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Bredouilles et frigorifiés

Cette nyctale a été photographiée au parc Michel-Chartrand (Longueuil) l'année dernière. Celle du parc de la frayère ne passera pas à la postérité; elle dormait la tête sous une aile, rien ne justifiait que je la dérange et je me suis éclipsé discrètement.

Il ne faisait pas chaud hier matin au parc de la Frayère au bord du fleuve à Boucherville, mais je voulais montrer à ma blonde la petite Nycatle que j'y avais repérée la veille. Nous ne nous faisions pas trop d'illusions: une nyctale, c'est petit, ça vole, ça chasse la nuit, ça dort le jour et comme ça n'aime pas être dérangé pendant son sommeil, ça se cache pour dormir.  

Thuyas qui débordent de leur pot ou en haies, l'arboretum Stephan-Langevin (Boucherville) n'a pas toujours été un parc municipal.

Nous avons donc visité les cachettes probables de la Nyctale, les thuyas et les enchevêtrements de vigne, et cherché des indices de sa présence, des pelottes de réjection et des fientes au sol ou sur les branches basses. Rien, à part la "foule" des résidents habituels: une troupe de merles courageux, des cardinaux, des mésanges et des sittelles habituées à se faire nourrir par les visiteurs.

Cette sittelle à poitrine blanche me harcelait pour être prise en photo.
Même chez les cormorans à aigrettes, il y a des ados rebelles et peu frileux.  

Une pic boit

Alors que certains cherchent à passer un marché de dupes avec la biodiversité, d'autres la montrent pendant qu'il est encore temps. Mais ce n'est rien à côté de la vivre; allez voir dehors ce qu'il en reste !

La routine

La routine hivernale s'installe, même si nous n'y sommes pas encore. Cette année, les mangeoires attirent deux mésanges bicolores en plus de la faune habituelle; elles vont probablement passer l'hiver ici. Bien qu'on en compte un peu plus chaque année, cette mésange est encore considérée comme une rareté dans le sud du Québec et la plus proche pour nous jusqu'à cette année était celle du refuge faunique Marguerite d'Youville. Comme le et les temps changent, il nous suffit aujourd'hui de regarder par la fenêtre pour espérer la voir. Farouches, elles viennent du fond du bois, piquent une graine et s'en retournent. 

Autres visiteurs réguliers, deux éperviers, un adulte "de Cooper" (celui de la photo) et un juvénile "brun", qui viennent se poster à côté des mangeoires pour les mêmes raisons que les autres, mais pas avec le même régime. 

On peut quand même se réjouir de toute cette activité qui est un signe de la vitalité du boisé du Tremblay. Si seulement, on pouvait le laisser se gérer lui-même et limiter nos interventions au strict minimum (voir le billet précédent).

Faucons du Québec

Les faucons (famille des falconidés) sont des oiseaux de proie faciles à identifier, d'autant plus qu'il n'existe que 4 espèces dans tout le Canada et à peine plus dans le reste de l'Amérique du Nord.

De ces quatre espèces, le faucon gerfaut (Falco rusticolus), le plus grand de la famille, a peu de chances d'être observé dans le Québec méridional puisqu'il vit dans les régions arctiques et subarctiques de la planète et ne descend qu'exceptionnellement et seulement en hiver dans le sud de la province.

Par conséquent, l'observateur du sud a plus de chance de rencontrer un des trois autres membres de la famille qui sont par ordre de probabilité croissant:  le faucon pèlerin (Falco peregrinus), le faucon émerillon (Falco columbarius) et la crécerelle d'Amérique (Falco sparverius). Tous peuvent être vus en ville, mais surtout pendant les beaux jours, car ce sont des migrateurs.  

Ces trois espèces se distinguent des autres rapaces diurnes par une barre foncée verticale qui part de l'œil et descend sur la joue comme un favori (rayure malaire). En vol, on les reconnait facilement au profil de leurs ailes déployées qui ont un contour triangulaire, contrairement aux ailes des autres rapaces qui sont plutôt rectangulaires. 

La crécerelle d'Amérique, à peine plus grosse qu'un merle ou qu'une tourterelle, est le plus petit des faucons et le plus coloré. Traits distinctifs: joue pâle barrée par un double favori (sous l'œil et derrière), ailes gris-bleu, dos roux (la femelle est complètement rousse). On la trouve perchée en hauteur sur un élément du paysage (arbre, poteau, câble électrique ou bâtiment) qui surplombe un espace ouvert, à partir duquel elle guette ses proies. C'est aussi une adepte du vol stationnaire.
Le faucon émerillon a une taille équivalente à la crécerelle, mais il est beaucoup plus terne. Traits distinctifs: plumage du dos et des ailes monochrome, brun-gris foncé, joue foncée traversée par un favori plus diffus. Il se comporte comme la crécerelle, mais a une préférence pour les lisières. 
Le faucon pèlerin est le plus gros des trois avec une taille équivalente à celle d'une corneille. Traits distinctifs: plumage du dos et des ailes monochrome, gris-bleu, favori large et presque noir. Il chasse en vol en piquant sur ses proies et niche de préférence dans les falaises. Dans les villes, il s'installe sur les saillies des gratte-ciels ou des ponts.  

Un 26 septembre sur l'Île du Collège

En suivant une route au hasard, il se peut que l'on franchisse un gué et que l'on se retrouve au beau milieu d'une île du lac Témiscamingue à échanger un regard avec une crécerelle d'Amérique. 

Technicienne d'Hydro-Québec

Cette semaine, nous avons eu la visite de madame Grand pic (front noir plutôt que rouge vif) probablement curieuse de toute cette agitation causée par les mangeoires.

De quoi nous privons-nous ?

La campagne d'abattage suit son cours dans le boisé du Tremblay. On coupe ras tout ce qui est mort et, tant qu'à faire, tout ce qui penche même si c'est encore vivant. On le fait au nom de la sécurité, car tout le monde le sait, quoi de plus dangereux qu'un arbre mort ? 

Récemment, le chantier a atteint la grande passerelle de bois qui enjambe une des nombreuses zones marécageuses du boisé. C'est un bel endroit qui ne laisse personne insensible. On y a même aménagé une terrasse avec des bancs pour pouvoir faire une pause et s'imprégner de l'ambiance. Au printemps, on vient écouter en famille le concert des grenouilles et les connaisseurs de nature savent que c'est un lieu propice à l'observation de la faune quelle qu'elle soit. 

Et puis les bûcherons sont passés, façon Attila et ses Huns. Le résultat est à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre. Je ne sais pas si nous y avons gagné en sécurité et en économie de réparation de la passerelle, mais je sais ce que j'ai perdu: les nichées de pics, les barboteurs de passage dont on croisait le regard à l'occasion d'une halte et la chouette rayée que je ne pourrai plus dorénavant admirer qu'avec une paire de jumelles, si elle trouve encore un intérêt au lieu.   

Ces deux espèces ont besoin d'une cavité dans un tronc pour nicher: le pic la creuse, le canard branchu doit en trouver une.
Pour barboter librement, il faut de l'eau sans entrave
Toutes les photos ont été prises au même endroit.

Deuxième mention

C'est la première fois que nous voyons la Mésange bicolore dans le boisé du Tremblay, mais c'est la seconde mention de l'espèce dans ce lieu sur eBird; la première était en juin de cette année. 

C'est en allant dans le fond du jardin qu'un cri inhabituel a attiré mon attention. J'ai regardé dans le bois à la recherche de l'oiseau en regrettant de ne pas avoir mes lunettes. J'ai vu quelque chose se poser sur une branche: cette couleur grise, cette taille et cette forme.... J'ai couru à la maison chercher mes jumelles pour confirmer et puis elle s'est approchée. J'ai recouru vers la maison pour avertir ma blonde qui l'attendait depuis longtemps; ça a fait notre journée. 

Un p'tit tour de jardin

L'activité des abeilles sauvages est retombée autour des vieux "2 par 4" aménagés à leur intention; la ponte est finie. On a profité du retour au calme pour remplir un vieux gallon de peinture avec des fleurs et les suspendre avec des bouts de corde à linge. On essaie de laisser le moins d'empreinte possible sur notre environnement et de recycler au maximum.
Dans le bassin, les trèfles d'eau (Menyanthes trifoliata) se sont faits pousser la barbe.
Autour du bassin, on nage en pleine préhistoire végétale. La prêle des champs et l'onoclée sensible sont venues du bois derrière la clôture pour se réfugier dans le jardin. Grand bien leur a fait, car celles qui n'ont pas voulu bouger ont aujourd'hui disparu.
Pour les petits prêcheurs, c'est une autre histoire. J'ai semé des fruits récupérés je-ne-sais-plus-où et ils ont tellement aimé le terrain que nous en retrouvons partout.
Cette année, nous nous sommes faits de nouveaux amis: un couple de bruants vraiment familiers qui viennent toujours ensemble finir les restes des colverts, lesquels font la sieste près du thé du Labrador que je ne pourrai pas approcher sans les déranger; une autre fois.
En attendant, dans la même famille, voici quelques-uns des rhododendrons qui nous tirent un feu d'artifice silencieux au fond du jardin. 

Un 5 mai à Longueuil

De retour de Pointe-Pelée en fin de journée, la première chose que nous avons faite avant même d'ouvrir la porte est un tour de jardin rapide pour voir comment il a évolué en une semaine et si le couple de colverts nous attendait en compagnie du tamia.

À notre grande déception, aucun canard n'était là. Par contre, le tamia a rappliqué dès qu'il nous a entendus. La mangeoire des colibris normalement suspendue à la corde à linge était à terre et la corde enroulée sur elle-même, probablement un coup de l'écureuil gris que je n'ai pas encore réussi à attraper. 

Ce n'est que ce matin, en faisant un tour plus approfondi, que j'ai eu la surprise de trouver au milieu de ce qui aurait dû être du persil, dans une dépression aménagée dans le sol, un œuf blanc, seul et apparemment abandonné. Ainsi donc, l'heureux événement que nous attendions depuis une couple d'année s'était produit pendant que nous étions partis accueillir les migrateurs du sud; la cane avait commencé à couver. 

Toutefois, son absence depuis hier soir et l'épisode de la mangeoire tombée à proximité du nid suggère qu'un "drame" pourrait s'être joué: soit la cane a été dérangée et a secoué la corde à linge en s'envolant, soit l'écureuil gris a fait tomber la mangeoire à côté de la cane qui a pris peur. Ne l'ayant pas vu de la journée, elle est probablement aller nicher ailleurs.   

Un 3 mai à Pointe-Pelée

Pluie battante aujourd'hui, mais nous avons tenu jusqu'à midi et demie pour finir notre séjour par une paruline à capuchon, un couple de tohis à flancs roux, une paruline hoche-queue et un pic à tête rouge.

Un 30 avril à Pointe-Pelée

Le temps se réchauffe tranquillement; on a laissé tomber les collants, mais les forts vents d'est d'aujourd'hui ne permettent pas aux oiseaux de traverser le lac. Demain, il va pleuvoir et les vents vont tourner au sud; la fin de journée nous réservera peut-être quelques bonnes surprises.

Aujourd'hui, nous en sommes à 102 espèces d'oiseaux et nous avons ajouté entre autres à notre liste, un troglodyte de Caroline, une macreuse à front blanc, un raton laveur à l'air patibulaire et quelques "pas sympas" tiques, heureusement repérées avant qu'elles ne s'installent pour casser la croûte. Il va falloir que nous soyons plus prudents et plus attentifs après nos déplacements.

Côté plantes, nous avons enfin trouvé le fameux cactus de Pointe-Pelée, l'Opuntia cespitosa, mais j'en parlerai demain puisqu'il pleuvra.     

Troglodyte de Caroline
Macreuse à front blanc

Un 28 avril à Pointe-Pelée

Avec moins quatre degrés Celsius au lever, il a fallu enfiler des collants sous les jeans pour profiter de la plage de Pointe-Pelée. Et même si le soleil donnait des allure de mer tropicale au lac Érié, seul un fuligule ou un cormoran pouvait apprécier la baignade.

Malgré la température, la journée fut fructueuse. Les faits marquants du jour furent l'observation de deux parulines rares, la paruline orangée (voir la vidéo) et la paruline à ailes bleues, celle d'un viréo aux yeux blancs tout aussi rare et le passage d'un dindon sauvage en goguette alors que nous pique-niquions. Nous l'avions entendu toute la matinée dans les bois alentours sans jamais pouvoir l'observer et alors que nous dinions, il a traversé la clairière sans faire cas de nous, à quelques pas seulement.

Un 27 avril à Pointe Pelée

Après une dizaine d'heures de route et un peu de neige, nous sommes arrivés à Leamington (Ontario). Plus nous roulions vers le sud, plus le mercure du thermomètre chutait, jusqu'à atteindre +1°C à Hamilton. Le climat serait-il déréglé ?

Qu'à cela ne tienne ! Nous avons jeté nos bagages à l'hôtel, enfilé nos tuques et nos mitaines et nous sommes précipités au parc national du Pointe Pelée pour acheter nos passes pour la semaine et faire un petit repérage des lieux.

À part les genévriers de Virginie, les arbres commencent tout juste leur feuillaison; ce sera facile pour observer les oiseaux. Et des oiseaux, il y en a, même si nous ne sommes qu'au début du pic migratoire. Une ballade d'une heure jusqu'à la pointe nous a déjà permis d'observer 38 espèces dont deux parulines exceptionnelles plus au nord: la paruline à capuchon et la paruline à gorge jaune.

Dans le sous-bois, des tapis de dicentres à capuchon
La pointe: de l'autre côté du lac Érié, ce sont les États-Unis 
La pointe en regardant vers les États-Unis
La pointe en regardant vers le Canada. Elle est bordée des deux côtés par le lac Érié.  

Un 26 avril dans le boisé du Tremblay

Au fur et à mesure que le printemps s'installe, les promenades dans le boisé du Tremblay s'allongent; particulièrement ce matin, car il n'est pas tombé que de la pluie la nuit dernière. 

Probablement portés par les vents du sud qui ont amené l'humidité, de nombreux migrateurs se sont ajoutés aux bruants à gorge blanche et aux roitelets à gorge rubis arrivés il y a deux jours. Nous avons même croisé notre première paruline, une paruline à couronne rousse, pas du tout celle que nous nous attendions à voir. Il y avait aussi des bruants des marais, des bruants fauves, des grives solitaires, des quiscales rouilleux, des tonnes de roitelets à couronne rubis (et pour faire une tonne de cet oiseau, il en faut beaucoup), et parmi eux, un roitelet à couronne dorée. 

Bruant des marais

C'est une sorte d'avant-goût de Pointe-Pelée (Ontario), destination pour laquelle nous partons demain avant l'aurore; c'est quand même à neuf heures et demie de route. Point le plus au sud du Canada, sur la rive nord du lac Érié, cet échantillon de la forêt carolinienne est un point de passage obligé pour les migrateurs qui traversent les Grands Lacs, incluant les Monarques. La légende veut que lorsque les vents sont favorables, ils sont des milliers à tenter la traversée de nuit et à s'échouer à l'aube, épuisés, sur la plage de Pointe-Pelée.

En fait, ce n'est pas tout à fait une légende, juste une réalité de quelques années auparavant, d'avant l'agriculture industrielle, des tours à bureaux de nos centre-villes éclairées la nuit sur lesquelles les migrateurs s'écrasent, d'avant la destruction massive des habitats naturels (il n'y a qu'à regarder une vue satellite du coin sur google earth pour s'apercevoir de l'étendue du problème).

Quiscale rouilleux: remarquez la nuance de brun sur la tête qui le distingue du quiscale bronzé et la queue beaucoup plus courte et droite que celle de son congénère.