Thuya

Thuya occidentalis (Cupressacées) est aussi appelé Arbre de vie, Balai, Cèdre, Cèdre blanc, Cèdre du Canada, Thuier cèdre ou Thuya occidental.

Le thuya occidental est un conifère de l’est de l’Amérique du Nord. Son feuillage a la forme d’écailles vertes imbriquées les unes dans les autres. Il pousse dans les zones humides sur des sols calcaires généralement pauvres en humus. Utilisé comme arbre d’ornement, il a été introduit en Europe et a donné naissance à plusieurs variétés horticoles.

Le thuya occidental serait l’Arbre de vie (arbor vitae) évoqué dans les récits de Jacques Cartier. Il a été baptisé ainsi par l’explorateur après que les amérindiens aient guéri les membres de son équipage qui souffraient de scorbut en leur faisant boire des infusions d’écorce et de feuilles.

On utilise les feuilles et l’écorce, qui sont antibiotiques, antifongiques, anti-inflammatoires, antitumorales, antivirales (antiherpétiques), décontracturantes, diurétiques, emménagogues et sudorifiques.

Le thuya entre dans la composition de certains produits vendus pour éliminer les verrues.

Parmi les principes actifs du thuya, on trouve:

  • Une huile essentielle (0,6 % de la matière fraîche et 1,4 à 4 % de la matière sèche) à forte teneur en thuyone : 65 % de l’huile essentielle dans la matière fraîche (soit 0,39 % de la matière fraîche) et 60 % de l’huile essentielle dans la matière sèche (soit 0,84 à 2,4 % de la matière sèche). La thuyone est un neurotoxique.
  • Des flavonoïdes.
  • Des polysaccharides. 

Contre les rhumatismes, la dysménorrhée, la rétention d’eau, la cellulite, l’énurésie, l’inflammation des voies urinaires (cystite, prostatite), les infections des voies respiratoires et les parasites intestinaux.

  • Décoction (2 min) de 3 g de feuilles ou d’écorce dans 150 ml d’eau, jusqu’à 3 fois par jour.

Contre les papillomes, les verrues, les polypes et les rhumatismes.

  • Cataplasme de feuilles fraîches.

En raison de sa forte teneur en thuyone, le thuya ne devrait pas être consommé par les enfants ni par les femmes enceintes ou qui allaitent. Par ailleurs, le manque de données cliniques et toxicologiques devrait inciter à la prudence quant à son utilisation : pas d’usage prolongé de la plante et en petites quantités.

À titre indicatif, la dose journalière admise de thuyone pour un être humain est de 0,11 milligrammes (mg) par kilo (poids de la personne) et par jour. En Europe, la teneur maximale autorisée dans les boissons alcoolisées ou non est de 35 mg par litre.

Références
  • Luauté, J. P., Saladini, O., & Benyaya, J. (2005). Neuropsychiatric toxicity of absinthe. History, current data. Annales Medico-Psychologiques, 163(6), 497–501. https://doi.org/10.1016/j.amp.2005.05.003
  • Lachenmeier, D. W., & Uebelacker, M. (2010). Risk assessment of thujone in foods and medicines containing sage and wormwood - Evidence for a need of regulatory changes? Regulatory Toxicology and Pharmacology, 58(3), 437–443. https://doi.org/10.1016/j.yrtph.2010.08.012
  • Naser, B., Bodinet, C., Tegtmeier, M., & Lindequist, U. (2005). Thuja occidentalis (Arbor vitae): A review of its pharmaceutical, pharmacological and clinical properties. Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine, 2(1), 69–78. https://doi.org/10.1093/ecam/neh065

Un 27 juin dans le marais de la rivière-aux-cerises

Grenouille verte


J'ai déjà parlé du marais de la rivière-aux-cerises, en bordure de Magog en Estrie. Rien n'a changé en trois ans; la promenade sur la passerelle qui traverse le marais et la rivière est toujours aussi agréable et riche en découvertes.  

Grand nénuphar jaune
Pain-de-perdrix
Une éphémère de l'espèce Hexagenia limbata, gentiment identifiée par la communauté de iNaturalist.org

Un 8 août au parc régional Saint-Bernard

Sous ce nom au charme typiquement administratif, se cache une forêt mystérieuse de Thujas de l'Ouest et de Pins blancs qui plonge ses racines dans un affleurement rocheux formé il y a 470 à 485 millions d'années par le dépôt de sédiments au fond d'une mer fermée, chaude et peu profonde, peut-être une lagune, en bordure du continent Laurentia. 

La forêt de la Montagne-à-Roméo - c'est ainsi que les résidents appellent cet affleurement - est peuplée d'étranges créatures qui pourraient passer pour des sculptures de métal si on ne connaissait pas la légende de ce lieu chargé d'histoire. 

Il y a fort longtemps, la montagne Saint-Bernard (un autre de ses noms) était le domaine de Malot, un hermite qui avait le don de divination. Peu enclin à en faire profiter les autres et avare de sa tranquillité, il avait protégé sa solitude par un sort ayant la forme d'une énigme. La résoudre vous donnait l'accès à ses révélations, échouer vous condamnait à la pétrification.

Évidemment, comme chacun le sait, toutes ces légendes ne sont que l'interprétation fantasmée d'une réalité que nous ne pouvons expliquer. Ici bien sûr, il n'y a pas de réelle pétrification. Non, si vous ne répondez pas à l'énigme de Malot, dont l'âme a traversé les siècles et se fait aujourd'hui appeler Glenn LeMesurier, vous serez tout simplement transformé en objet d'art. Ce n'est pas plus compliqué que ça.

Force est de constater que le sort est toujours aussi puissant puisque rien n'y personne, pas même le bourdonnement lointain de la civilisation, n'est venu troubler notre promenade. À l'issue pourtant, un mystère persiste: d'où venait ce doux parfum de miel qui par deux fois a capté notre attention ?