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Le Monarque de l'année...

...est passé hier dans le jardin. Un ou deux par an, c'est la fréquence à laquelle ils nous rendent visite, et ce malgré le soin que nous portons aux asclépiades de notre jungle. Les plantes y sont venues spontanément, mais nous les entretenons pour deux raisons: elles sentent bon et elles sont les hôtes indispensables des larves de ce papillon qui n'a pas la vie facile. L'une des principales menaces du monarque est encore une fois l'être humain qui considère l'asclépiade comme une nuisance pour son agriculture.   

Le papillon d'hier se nourrissait dans des eupatoires avant de reprendre son chemin pour rejoindre ses congénères dans les forêts montagneuses du Michoacan, au Mexique, un voyage d'environ 4000 kilomètres qu'il va faire d'une traite pour aller se reproduire. Ses descendants moins pressés feront le voyage retour en 4 ou 5 générations. 

Celui du jardin est né au Québec; comment connait-il la route à suivre ? Idem pour ceux nés au Mexique. Et ceux nés sur le chemin du retour qui ne connaissent ni le Canada ni le Mexique, pourquoi décident-ils de partir vers le nord plutôt que vers le sud ? Des réponses émergent, mais il y a encore beaucoup à découvrir.

À table !

Au coin de la terrasse, il y a un bouquet de verges d'or du Canada; ce qu'on appelle ailleurs des mauvaises herbes tant elles sont abondantes et gratuites. Nous en avons quelques unes de cette engeance dans le jardin, mais celles-là, j'ai beaucoup de mal à les tenir en place. Ce sont des plantes des grands espaces faites pour vivre en liberté, qui émettent de nombreux rhizomes traçants. 

Néanmoins, c'est un mal auquel je ne renoncerais pas facilement et qui trouve sa récompense quand elles fleurissent au mois d'août. Non seulement elles illuminent nos repas, même en plein jour quand le soleil est haut, mais tous les hyménoptères des environs s'y retrouvent. Guêpes, abeilles et bourdons de toutes les tailles et de toutes les couleurs nous offrent alors un incroyable ballet aérien. 

Évidemment, comme tous les enfants qui ne cessent de se demander pourquoi et comment, toute cette diversité attise une curiosité qu'il me faudra bien combler...Encore des  livres.

Un 27 juin dans le marais de la rivière-aux-cerises

Grenouille verte


J'ai déjà parlé du marais de la rivière-aux-cerises, en bordure de Magog en Estrie. Rien n'a changé en trois ans; la promenade sur la passerelle qui traverse le marais et la rivière est toujours aussi agréable et riche en découvertes.  

Grand nénuphar jaune
Pain-de-perdrix
Une éphémère de l'espèce Hexagenia limbata, gentiment identifiée par la communauté de iNaturalist.org

Pic-assiette

 
Les pics ont l'oreille fine quand il s'agit de trouver des insectes au cœur du bois. Mon nichoir pour abeilles sauvages et autres bestioles pollinisatrices en a fait les frais.
De toute façon, ce modèle commercial ramené d'un voyage en France à une époque où l'Amérique du Nord s'évertuait à massacrer ses pollinisateurs à grands coups de pesticides (mais n'est-ce pas toujours le cas sur les deux continents et ailleurs ?) n'a jamais eu beaucoup de succès. Les tubes de bambou sont trop courts et le diamètre des orifices, probablement pas au goût des occupantes.
En revanche, l'HLM que j'ai patenté est très populaire auprès des "charpentières" et d'une autre espèce de petit hyménoptère que je n'ai pas pris le temps d'identifier. En outre, il offre l'avantage de résister aux assauts des pics, car, basé sur la théorie du roseau et du chêne développée par Jean de la Fontaine, les bloc appartements glissent dans leur cadre, assurant ainsi la conservation de l'énergie cinétique au lieu de la transformer en une énergie potentielle et destructrice.

Un 26 octobre dans le parc des étangs Antoine-Charlebois

Il reste quelques feuilles à tomber, quelques graines à s'envoler, quelques bernaches à migrer et quelques œufs à pondre pour le sympétrum tardif (Sympetrum vicinum), peut-être la seule libellule encore active en cette saison. Si tardive qu'elle peut se faire surprendre par le gel. 
Peu lui importe, elle a profité de l'été et maintenant elle confie à l'étang la future génération.




Asclépiade commune
Pas de malaise, c'est un mélèze laricin qui se prépare à l'hiver 
Monsieur Sympétrum tardif

Vie de Monarque



En véritable paparazzi de la nature, j'ai réussi à surprendre le couple royal en plein ébat. Ils sont restés ainsi dans le jardin une bonne partie de l'après-midi, puis nous les avons perdus de vue. Maintenant, il va falloir que j'inspecte le revers des feuilles d'asclépiade à la recherche de l’œuf princier.




Un barbecue étoilé

La housse du barbecue a reçu la visite de la chenille à houppes jaunes, qui est la larve de l'Étoilée, un papillon sans beaucoup d'éclat.


Le retour du desmocère

Desmocère à manteau

La dernière fois que j'ai observé le desmocère à manteau dans le jardin, c'était en 2012 et je n'avais pu me résoudre à m'en débarrasser. J'aurais peut-être dû, car les années suivantes, le sureau en a beaucoup souffert.
Finalement, il a surmonté l'épreuve et, cette année, il est magnifique. Je ne suis malheureusement pas le seul à l'avoir remarqué et le sureau aura une raison de m'en vouloir, puisque j'ai encore épargné l'insecte. 


Exuvie

Exuvie de libellule

L'exuvie est l'enveloppe chitineuse abandonnée par un animal (arthropode ou vertébré) après sa mue. Dans le cas de la libellule, la transformation est radicale puisque le changement de forme s'accompagne d'une rupture complète avec son milieu d'origine; la larve étant aquatique.
Elle échappe à sa condition par le dos en s'extrayant péniblement de sa vieille cuticule et en abandonnant les trachées qui lui permettaient de respirer (les filaments blancs).

Exuvie de libellule
Exuvie de libellule

Quelle erreur !

Au jardin, nous n'utilisons pas de pesticides et préférons miser sur la biodiversité, non pour éradiquer les différents fléaux qui menacent nos plantes, mais pour en contrôler la prolifération. Jusqu'à présent, la méthode s'était avérée efficace et l'équilibre des forces maintenait le jardin à l'abri d'une chimie délétère. Jusqu'à présent, car depuis l'apparition du premier scarabée japonais en juillet 2013, rien ne va plus. 
Jusqu'en 2016, ils étaient si peu nombreux qu'on ne les remarquait même pas et que leurs dégâts restaient invisibles. Puis, en 2016, ils ont commencé à dévorer les roses de l'unique rosier du jardin. Je ne suis pas un fanatique des rosiers, mais celui-là (je ne connais pas la variété), je l'aime bien: il était là avant nous (respect), il fleurit abondamment, il parfume le jardin et il ne demande aucun entretien. 
Donc, cette année, décidé à profiter de ses fleurs et fatigué de retirer les scarabées à la main, j'ai investi dans un de ces pièges olfactifs qui sont apparus dans le commerce peu après l'apparition des insectes (un fléau n'attend pas l'autre). Rien de très chimique, rassurez-vous. Il s'agit d'un appât olfactif collé sur un support en plastique sur lequel les insectes se posent puis glissent dans un sac d'où ils ne peuvent ressortir. 
L'efficacité est redoutable et, après avoir vérifié que seuls les scarabées japonais étaient attirés, je l'ai adopté. Erreur !

Piège à scarabée japonaisPiège à scarabée japonais

Aujourd'hui, je guidais une excursion naturaliste de la Société de biologie de Montréal, et une participante (merci Lilianne, j'espère ne pas écorcher l’orthographe de ton prénom) m'a appris, preuve à l'appui, que Popillia japonica japonais avait trouvé son prédateur naturel sous la forme d'une petite mouche indigène appelée Istocheta aldrichi. Celle-ci pond ses œufs sur la carapace de son hôte et la larve pénètre dans l'insecte pour s'en nourrir. De retour à la maison, j'ai capturé quelques insectes pour vérifier le parasitage et j'ai pu constaté qu'un scarabée sur trois était infecté. Je vais donc retirer le piège pour favoriser la mouche et me fier au cycle naturel des choses.

Scarabée japonais
Popillia japonica sain (à gauche) et infecté par des oaufs d'Istocheta aldrichi (à droite).

Printemps d'intérieur

Charançon noir de la vigne

Le printemps commence toujours dans la maison; surtout lorsqu'on sort ses plantes d'intérieur pendant les beaux jours afin qu'elles fassent le plein de photons.
Les larves qui ont passé l'hiver au chaud, enfouies dans la terre des pots de fleur, profitent du mois d'avril pour émerger. Nous les raccompagnons dans le jardin, non sans leur avoir préalablement tirer le portrait. C'est l'occasion d'aérer et de réchauffer les pages des guides d'identification qui commencent à s’ankyloser, et pour nous, de reculer un peu plus loin les limites de notre ignorance. 
Aujourd'hui, c'était un charançon noir de la vigne (un centimètre de longueur) qui crapahutait sur le mur.

Charançon noir de la vigne

Agrile du frêne, faut-il couper ?

Boisé du Tremblay

Pour revenir sur mon billet d'hier, uniquement dicté par l'émotion de voir tous ces arbres abattus dans la réserve naturelle du Tremblay, j'ai voulu tempérer et étayer mon discours par des faits. Chassez le scientifique dépourvu d'émotions, et il revient toujours en les déguisant avec des études.
Je me suis donc livré à une petite revue rapide de la littérature scientifique sur la question. Ni systématique, ni méta-analysée, cette revue se voulait simplement tendancieuse; l'intention étant de justifier que la coupe des frênes infestés par l'agrile ne sert à rien pour empêcher sa propagation.
La science utilisée pour justifier un acte ou une politique n'est généralement pas très efficace et ne trouve habituellement pas de réponse à ce genre de question. Plus exactement, elle trouve toutes les réponses possibles, celles qui satisfont ceux qui la financent: groupes écologiques ou industries.
J'ai donc entré un premier jet de mots clés dans les moteurs de recherche PubMed et Google Scholar: agrile (ash borer, Agrilus planipennis), frêne (ash), coupe (cut, removal) efficacité (efficacy, efficiency). Puis, de lecture en lecture, j'ai raffiné pour arriver à ces cinq références qui me paraissent suffisantes pour conforter mon point de vue:
  1. McCullough, D. G., & Mercader, R. J. (2012). Evaluation of potential strategies to slow ash mortality (slam) caused by emerald ash borer (Agrilus planipennis): Slam in an urban forest. International Journal of Pest Management, 58(1), 9–23
  2. Mercader, R. J., Siegert, N. W., Liebhold, A. M., & McCullough, D. G. (2011). Simulating the effectiveness of three potential management options to slow the spread of emerald ash borer ( Agrilus planipennis ) populations in localized outlier sites. Canadian Journal of Forest Research, 41(2), 254–264.
  3. Poland, T. M. (2007). Twenty Million Ash Trees Later: Current Status of Emerald Ash Borer in Michigan. Newsletter of the Michigan Entomological Society, 52(1&2), 10–14.
  4. Petrice, T. R., & Haack, R. A. (2007). Can emerald ash borer, Agrilus planipennis (Coleoptera: Buprestidae), emerge from logs two summers after infested trees are cut? Great Lakes Entomologist, 40(1–2), 92–95.
Les curieux pourront les lire; on y apprend des tas de choses sur l'agrile du frêne. Pour les autres, je résumerai en disant qu'il y a quatre méthodes pour lutter contre ce fléau:
  1. La plus efficace est de mettre la région infectée en quarantaine, c'est-à-dire empêcher l'exportation du bois vers d'autres régions afin de ne pas répandre l'agrile.
  2. Efficace dans une région contaminée mais très coûteuse et dommageable pour l'environnement, est la méthode consistant à utiliser des insecticides.  Encore doit-elle respecter un certain calendrier d'application et un suivi qui s'étalent sur une dizaine d'années.
  3. Peu efficace, l'annélation des arbres consiste à blesser un individu pour attirer l'agrile, puis à le sacrifier et à le détruire une fois qu'il a été infecté.
  4. Inefficace, la coupe des arbres infectés ne fait que ralentir la propagation radiale, c'est-à-dire aux individus sains voisins, et à condition de brûler les bûches qui peuvent laisser échapper des insectes pendant deux années, celle de la coupe et la suivante.
Pour conclure, j'ajouterai que même le gouvernement canadien, que l'on ne peut certainement pas accuser d'être à la solde des groupes écologiques, signale dans ce document qu'un abattage des frênes contaminés peut éventuellement être effectué dans les zones réglementées (c'est-à-dire celles dans lesquelles l'infestation par l'agrile est avérée), mais seulement à des fins scientifiques.



Last call

L'hiver approche, les ressources se font rares, et ces actées à grappes - les dernières à fleurir - sont une aubaine pour les guêpes, moustiques, fourmis, coccinelles, mouches et autres insectes du jardin  

Last call
Last call

Incognito

Incognito
Incognito

Que l'on trouve un papillon de forme triangulaire, aux couleurs ternes et aux ailes plaquées contre son corps, on le classera immédiatement dans les papillons de nuit.
Celui-là, probablement un Catocala de la famille des Noctuidés, l'est. Mais d'autres sont actifs en plein jour, parfois même exclusivement. Aussi, le sous-ordre des hétérocères (le tiroir dans lequel la science rangeait les papillons nocturnes) et par extension celui des rhopalocères (papillons diurnes) n'existent plus; il n'y a plus que des lépidoptères. 

La sentinelle

Cette année, insatisfaits des travaux d'agrandissement de leur porte d'entrée qui ont été entrepris par un écureuil gris, les moineaux domestiques ont abandonné leur vieux nichoir. La propriété n'est pas restée vacante bien longtemps; une reine de bourdon, bien contente de trouver un toit et un peu de paille y a établi sa colonie.
Le va-et-vient des ouvrières est encore discret et c'est la sentinelle postée sur le toit qui a attiré notre attention. Antennes dressées dans le vent, elle décolle au moindre mouvement alentour et vérifie chaque laisser-passer, à l'entrée comme à la sortie de ses congénères. On ne plaisante pas avec la sécurité chez les bourdons. La présence des humains, quant à elle, est bien tolérée.


La forêt La Blanche

À deux heures et demi de Montréal en direction de Gatineau, on trouve une des dernières forêts primaires du Québec méridional. Jamais exploitée par l'homme et protégée depuis 2008, les 2000 hectares de la forêt La Blanche constituent un écosystème forestier exceptionnel.

Lac Edith
Sans titre
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Sans titre
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Oxalis montana
Calopteryx maculata
Sans titre
Ladona julia
Veronica officinalis