En vue de l'hiver

C'est bien beau de faire pousser, mais vient le moment de récolter et de faire sécher. Une pièce fermée, un cadre de bois recouvert d'une moustiquaire et un déshumidificateur réglé à 40 % d'hygrométrie font la job. Cet hiver, on se fera des tisanes de monardes écarlates, fistuleuses, d'hysope et de lavande. On se garde la sarriette et l'origan pour la cuisine.

Évidemment, on ne cueille pas tout; il faut bien en laisser aux butineurs et surtout aux colibris qui se préparent à migrer et qui apprécient particulièrement les fleurs tubuleuses des monardes...pour les mêmes raisons que nous. 

À table !

Au coin de la terrasse, il y a un bouquet de verges d'or du Canada; ce qu'on appelle ailleurs des mauvaises herbes tant elles sont abondantes et gratuites. Nous en avons quelques unes de cette engeance dans le jardin, mais celles-là, j'ai beaucoup de mal à les tenir en place. Ce sont des plantes des grands espaces faites pour vivre en liberté, qui émettent de nombreux rhizomes traçants. 

Néanmoins, c'est un mal auquel je ne renoncerais pas facilement et qui trouve sa récompense quand elles fleurissent au mois d'août. Non seulement elles illuminent nos repas, même en plein jour quand le soleil est haut, mais tous les hyménoptères des environs s'y retrouvent. Guêpes, abeilles et bourdons de toutes les tailles et de toutes les couleurs nous offrent alors un incroyable ballet aérien. 

Évidemment, comme tous les enfants qui ne cessent de se demander pourquoi et comment, toute cette diversité attise une curiosité qu'il me faudra bien combler...Encore des  livres.

Pauvres mouffettes !

Ce matin, au parc des îles de Boucherville, nous avons eu le plaisir d'observer deux jeunes mouffettes rayées (Mephitis mephitis) en train de jouer dans l'herbe. Deux jeunes, parce que la saison des amours est en février et en mars et que le reste du temps, la moufette est un animal plutôt solitaire. Les mouffettes naissent en mai, sont sevrées 7 semaines plus tard et sont en âge de se reproduire à 7 mois. 

Bien qu'on les accuse des pires maux - elles véhiculent la rage et vous arrosent d'un liquide pestilentiel si vous les approchez trop près - ce sont des animaux plutôt nonchalants qui feront semblant de ne pas vous avoir vu si vous croisez leur route.  Il faut vraiment le vouloir ou bien tomber sur une mouffette de mauvais poil pour se faire arroser. J'en ai poursuivi, j'en ai surpris devant ma porte en sortant de chez moi, j'en ai capturé accidentellement et relâché, et rien n'y a fait; je n'ai jamais suscité chez elles le moindre sentiment d'hostilité ou de rancune justifiant de m'asperger de leur parfum si redouté.