammatoires, antibiotiques, antifongiques, antispasmodiques, antivirales, cicatrisantes, emménagogues, hémostatiques, immunostimulantes et sudorifiques.
Parmi les principes actifs du souci, on trouve :
  • Des flavonoïdes (0,8 %) parmi lesquels l’isorhamnétine, la quercétine et leurs glucosides.
  • Les polysaccharides PS-I, PS-II et PS–III (15 %).
  • Des terpènes incluant des alcools libres ou estérifiés (α-amyrine, β-amyrine, lupéol, longispinogénine, arnidiol, bréïne, calenduladiol, érythrodiol, faradiol, hélantriol A1, B0, B1 and B2, lupéol, maniladiol, ursadiol) et des saponines (calendulosides C–H).
  • Une huile essentielle (0,3 %) composée entre autres de cadinol, de menthone, d’isomenthone, de caryophyllène, d’ α-ionone et de β-ionone.
  • Des caroténoïdes (4,7 %).
  • La calenduline.
Contre les douleurs hépatiques et biliaire, la lithiase biliaire, les douleurs menstruelles (dysménorrhée), les règles irrégulières (aménorrhée), la ménopause, les infections et les inflammations gastro-intestinales (gastrite, proctite), les spasmes gastro-intestinaux, l'ulcère gastroduodénal, l'épistaxis, les varices, les ulcères variqueux, les hémorroïdes, le lymphœdème, la fièvre et la goutte.
  • Infusion de 1 à 4 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
  • Teinture (1:5 éthanol à 90 %) à raison de 0,3 à 1,2 ml, 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 40 %) à raison de 0,5 à 1 ml, 3 fois par jour.
Contre les inflammations de la peau et des muqueuses de la bouche et de la gorge, les plaies qui guérissent mal, les ulcères variqueux, les brûlures, les ecchymoses, les engelures, les infections de la peau (impétigo), les abcès, l'eczéma, les croûtes de lait, les cors, les durillons, les verrues, la conjonctivite et les douleurs rhumatismales.
  • Compresse avec une infusion de 25 g par litre d’eau ou avec la teinture diluée dans l'eau (1:3).
  • Cataplasme de feuilles fraîches.
  • Lotion avec une décoction (5 minutes) de 100 g par litre d’eau.
  • Bain de bouche ou gargarisme avec l'infusion ou avec 2 à 4 ml de teinture dilués dans 250 ml d'eau.
  • Huile, crème ou onguent avec 2 à 5 % de souci.
Il est recommandé de faire un usage modéré du souci par voie interne; pas plus d'une semaine sur une base quotidienne et attendre six semaines avant d'en reprendre. Les femmes enceintes et celles qui allaitent ne devraient pas l'utiliser.



Piloselle

photo de Conny [GFDL or CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons
Hieracium pilosella (Astéracées) est aussi appelée Épervière piloselle, Épervière, Oreille de souris, Oreille de rat ou Herbe à l’épervier.
La piloselle est une plante vivace originaire d’Eurasie et naturalisée en Amérique du Nord. Elle pousse dans les sols pauvres et secs. Très semblable au pissenlit, les feuilles poilues forment une rosette d’où émerge une tige florale d’environ 20 cm de haut, ainsi que des rejets qui vont s’enraciner pour produire de nouvelles plantes.
Les racines de la piloselle sécrètent des substances qui inhibent la croissance des racines et la germination des autres plantes. Après quelques années, ce phénomène appelé télétoxie peut aussi affecter la colonie de piloselles elle-même.
On utilise toute la plante, qui est antibiotique, antitussive, antiurique, astringente, diurétique et hypocholestérolémiante.
Parmi les principes actifs de la piloselle, on trouve :
  • L’ombelliférone (0,6 % de la plante séchée), une coumarine à laquelle on attribue une partie des effets antibactériens.
  • Des flavonoïdes (0,25 %), dont la lutéoline et l’apigénine.
  • Des acides organiques (environ 20 %) dont l’acide caféique et l’acide chlorogénique.
Contre les maladies infectieuses pulmonaires (coqueluche) et les difficultés respiratoires chroniques (toux, bronchite, asthme), l'athérosclérose, la fièvre, la brucellose, les troubles de la miction, la lithiase urinaire et biliaire, la rétention d'eau, les infections urinaires et l'hypercholestérolémie.
  • Plante séchée et pulvérisée jusqu’à 0,5 g, 3 fois par jour.
  • Infusion de 2 à 4 g de plante fraîche dans 150 ml d’eau, 2 à 3 fois par jour.
  • Décoction (1 minute) de 3 g de plante fraîche dans 150 ml d’eau, 2 à 3 fois par jour.
  • Teinture (1:2 éthanol à 45 %) à raison de 1 ml, 6 fois par jour, pendant 3 jours.
  • Vin de piloselle (1:8, 15 jours) à raison de 5 ml par jour.
Contre les hémorragies et les plaies suppurantes.
  • Cataplasme de feuilles séchées et réduites en poudre.
En l’absence de données toxicologiques, l’usage de la piloselle n’est pas recommandé aux femmes enceintes ou celles qui allaitent.



Pétasite

Photo de Meky [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons
Petasites hybridus (Astéracées) est aussi appelée Grand Pétasite, Pétasite hybride, Chapelière, Herbe aux teigneux, Herbe aux chapeaux, Herbe à la peste ou Grand Pas d'âne.
Le pétasite est une grande plante vivace d’Europe. Elle pousse dans les sols riches et humides et on la trouve généralement à proximité des cours d’eau. Elle se reconnait à ses grandes feuilles en forme de cœur et à son épi de fleurs roses qui peut atteindre un mètre de haut.
On utilise toute la plante qui est analgésique, antiallergique, anti-inflammatoire, antimigraineux, antispasmodique, expectorante et mucolytique.
Parmi les principes actifs du pétasite, on trouve:
  • Des sesquiterpènes dont la composition varie selon les deux chémotypes de pétasite : un chémotype à pétasine, néopétasine et isopétasine et un chémotype à furanopétasine.
  • Une huile essentielle (0,1 % des feuilles) à dodécanal.
  • Des flavonoïdes dans les feuilles : l’astragaline, l’isoquercitrine et la quercétine.
  • Des alcaloïdes pyrrolizidiniques, qui sont toxiques pour le foie : la sénécionine, l’intégerrimine et la senkirkine. Ils sont présents dans toute la plante mais leur concentration est plus importante dans la racine; leur quantité augmente dans la plante séchée.
Contre la rhinite allergique (rhume des foins), les douleurs musculosquelettiques, les spasmes des voies urinaires (lithiase urinaire, la toux et l’'asthme.
Pour prévenir la migraine et l’ulcère gastroduodénal.
  • Extrait normalisé et débarrassé des alcaloïdes pyrrolizidiniques, à raison de 7,5 à 15 mg de pétasine, 2 fois par jour.
Contre les plaies et les piqûres d'insecte.
  • Cataplasme
La plante contient des pyrrolizidines, qui sont des alcaloïdes toxiques pour le foie et cancérigènes. Leur quantité est fortement diminuée dans les extraits commerciaux, mais ils demeurent présents. De ce fait, les extraits ne devraient pas être utilisés plus de 4 à 6 semaines par année. On considère que l'absorption de ces alcaloïdes ne doit pas dépasser 1 microgramme par jour. Par ailleurs, il ne faut pas utiliser la plante en infusion. L'usage du pétasite peut provoquer des malaises gastrointestinaux sans gravité comme de l'éructation et des nausées. Il est, en outre, interdit aux femmes enceintes ou qui allaitent et aux personnes souffrant d'insuffisance cardiaque, de maladies hépatiques ou rénales.



Grande camomille

Tanacetum parthenium (syn. Chrysantemum parthenium (Astéracées) est aussi appelée Pyrèthre doré, Pyrèthre mousse ou Tanaisie parthénium.
La grande camomille est une plante vivace originaire d’Europe, qui a été introduite sur d’autres continents, notamment en Amérique du Nord. Odorante, elle se distingue des autres camomilles par ses nombreuses fleurs (capitules) groupées en corymbes et par ses feuilles divisées moins finement (5 à 12 lobes dentés).
On utilise les parties aériennes, qui sont anti-inflammatoires, antimigraineuses, antipyrétiques et antispamodiques.
Parmi les principes actifs de la grande camomille, on trouve :
  • Des lactones sesquiterpéniques : les germacranolides (dont 0,9 % de parthénolide), les guaianolides et les eudesmanolides.
  • Une huile essentielle (0,02 à 0,07 % des parties aériennes) contenant entre autres du camphre.
Contre la migraine, les vertiges, les acouphènes, l'arthrite, l’arthrose, les douleurs articulaires, la fièvre, les règles douloureuses, le mal d'estomac et le mal de dent.
  • Feuilles fraîches à raison de 2 à 3 par jour. Traditionnellement, on les mâche.
  • Feuilles séchées jusqu’à 0,20 g par jour.
  • Infusion de 2,5 g de parties aériennes dans 150 ml d’eau, 2 fois par jour, 5 jours sur 7.
  • Extrait normalisé en parthénolide à raison de 125 à 250 mg par jour.
Contre les piqûres d'insectes.
  • Frotter les parties aériennes sur la peau.
Il est recommandé d'interrompre la consommation de temps à autre. La grande Camomille peut provoquer des ulcères dans la bouche quand elle est mâchée. La grande Camomille ne devrait pas être prise en même temps qu'un traitement anticoagulant, car elle a un effet antiplaquettaire qui peut s'ajouter à celui des médicaments. Elle peut provoquer aussi des allergies et elle est contre-indiquée aux femmes enceintes.

Mis à jour le 18 juin 2021

Eupatoire perfoliée

Eupatorium perfoliatum (Astéracées) est aussi appelée Herbe à souder ou Herbe à la fièvre.
L'eupatoire perfoliée est une grande plante indigène de l'est de l'Amérique du Nord, qui pousse dans les milieux ouverts plutôt humides. 
On utilise les parties aériennes, qui seraient  fébrifuges, immunostimulantes, mucolytique et sudorifiques.
Parmi les principes actifs de l'eupatoire, on trouve:
  • l'astragaline et d'autres flavonoïdes auxquels on attribue des effets anti-inflammatoires.
  • des lactones sesquiterpéniques dont l'euperfoline, l'euperfolitine, l'eufoliatine, l'eufoliatorine et l'euperfolide, qui seraient immunostimulantes.
Contre la fièvre, la grippe, le rhume, la bronchite, la congestion des voies respiratoires et les douleurs rhumatismales.
  • Infusion de 1 à 2 g dans 150 ml d'eau, 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 1 à 2 ml, 3 fois par jour.
  • Teinture (1:5 éthanol à 45 %) à raison de 1 à 4 ml, trois fois par jour.
En l'absence de données toxicologiques, l’eupatoire ne doit pas être utilisée pendant la grossesse, ni de façon prolongée dans tous les autres cas. Elle pourrait contenir des alcaloïdes pyrrolizidiniques, qui sont toxiques pour le foie.



Estragon

photo de KENPEI 
[GFDL, CC-BY-SA-3.0 or CC BY-SA 2.1 jp]
 via Wikimedia Commons
Artemisia dracunculus (Astéracées) est aussi appelée Dragonne, Herbe dragon Herbe aux dragons, Serpentaire ou Armoise âcre.
L’estragon est une plante vivace et aromatique originaire d’Asie occidentale, qui est cultivée dans les jardins du monde entier.
On utilise toute la plante, qui est analgésique, anticonvulsivante, antispasmodique, antidiabétique, anti-inflammatoire, apéritive, digestive, emménagogue, hypolipidémiante et légèrement sédative.
Parmi les principes actifs de l'estragon, on trouve:
  • Une huile essentielle (0,8 %) composée principalement d’estragol (70 %).
  • Des coumarines.
  • Des flavonoïdes.
Contre les troubles digestifs, la perte d'appétit, l'insomnie, le mal de gorge, le mal de dents et le retard des règles.
  • Infusion de 4 à 5 g de parties aériennes dans 150 ml d’eau, une heure avant le repas.
Contre les plaies, les irritations de la peau et les éruptions cutanées d'origine allergique.
  • Compresse avec l'infusion.
Son usage médicinal est contre-indiqué pendant la grossesse et l'estragon ne devrait pas être utilisé plus de 4 semaines consécutives.



Chardon Marie

Photo de Jeantosti
[GFDL or CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
Silybum marianum (Astéracées) est aussi appelée Artichaut sauvage, Chardon argenté, Chardon de Notre-Dame, Chardon marbré, Épine blanche, Lait de Notre-Dame, Silybe de Marie.
Probablement d’origine européenne, le chardon Marie, qui pousse dans les endroits ensoleillés, a été propagé par l’homme sur tous les continents. On le reconnait facilement à ses feuilles épineuses qui portent des marbrures blanches le long des nervures.
La légende veut que Marie ait donné le sein à Jésus sous un buisson de ce chardon et que quelques gouttes de lait soient tombées sur les feuilles.
On utilise les graines, débarrassées de leurs aigrettes, qui sont antioxydantes, galactogènes et hépatoprotectrices, et parfois les parties aériennes.
Parmi les principes actifs du chardon Marie, on trouve:
  • La silymarine, un mélange d'une dizaine de flavanolignanes, dont le principal constituant est la silybinine. La silymarine représente 1,5 à 3 % du poids sec des graines. 
Contre les troubles hépatiques (ictère, hépatite, cirrhose), les troubles de la vésicule biliaire (lithiase biliaire), le diabète, le manque de lait, l'asthme, le rhume des foins, la céphalée d'origine allergique, l'urticaire, les états dépressifs, les hémorroïdes, les varices et la varicocèle.
  • Graines à raison de 12 à 15 g par jour, en plusieurs fois.
  • Infusion de 4 g de graines moulues dans 150 ml d’eau, 3 à 4 fois par jour, une demi-heure avant les repas.
  • Infusion de 1 g de parties aériennes dans 150 ml d’eau, 2 à 3 fois par jour.
  • Décoction (10 minutes) de 4 à 5 g de graines concassées dans 150 ml d’eau, prendre 15 ml par heure.
  • Teinture à raison de 1 ou 2 ml, 3 fois par jour, une demi-heure avant les repas.
  • Extrait normalisé à raison de 200 à 400 mg de silymarine par jour.
Le chardon peut parfois provoquer des troubles gastro-intestinaux légers. Il peut entraîner une réaction chez les personnes allergiques aux plantes de la famille des astéracées (marguerites, asters, camomille, etc.).



Chardon béni

Photo de Alberto Salguero Quiles
Cnicus benedictus (Astéracées) est aussi appelée Cnicaut béni, Chardon marbré ou Safran sauvage.
Le chardon béni affectionne les milieux arides du bassin méditerranéen, depuis le Portugal jusqu’à l’Iran au Proche-Orient. Il a été introduit ailleurs dans le monde, notamment en Amérique du Nord. 
On utilise les parties aériennes, qui sont amères, antibiotiques, antidiarrhéiques, anti-inflammatoires, antipyrétiques, cholagogues, cholérétiques, digestives et vulnéraires.
Parmi les principes actifs du chardon béni, on trouve :
  • La cnicine (0,2 à 0,7 %) et ses dérivés, des lactones sesquiterpéniques auxquelles on attribue une grande partie des propriétés de la plante.
  • Une huile essentielle qui serait antibiotique.
Contre la fièvre, l'urémie, la goutte, les rhumatismes, la dyspepsie et les flatulences.
Pour stimuler la production de salive et de sucs gastriques.
  • Infusion de 1 à 3 g de fleurs dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour. 
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 1,5 à 3 ml, 3 fois par jour. 
  • Teinture (1:5) à raison de 7,5 à 10 ml, 3 fois par jour.
Contre les plaies infectées et les ulcères.
  • Cataplasme avec les feuilles broyées.
Le chardon béni peut provoquer des vomissements et des réactions allergiques; il est contre-indiqué pendant la grossesse et l'allaitement.



Grande Aunée

Photo de H. Zell [GFDL or CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
Inula helenium (Asteracées) est aussi appelée Inule aunée, Œil-de-cheval ou Inule hélénie.
Originaire d’Europe et d’Asie avant cela, elle s’est naturalisée en Amérique du Nord. Les premières traces officielles de sa présence au Québec datent de 1850. On peut la trouver au bord des chemins.
On utilise la racine, qui est antibiotique, antitussive, cholérétique, digestive, expectorante, parasiticide, sudorifique, tonique et vermifuge.
Parmi les principes actifs de l’aunée, on trouve :
  • L’hélénine, un mélange comprenant l’alantolactone et l’isoalantolactone que l’on retrouve dans l’huile essentielle et auquel on attribue les effets antihelminthiques, bactéricides, fongicides et hypotenseurs.
Contre la dyspepsie, la diarrhée, l'atonie digestive, les parasites intestinaux, la toux, la bronchite, la trachéite, la coqueluche, les complications pulmonaires des grippes, la tuberculose, l'asthme, l'infection des voies urinaires, l'urémie, les néphrites, la fatigue et l'anémie.
  • Racine en poudre ou en morceau à raison de 1,5 à 4 g, 3 fois par jour
  • Infusion de 3 à 8 g de racine fraîche dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
  • Décoction (5 à 10 minutes) de 1 à 4 g de racine dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour, avant les repas.
  • Vin d’aunée (1:50, 1  semaine) à raison de 30 ml par repas.
  • Teinture de racine (1:10 éthanol à 45%) à raison de 1 ml, 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %,) à raison de 1,5 à 4 ml, 3 fois par jour.
Contre les mycoses, les dermatoses (eczéma, dartre, herpès) et les piqûres d'insectes.
  • Compresse avec une décoction de 100 g de racine par litre d’eau.
Contre la toux et l’inflammation des voies respiratoires.
  • Inhalation des vapeurs d'une décoction de 50 g par litre d’eau.
Il ne faut pas utiliser l’aunée en cas d'ulcère, de diarrhée et pendant la grossesse. À dose élevée, elle provoque des vomissements, de la diarrhée et des spasmes. Elle peut aussi être une cause d’allergie.



Soleils d'Amérique

Hélianthe divariqué

Si les héliantes sont tous originaires d'Amérique du Nord, certains ont fait une carrière internationale comme le topinambour (Helianthus tuberosus) ou le tournesol (Helianthus annuus). Les autres, à peine plus discrets, continuent à faire le bonheur des courreurs de prairies. 

Le nez dans l'herbe à poux


Il y a deux espèces d'herbe à poux au Québec, la petite et la grande. Pour les reconnaître, il faut se fier au nom commun français, qui est Ambroisie à feuilles d'Armoise pour la petite (Ambrosia artemisiifolia) et Ambroisie (à feuilles) trifide pour la grande (A. trifida). Évidemment, si on ne sait pas comment sont faites les feuilles d'Armoise, il ne reste plus qu'à procéder par élimination.
Sur la photo, c'est la petite. Elle a été introduite en Europe vers 1865 (selon la flore laurentienne) et là aussi, elle fait des malheureux. Il parait que les campagnes d'arrachage ou de fauche sont efficaces; je me permets d'émettre un doute et de citer la conclusion d'un rapport de l'Institut national de santé publique du Québec intitulé "Mobiliser une communauté du sud du Québec pour contrer l’herbe à poux: analyse des coûts de l’intervention et de ses effets sur la distribution spatiale des plants, du pollen et des symptômes d’allergie chez des adultes." :
"Il est peu probable que l’herbe à poux disparaisse du territoire québécois compte tenu de son caractère indigène. Les changements du climat ont déjà un effet mesuré sur l’allongement de la période de pollinisation de la plante, les manifestations allergiques sont de plus longue durée et risquent d’être de plus grande intensité en raison d’interactions potentielles avec d’autres allergènes,  tels les polluants atmosphériques. Devant ce constat, la gestion de l’herbe à poux doit viser essentiellement à réduire les concentrations de pollen dans l’air. Une politique publique à l’échelle municipale est une clé importante permettant la pérennité de l’intervention pour un contrôle constant de l’herbe à poux. Les recherches réalisées au Québec soutiennent la nécessité d’une action intégratrice, tant au provincial, au régional qu’au local."

Eupatoire rugueuse, Ageratina altissima, White Snakeroot

Il y a des plantes qui soignent et d'autres qui tuent. Le plus souvent, elles font les deux et, comme pour les médicaments, ce n'est qu'une question de dose. L'avantage du médicament sur la plante, c'est que l'on connait la dose que l'on prend.


Avec l'Eupatoire rugueuse, on ne se pose pas la question: elle est toxique. Selon la dose, elle rend malade ou elle tue aussi bien le bétail que les êtres humains.  Elle est d'ailleurs responsable de la "maladie du lait" qui a décimé des villages de colons nord-américains au XIXème. La cause fut identifiée dès les années 1830, par la docteure Anna Pierce Hobbs qui l'apprit d'une femme-médecine Shawnee. Mais il a fallu attendre 1928 pour identifier le trémétol, la toxine transmise par le lait des animaux qui consommaient l'eupatoire. 



Harmonie des sphères


Ne nous voilons pas la face, l'Azurite (Echinops ritro) qui fleurit au Québec est bien originaire du bassin méditerranéen. En choisissant le djihad par le cœur, cette vivace a mieux réussi que d'autres.  


Armoise annuelle

Photo de Kristian Peters
 [GFDL or CC-BY-SA-3.0],   via Wikimedia Commons
Artemisia annua (Astéracées) est aussi appelée Armoise chinoise.
Originaire d'Asie, elle s'est naturalisée en Europe et en Amérique du Nord ; on la trouve autour des zones habitées et dans les terrains vagues. Elle se distingue de l’armoise commune par ses feuilles divisées et glabres.
L'artémisinine, extraite de l’armoise annuelle, et ses dérivés semi-synthétiques, l’artésunate, l’artéméther (ou arténam), l’artééther (ou artémotil), l’artélinate, l’artéflène et l’artémisinone, font partie des nouveaux médicaments utilisés pour traiter le paludisme, en particulier ses formes résistantes aux traitements conventionnels.
On utilise les parties aériennes, qui sont antibactériennes, antipaludiques, antiprotozoaires et antipyrétiques.
Parmi les principes actifs de l'armoise annuelle, on trouve:
  • L'artémisinine, une lactone sesquiterpénique qui a des propriétés antipaludiques et antiprotozoaires. Sa teneur dans les parties aériennes varie entre 0,01 et 0,8 %; elle est plus élevée dans les fleurs.
  • Une huile essentielle contenant du camphre (44 %)
Conte le palusdisme, la dysenterie, la fièvre, la jaunisse, les maladies inflammatoires, les maladies auto-immunes (le lupus), le psoriasis, les infections fongiques et bactériennes, le manque d'appétit, le rhume, les troubles circulatoires, la constipation et la dysménorrhée.
  • Infusion de 3 à 10 g dans un litre d'eau à prendre en plusieurs fois dans la journée.  
Contre les infections fongiques et bactériennes de la peau, les troubles articulaires (rhumatisme, entorse), les névralgies et les ecchymoses.
  • Compresse avec l'infusion.
  • Cataplasme avec la plante fraîche.
L'armoise annuelle ne semble pas présenter de danger pour la santé lorsqu'elle est utilisée sur une période de 30 jours. Au-delà, les données manquent. Elle peut toutefois provoquer des troubles digestifs mineurs chez certaines personnes. L’armoise annuelle est contre-indiquée pendant les premiers mois de la grossesse, en raison de l'effet tératogène de l'artémisinine.

Camomille romaine

Photo de Jeantosti,
[GFDL or CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
Chamaemolum nobile, syn. Anthemis nobilis (Asteracées), est aussi appelée Anthémis noble, Anthémis odorante, Camomèle, Camomille d'Anjou ou Camomille noble.
La camomille romaine pousse en Europe et en Amérique du Nord. Mis à part la présence d'écailles entre les fleurs, elle ressemble beaucoup à la camomille allemande. Il existe une variété à fleurs doubles qui se caractérise par plusieurs rangées de ligules blanches.
On utilise les fleurs, qui sont antidépressives, antiémétiques, anti-inflammatoires, antispasmodiques, carminatives, cholagogues, digestives, emménagogues et sédatives.
Parmi les principes actifs de la camomille romaine, on trouve :
  • Une huile essentielle (0,4 à 1,75 % de la fleur) composée entre autres de chamazulène (anti-inflammatoire) et de nobiline (antitumorale in vitro).
Contre la dyspepsie, l'atonie gastrique, les troubles digestifs mineurs (ballonnements, flatulences, éructation, nausée, vomissement), l'inflammation des muqueuses, la fièvre, les névralgies, l'état grippal, les migraines menstruelles et le manque d'appétit.
  • Fleurs séchées à raison de 1 à 4 g, 3 fois par jour.
  • Infusion de 1 à 4 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 70 %) à raison de 1à 4 ml, 3 fois par jour. 
  • Teinture (1:5 éthanol à 45 %) à raison de 3 à 5 ml, 3 fois par jour.
  • Vin de camomille (1:40, 10 jours) à raison de 30 ml avant un repas; on peut ajouter 10 g/l d'écorce d'orange amère ou de citron pendant la macération.
Contre l'extinction de voix, la douleur, l'inflammation de la peau, les dartres, les gerçures, les piqûres d’insecte, l'eczéma, l’irritation de la peau et le prurit.
  • Bain oculaire avec une infusion de 35 g par litre d’eau.
  • Lotion pour la peau avec la même infusion.
  • Huile (1:8 à chaud) à appliquer sur la peau (douleur). 
La camomille peut provoquer des réactions allergiques. À forte dose, elle peut causer des vomissements.  



Camomille allemande

Matricaria recutita (Astéracées) est aussi appelée Camomille sauvage, Petite camomille, Matricaire camomille, Matricaire tronquée ou Camomille vraie.
Originaire des régions tempérées d’Europe et d’Asie, elle a été introduite en Amérique du Nord et en Australie. Elle pousse dans les milieux ouverts, dans des sols peu végétalisés. La plante est très ramifiée et ne dépasse pas 30 cm de haut. Avec ses feuilles divisées en segments filiformes, ses ligules blanches rabattues contre le pédoncule à maturité, elle est difficile à distinguer de la camomille romaine; ce qui n’est pas très grave puisque les deux plantes ont des propriétés communes. Le critère qui permet de la distinguer de la camomille romaine est l'absence d'écaille entre les fleurs. Les fleurs et les feuilles froissées dégagent un parfum qui rappelle l’ananas.
On utilise les fleurs, qui sont antibiotiques, antifongiques, anti-inflammatoires, antiphlogistiques, antispasmodiques, carminatives, cholérétiques, sédatives et stomachiques.
Parmi les principes actifs de la camomille allemande, on trouve :
  • Une huile essentielle anti-inflammatoire (0,4 à 1,5 % de la fleur) dont les principaux constituants sont le chamazulène (1 à 15 % de l’huile essentielle) formé à partir de la matricine pendant la distillation, ainsi que le bisabolol et ses dérivés (environ 50 %). La matricine est un anti-inflammatoire plus puissant que le chamazulène.
  • L’apigénine (8 % de la fleur), un flavonoïde anti-inflammatoire, sédatif et antispasmodique.
Contre la dyspepsie (spasmes gastriques et intestinaux), les infections et les inflammations du tube digestif (gastroentérite, gastrite), l'ulcère gastroduodénal, les flatulences, les ballonnements, la diarrhée, la tension nerveuse, l'agitation, l'insomnie, les douleurs menstruelles, intestinales et hépatiques, les névralgies, le rhume, la fièvre et le mal des transports.
  • Plante séchée à raison de 2 à 8 g, 3 fois par jour.
  • Infusion de 2 à 8 g de fleurs dans 150 ml d’eau), 3 fois par jour.
  • Teinture (1:5 éthanol à 45 %) à raison de 15 ml, 3 à 4 fois par jour 
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 45-60 %) à raison de 1 à 4 ml, 3 à 4 fois par jour.
Contre les hémorroïdes, les plaies (ulcères des jambes, piqûre d'insectes), la tension nerveuse, l'inflammation de la peau (eczéma) et des muqueuses (bouche, gorge), les infections de la bouche et de la peau, les démangeaisons, la peau sèche, les rides, les infections des yeux, l'inflammation des voies respiratoires, les névralgies et la fièvre.
  • Compresse, rince-bouche ou gargarisme avec une infusion de 100 g de fleurs par litre d’eau ou avec 5 ml de teinture (1:5) diluée dans 100 ml d'eau ou encore avec 1,5 ml d'extrait liquide dilué dans 100 ml d'eau.
  • Cataplasme de fleurs.
  • Bain avec une infusion de 50 g de fleurs pour 10 litres d'eau (nervosité, névralgie, démangeaisons).
  • Huile (1:8 à froid, 1x1mois) à appliquer sur la peau; on peut ajouter 2 ml d'huile essentielle de lavande (irritation de la peau, douleur, peau sèche).
  • Inhalation des vapeurs d'une infusion de 20 g par litre d’eau.
Chez les personnes sensibles aux plantes de la famille des astéracées, la camomille peut provoquer des allergies.



Prenanthe blanche, Prenanthes alba, White Lettuce


La fin de semaine dernière, je photographiais une prenanthe élevée sur le Mont Rigaud (Québec) et voilà qu'aujourd'hui je trouve une de ses congénères dans le jardin. C'est un signe. C'est le signe que je passe trop de temps dehors et que je ferais mieux de travailler.
Comme mentionné dans la flore laurentienne, l'élevée a des rayons jaunâtres et moins de 10 fleurs, la blanche a des rayons blancs et plus de 10 fleurs. Il ne me reste plus qu'à trouver la trifoliée et celle à grappe.



Prenanthe élevée Prenanthes altissima, Tall White Lettuce

Qui l'eût cru: la prenanthe est de la même famille que le pissenlit. Et là où l'on voit une fleur, il y en a en fait une dizaine.